Suite à l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo en 1998, le Festival international de la liberté d’expression et de presse, s’est imposé comme un espace interafricain de réflexion collective et prospective sur les enjeux de la gouvernance et développement du continent africain. Ainsi, tous les deux ans, les défenseurs de la liberté de presse et d’expression et des droits humains de diverse horizon se réunissent au Burkina Faso pour discuter de la légitimité et du pouvoir des médias en rapport avec la gestion publique et le fonctionnement des institutions.
L’Afrique est devenue la cible d’attaques terroristes. Pour cette édition du festival, les participants vont réfléchir sur le rôle et responsabilité des médias ; la limite des médias face aux défis sécuritaire ; les limites objectives des médias face aux défis sécuritaire et comment faire pour intégrer les médias ainsi que les partenaires des stratégiques des pays dans la lutte contre le terrorisme.
Pour le directeur du comité d’organisation du FILEP, Boureima Ouédraogo, depuis l’effondrement de la Libye, l’Afrique et la bande sahélo-sahélienne subissent des attaques terroristes. Pour lui, dans un contexte radicalisé, l’information devient un enjeu pour les Etats et les groupes terroristes qui cherchent, chacun à la contrôler et à la manipuler. Selon lui, la liberté d’expression se trouve piégée entre le droit citoyen à l’information et à l’expression libres de ses opinions d’une part et d’autre part, des risques d’apologie du terrorisme par la diffusion d’informations profitables aux groupes terroristes. «Les médias sont la cible des terroristes autant que les acteurs de lutte contre ce phénomène», a-t-il fait savoir.
Embouchant la même trompette que son prédécesseur, le haut représentant du président du Faso Chériff Sy, représentant le chef de l’Etat, a lui aussi indiqué comment la mise à plat de la Libye a eu un impact sérieux dans l’éclosion du phénomène «terrorisme», en Afrique. Pour lui, les systèmes sécuritaires des Etats sont mis à rude épreuve et les populations sont plus que jamais terrorisées, «il est urgent de trouver des voies pour informer sans paniquer les populations, avec la collaboration des forces de défense et de sécurité sans aliéner l’indépendance des médias et dénoncer les terroristes sans courir des risques», a-t-il souhaité.
Plusieurs activités marqueront cette édition du FILEP. Il s’agit entre autre de l’exposition photos, la soirée de projection de films, la sortie de recueillement à Sapouy sur les lieux de l’assassinat de Norbert Zongo et de ses compagnons, le concert de clôture etc.
Lors de cette cérémonie, des attestations de reconnaissance ont été remises à des personnalités et un hommage a été rendu à Justin Coulibaly, ex-membre du comité de pilotage du Centre national de presse Norbert Zongo.
Salamata NIKIEMA
Infobf.net