Le Festival Gastronomique Ouest-Africain (FEGOA) : faire de l’Afrique de l’Ouest la première destination culinaire en Afrique

jeudi, 09 février 2017 15:13 Écrit par  M’pempé Bernard HIEN/Infobf.net Publié dans Culture

La première édition du Festival Gastronomique Ouest-Africain (FEGOA), se tiendra à Ouagadougou du 31 mars au 02 avril 2017. Ce festival connaitra la participation de plusieurs pays de la sous-région ainsi que des cuisiniers de renommé internationale. Dans le cadre des préparatifs de ce festival, nous avons rencontré son promoteur, Roland Batoua (RB), qui nous fait entrer dans l’univers de son projet. Journaliste présentateur dans une Télévision de la place (Burkina Info), le jeune Batoua s’est forgé une place dans le monde des médias burkinabè depuis quelques années et aujourd’hui, c’est une expérience qui mute avec une envie permanente d’atteindre les sommets. Responsable d’une maison de communication (Int8tion), Roland Batoua dit être plein de projets pour l’Afrique et le FEGOA en est un. Pourquoi ce projet ? De quoi est-il fait ? Ou encore, comment compte t-il le mener jusqu’au bout ? Les réponses dans cet entretien que nous avons eu avec lui.

Infobf.net : Vous êtes l’initiateur du Festival Gastronomique Ouest-Africain (FEGOA), expliquez-nous le concept. De quoi s’agit-il exactement ?

Roland Batoua : nous sommes partis de l’idée qu’aujourd’hui nous consommons plus ce qui vient de l’extérieur. Nous sommes africains et on ne peut pas admettre qu’on soit réticent quand il s’agit de nos mets locaux. Nous sommes partis du constat que nos mets locaux ne sont pas prisés. On nous parle de Chawarman, Pizza or on n’a pas cette tradition-là. Moi j’ai grandi avec le placali, l’igname, c’est ce qui est produit dans nos champs. Donc je pense qu’on doit consommer ça. Je ne suis pas contre le fait que l’on consomme ce qui vient de l’extérieur mais, il est important d’assumer notre culture gastronomique.

Quel est l’objectif principal du FEGOA ?

L’objectif principal de ce festival c’est que nous voulons faire de la cuisine un véritable levier de consolidation des liens d’amitié et de fraternité entre les peuples de l’Afrique de l’Ouest. Nous voulons promouvoir notre secteur agricole gage d’une autosuffisance alimentaire. C’est pourquoi le thème de ce festival est «Autosuffisance alimentaire et gastronomie : Enjeux et perspectives». Nous voulons également favoriser le développement du tourisme gastronomique et faire de l’Afrique de l’Ouest la première destination culinaire en Afrique.

A quoi doit-on s’attendre à cette première édition qui se tiendra du 31 mars au 02 avril 2017 ?

Il faut s’attendre à la participation de plusieurs pays d’autant plus que le Festival est panafricain. Nous entendons réunir et proposer une ambiance spéciale. Loin des festivals gastronomiques de par le passé où chacun fait son ambiance avec son maquis, au FEGOA, nous allons mettre l’accent sur les restaurants du marché Ouest Africain. On permettra aux participants d’apprendre à travers un atelier de cuisine qui sera initié en collaboration avec le ministère de l’Agriculture. Nous aurons probablement la présence de Christian Abégnan qui est un chef cuisinier réputé à travers le monde. Nous entendons aussi récompenser les meilleurs stands. Qui parle de meilleur stand, parle de qualité gastronomique. Nous voulons promouvoir l’excellence de la gastronomie. Nous Ferons en sorte que les burkinabè puissent retrouver à ce festival le gonré, le babenda et les autres plats africains.

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Quels sont les pays qui prendront part à ce festival ?

Nous avons la Côte d’ivoire, le Bénin, le Sénégal, le Togo, le Ghana et bien sûr, le Burkina Faso.

Quel est l’état des lieux des préparatifs ?

Tout va bien. On peut rassurer le public que tout se passe bien. Nous avons l’appui du Ministre en charge de la Culture et du Tourisme. Cet évènement sera placé sous sa présidence. Déjà avec sa bénédiction nous espérons que les choses iront bien. Déjà on est satisfait de ce qui se passe. Les partenaires, les sponsors sont en train de voir dans quelle mesure ils vont nous accompagner. C’est l’occasion aussi d’inviter les annonceurs qui sont un peu réticents à soutenir ce festival.

Un évènement comme celui-là nécessite beaucoup de moyen financier, comment vous faites à ce niveau ? Etes-vous bien accompagné ?

Comme on dit une fois dans l’eau on ne craint plus le froid. Nous avons déjà commencé les démarches et je tiens à rassurer les uns et les autres que cet évènement se tiendra du 31 mars au 2 avril à Ouagadougou. Certains partenaires nous ont fait des promesses, on espère et on attend à ce que les lignes bougent. Mais qu’à cela ne tiennent, nous sommes convaincu que les sponsors et les partenaires répondront car ils sont soucieux de notre tourisme gastronomique.

Quels sont les critères de participation pour le public ?

L’entrée est strictement gratuite. Comme le dit le slogan, c’est découvrir et gouter l’Afrique de l’Ouest. On ne peut pas venir payer pour découvrir l’Afrique de l’Ouest. De nos jours, on parle de libre circulation des biens et des personnes, on parle d’intégration sous régionale. Donc nous ne voulons pas qu’un togolais ou un nigerien par exemple, ne puisse pas prendre part à ce festival parce qu’il y a des conditions. C’est donc dire que le festival est libre et même ouvert à d’autres pays de l’étranger. En ce qui concerne les critères de participation pour les festivaliers, il faut avoir un restaurant et choisir un stand. Nous avons 8 spécialités de 8 pays à savoir le Burkina Faso, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Sénégal, le Togo, le Ghana, le Nigéria. Si vous êtes issus de l’un de ces pays et vous voulez promouvoir les valeurs culinaires de votre pays, vous êtes la bien venu. Nous aurons des stands classiques, des stands VIP et des maquis resto. Nous attendons au moins 150 festivaliers.

Le Gouvernement vient de prendre une décision invitant les différents ministères à intégrer les mets locaux pendant les différentes cérémonies. Quelle appréciation faites-vous de cette décision ?

Nous pouvons dire que c’est une décision qui vient à point nommer car l’objectif pour nous, c’est promouvoir les mets locaux. Comme le dit Christian Abégnan, «la première ordonnance de l’homme c’est son assiette, c’est ce qu’il mange». Ici on laisse pourrir le riz de Bagré dans les magasins et on consomme le riz qui vient d’ailleurs. Dans quelle condition ce riz a été mis en sac ? On ne sait même pas l’année de production de ce riz. Donc si le gouvernement entend faire la promotion des mets locaux c’est une meilleure idée.

Quel appel avez-vous à lancer à l’endroit du public et de vos partenaires ?

Pour terminer, j’invite les partenaires, les sponsors à nous soutenir parce que c’est une activité que nous entendons pérenniser et c’est un festival qui fera la fierté de la zone Ouest Africaine. Le Festival Gastronomique Ouest-africain pourra un jour représenter valablement les valeurs de notre cuisine hors du continent noir. Nous invitons les uns et les autres à nous accompagner davantage dans ce combat.

Interview réalisée par M’pempé Bernard HIEN

Infobf.net

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