"Nous en sommes à notre troisième Transition, depuis 2015. La question que nous nous posons est la suivante : comment instaurer la stabilité des institutions du Burkina Faso ? Faut-il se précipiter pour organiser des élections folkloriques pour plaire aux autres, au risque de voir le régime élu victime d'un coup d'État ? Ou devons-nous prendre le temps de poser les bases d'une société solide avant de tenir des élections ? C'est la question à laquelle nous sommes confrontés», a dit Me Apollinaire de Kyelem mardi.
Le Premier ministre dont les propos ont été rapportés par son service de communication, était en entretien avec la Représentante spéciale de l'Union européenne pour le Sahel, Emmanuela C. Del Re.
En rappel, le Burkina Faso fait face depuis huit ans à des attaques terroristes qui ont ôté la vie à des milliers de gens, provoquer le déplacement de plusieurs milliers d’autres et occasionné une crise au sommet, avec deux putschs en janvier et septembre 2022.
« Il ne peut pas y avoir d'élection s'il n'y a pas de sécurité du territoire. (…) les populations doivent être libres de circuler, d'aller et venir, et les candidats aux élections doivent pouvoir faire campagne dans tout le pays. Nous devons réinstaller les électeurs et faire des listes électorales crédibles qui incluent tous les électeurs », a déclaré Me Apollinaire Kyelem à son hôte du jour.
Il lui a également signifié la nécessité pour le Burkina Faso, de se se doter d’une Constitution «qui reflète notre histoire, notre culture et nos aspirations». Jeudi dernier, le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, avait aussi indiqué que la sécurisation de tout le pays était prioritaire que les élections.
Source : AIB