Musique : À la découverte de « Psaume-P », artiste musicien burkinabè Spécial

lundi, 18 octobre 2021 12:58 Écrit par  Auguste MONÉ / Infobf.net Publié dans Octobre 2020

Artiste musicien burkinabè, à l’état civil, il s’appelle Parkouda Rimlawêndé Dieudonné et son nom d’artiste, c’est « Psaume-P »Avec une voix mélodieuse, ce jeune homme se fait petit à petit un chemin dans le milieu de la musique au pays des hommes intègres, avec le style Gospel. Découvert par les mélomanes burkinabè il ya quelques années, « Psaume-P » allie aisement le métier d'agent commercial et la musique, dans une ambiance d’inspiration religieuse et de conscientisation. Infobf.net est allé à sa rencontre, pour découvrir l’homme, sa carrière et ses ambitions pour conquérir les mélomanes burkinabè. Lisez!

Infobf.net : Pouvez-vous vous présenter ?

Psaume-P : Je suis Parkouda Rimlawêndé Dieudonné. Mon nom d’artiste est Psaume-P ( Psaume-Pi’). L’expression « Pi » c’est le P en anglais qui se lie simplement « Pi ».  Comme je chante en français et en anglais, j’ai préféré la prononciation en anglais «  Pi » afin que tous ceux qui entendront ce nom se retrouvent, que ça soit dans un pays francophone ou anglophone.

Justement, vous avez un nom d’artiste qui sort un peu de l’ordinaire, pourquoi « Psaume-P » ?

Le choix du nom « Psaume- P » parce que par définition, cela veut dire  chansons sacrées. Car, mes textes sont écrits de façon raffinée de telle sorte que des mots violents sont évités et le choix est fait sur les mots éthiques. Il est vrai que dans mes chansons, que ce soit politique chansons d’amour, il y a de ces mots que j’évite. Le « Pi » est aussi une abréviation de mon nom de famille ‘’Parkouda’’, J’ai gardé le « P » pour en faire la jonction entre ces deux mots, la fusion entre le sacré et l’humain. Je viens d’une famille à la limite d’une société qui a une réalité de vie. Mais, Psaume c’est un mot assez lourd à porter. Donc, c’est la jonction entre l’homme et Dieu en vue de faire toute œuvre qui nous a permettra  de réaliser sur cette terre.

Comment êtes-vous arrivé à la musique ? Parlez-nous de votre parcours musical

Je puis dire que la musique m’est venue comme ça. Je n’ai jamais pensé que je ferais de la musique un jour dans la vie. J’habite le quartier Somgandé et les anciens savent que lorsqu’on parle de Somgandé ou quand on dit  « Dégam-son », c’est vraiment le quartier de la musique Rap en son temps. Il y avait mon grand frère Germain Parkouda alias Riot qui évoluait dans le RAP (mais malheureusement nous a quitté très tôt) et qui a voulu que je m’y lance, mais ça ne m’intéressait pas. Parfois, quand on me voyait, certains jeunes criaient « il est stylé mais pourquoi il ne chante pas ? ». Et aujourd’hui, beaucoup de personnes sont surpris de me voir dans la musique. Mais, je peux dire que le déclic est né par la soif que j’ai eue de Dieu. Je me suis retrouvé dans le groupe de prière « Buisson Ardent » de l’Université de Ouagadougou. J’ai fais la connaissance du père Paul avec qui je partais faire des missions. C’est dans cette atmosphère là que la musique m’a séduit, donc, il est difficile pour moi de dire que je m’attendais à être artiste musicien. Il est vrai que je me suis inscris au « Buisson Ardent » mais c’était juste un engagement pour me camoufler un peu. Je me souviens qu’on m’avait choisi un jour pour chanter avec le micro et j’ai refusé (rire), j’ai laissé la place à un autre chantre du groupe. En réalité, ce que je recherchais là-bas, c’était ma relation avec Dieu. Il était difficile pour moi de faire certaines choses comme diriger une prière. Aujourd’hui, je pense que Dieu m’a fait grâce, j’ai pu faire une année au sein du cœur. J’aimais écouter la musique Rap, Soul, Pop, etc. Et toutes ces musiques écoutées depuis mon enfance jusqu’à mon âge adulte me permettent aujourd’hui de concevoir des choses qui dépeignent des réalités vécues.

                   psaume-p-2                                                       " Psaume-P " lors du tournage du clip " Saucisson" (vidéo à la fin de l'interview)

Quels sont vos œuvres discographiques qui sont sur le marché ?

Il y a mon premier album qui est sorti en 2015 et qui a été suscité par la situation troublante du pays, c’était l’insurrection Après s’en est suivi la transition. A l’époque, quand je dormais, je sentais beaucoup d’inspiration et ça m’a permis d’écrire des textes tels que « A Zézi n yet m gomê » qui est une chanson qui visait à prévenir les gens du danger que nous encourions avant que la situation ne s’envenime. Je fus mon entrée en studio et j’ai parlé de ma vision à des personnes mais qui ont trainé sur l’enregistrement du son, jusqu’à  l’avènement du  putsch du 2015 où j’étais obligé de sortir et rallier le studio malgré les nombreux barrages de routes, pour terminer les enregistrements. C’est en ce moment que les arrangeurs m’ont confié que ce que je leur disais était vrai. C’est pour cela que je dis toujours qu’en tout homme, il y a quelque chose de divin. J’ai fini l’album mais je n’ai pas pu faire sa promotion ce qui a biaisé beaucoup de choses. J’ai dû changer de studio parce que les intéressés ont encaissé l’argent sans bien faire le travail d’enregistrement. Tout ceci a créé des problèmes, et j’ai compris une chose : même si Dieu veut aider l’humanité, c’est  difficile ! En réalité chaque personne a une tâche à remplir. Si chacun accomplissait sa tâche comme il faut, même avec les difficultés, les choses iraient mieux

Parlez-nous de votre album. Combien de titres, dans quelles conditions a-t-il été enregistré, etc.

Oui, le premier album est sorti en 2015 et il été dédicacé au CENASA. C’est un album de sept (7) titres. Il y a le premier single qui est sorti en janvier 2021 intitulé « Saucisson ».

Justement le titre « Saucisson », dont le clip passe en télévision, comment vous est venu l’inspiration de cette chanson?

L’inspiration de cette chanson m’est venue lors du mariage d’un proche membre de la famille, donc, dans un contexte de joie. Je me suis mis à l’idée de concevoir une mélodie. Alors, je suis entré en hibernation pour composer le texte. A quatre jours du mariage, j’ai eu l’idée d’appeler les deux prétendants pour savoir comment ils se sont rencontrés. Ils m’ont affirmé que leur rencontre s’est faite dans un restaurant avec les indications qu’il fallait. C’est à partir de cela que j’ai composé une mélodie pour leur faire une surprise, chose que le couple et le public a apprécié le jour du mariage. Après cela, je me suis dis pourquoi ne pas en faire une chanson en me  mettant sur la scène musicale. Quelques temps plus tard, j’ai été contacté pour d’autres mariages et je leur ai composé des chansons. J’ai compris tout de suite que Dieu s’intéresse à la vie sociale. 

               psaume-p-3                                                                                        " Psaume-P "

Et comment se comporte l’album sur le marché du disque?

Je bénis Dieu parce que ça suit bien son cours. Mon objectif est atteint parce que je suis issu d’une société et tout de cette société doit m’intéresser. Je suis chrétien catholique et si je fais uniquement du gospel c’est comme si j’ignorais mon identité, mon origine. Nous avons été bercés par des boites de nuits dans les soirées. Il y a des choses qu’on a vécu, on connait ce monde, en réalité ce monde-là, rien n’est mauvais en soi. Que chacun vive dans la détermination au quelle il s’est engagé.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez en tant qu’artiste burkinabè?

Les difficultés, il n’en manque pas. On aurait voulu qu’il y ait de maisons de labels qui  disposent  des personnes compétentes pour travailler. C’est cela le problème. De nos jours, il y a le problème financier qui se pose réellement, parfois, c’est vraiment compliqué. Surtout quand je vois qu’il existe une centaine de radios, je me demande comment pourrait-on s’en sortir ? S’il n’y a pas de label, au moins, si on peut créer des plateformes pour une nouvelle réorganisation de la filière musique en collaboration avec le BBDA et ces différentes chaines de radios et de télévisions, cela pourrait faciliter la vie de l’artiste burkinabè, de sorte à ce que toute chanson enregistrée au BBDA, puisse être diffusée dans tous ces médias, même s’il y a une somme forfaitaire à payer. Sans cela, ce sera toujours de la gymnastique pour l’artiste. Je rends grâce à Dieu, je suis dans une entreprise de développeurs de logiciels. Je suis un agent commercial dans une société d’informatique, ce qui me permet d’aller dans les provinces où j’ai l’occasion de proposer aussi mes CD ou mes clés USB téléchargées. Du coup, je ne sens pas les charges de la promotion, s’il me fallait un manager pour faire tout cela, j’imagine qu’il faut une maison bien assise.

Parlez-nous de vos projets futurs

Avec un album et deux singles, les projets futurs sont de faire une tournée spéciale promotion pour le dernier single sorti au mois de juillet 2021 et intitulé « Mam la Zézi », qui aborde des questions comme l’insécurité, l’histoire du christianisme, la société burkinabè en général. Ce sera un plaisir pour moi de pouvoir faire une tournée pour diffuser le contenu qu’il comporte comme message, surtout pour la question de l’insécurité.

Un dernier mot ?

Je remercie le staff de Infobf.net pour cette interview.

Propos recueillis par Auguste MONÉ

Infobf.net

 

Vidéo Clip " Saucisson" ici : https://youtube.com/watch?v=-V_7ccbaoP8&feature=share

 

 

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