Si l’on excepte le fait que l’UPC et son président n’ont, en tout état de cause, aucune leçon à recevoir de cet idéologue du MPP, force est de constater qu’il n’appartient pas, en aucun cas, d’aucune manière au MPP et encore moins au Docteur Emile PARE de « décréter » au Chef de file de l’opposition politique, quels sont les partis qu’il doit « fréquenter » ou coaliser, étant entendu que le CDP, qui s’est résolument inscrit dans l’opposition politique fait évidemment partie intégrante de cette opposition politique au pouvoir du MPP.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que ça et là , on entend de la bouche même de certains caciques du MPP que le CDP ne serait pas « fréquentable », motif pris de ce qu’une insurrection populaire a « chassé » du pouvoir ce parti politique à la suite de ce pour lequel, chacun sait, à savoir, la modification projetée de l’article 37 de la Constitution burkinabè.
Une telle posture d’imposture du MPP et de certains de leurs alliés politiques est d’autant plus risible que ce sont ces mêmes caciques du MPP qui animaient le jeu politique sous le CDP au plus fort du rayonnement de ce parti politique (CDP) qui avait porté le président Blaise COMPAORE sur les fonts baptismaux d’une longue législature de presque 27 années.
Qui plus que le trio, (dit trivialement « RSS » Roch-Salif-Simon - paix à l’âme de Salifou Diallo) a gouverné sans partage dans et avec le CDP ? Quel parti politique a rendu célèbre ce trio si ce n’est le CDP ? D’ailleurs, faut-il le rappeler honnêtement, au moment où l’actuel président du Faso disait sous le CDP que la limitation des mandats était inconstitutionnelle, son ministre de l’Intérieur actuel, embouchait la trompette pour clamer que le président Blaise Compaoré était irremplaçable…parce que constitutif du « pétrole » du Burkina Faso avant de se raviser après 25 années de bons et loyaux services pour créer le Mpp, parce que mis sur la touche.
Mais en tout état de cause, que de flatteries et de flagorneries qui ont partiellement contribué finalement à aveugler le président Blaise Compaoré et l’ont conduit inéluctablement à une démission fracassante…On aurait pensé que le MPP aurait tiré leçon de toutes ces péripéties politiques du passé. Hélas ! L’exclusion des autres, l’arrogance de certains, mais surtout l’incapacité congénitale partielle de nos autorités politiques actuelles du Burkina Faso à répondre aux exigences politiques globales (lutte contre le terrorisme, les infrastructures routières, la santé, l’éducation, l’économie etc.) de notre pays est l’amer constat actuel des populations des villes et des campagnes. Est-ce à dire qu’aucun parti ou coalition de partis ne peuvent faire mieux que le MPP ? Nul n’est irremplaçable ! N’est-ce pas ?
Sur la situation politique actuelle au Burkina Faso, non content d’assister à la « bavure politique » inédite des dissidents de l’UPC qui ont cru devoir, après avoir bénéficié de la crédibilité, de l’investiture et de l’argent de l’(UPC) pour briguer et conquérir le poste de député, croient maintenant, après être élu sous la bannière de l’UPC, pouvoir créer un groupe parlementaire autonome dans le seul but de monnayer leurs services au MPP pour espérer occuper des postes de ministres, et ainsi torpiller leur parti qui les a pourtant investis de ce mandat parlementaire, « le chat noir du Nayala », qui était d’ailleurs à l’opposition politique quand les ténors actuels du MPP dirigeaient le CDP, croit pouvoir reprocher à l’UPC, son rapprochement avec le CDP.
C’est quand même l’hôpital qui se moque de la charité ! Il est vrai que la vérité objective ou le bon sens élémentaire n’existe apparemment pas en politique. En ce sens, sans apporter un quelconque jugement de valeur sur la légitimité l’insurrection populaire des 30 et 31 Octobre 2014, il apparaît honteux qu’un ancien député, opposant au régime politique d’alors soit fier de clamer publiquement qu’il a participé à l’incendie et au pillage de l’Assemblée nationale qui, par essence, est incontestablement le temple de la démocratie…
En tout état de cause, tout patriote burkinabè même sans appartenance à un quelconque parti politique doit dénoncer, avec force, ces impostures et égarements politiques.
Certes, la politique a ses raisons que la raison ignore, mais tout de même ! « Boxer » en-dessous de la ceinture n’a rien d’élégant. Si l’on ajoute à cette saga parlementaire, la plaisanterie du premier responsable de la sécurité des burkinabè, qui, en gilet pare-balle et kalachnikov, arme d’assaut au point, au domicile de l’un des dissidents de l’UPC, et proférant même des menaces de « chicoter » à peine voilées au chef de file de l’opposition politique, la boucle de la comédie politique, oups, de la tragédie politique a atteint son summum au Burkina Faso. Ehi ! Mon gendre, la politique ce n’est pas du « yada yada », pour n’emprunter là que votre vocabulaire politique mais du « molo molo ». Sinon, « n’gaw » !
C’est pourquoi, au vu de la situation politique actuelle exsangue de notre pays, on ne peut qu’encourager le Président Zéphirin DIABRE à former un large rassemblement politique possible autant que faire se peut, avec tous les partis de l’opposition politique y compris le CDP, dans le but exclusif d’espérer une véritable alternance politique salvatrice dès 2020. N’en déplaise à certains militants honnêtes et sincères du Mpp qui assistent eux-mêmes, impuissants à une situation politique de leur parti qui n’est pas des plus reluisante actuellement au Burkina Faso.
En effet, on aurait pu espérer, face aux maux actuels qui minent dangereusement la société burkinabè (terrorisme, récession économique, crises sociales diverses…) que les autorités actuelles de notre pays favoriseraient urgemment une réconciliation nationale afin de privilégier le vivre ensemble et tout le reste. Que nenni !
Dès lors, chaque parti de l’opposition politique, épris d’amour pour notre pays a tout intérêt à taire son « ego » et travailler sérieusement à bâtir ensemble un noyau dur autour d’un vrai programme politique de développement qui prenne en compte les véritables aspirations du peuple burkinabè. Peu importe la personne qui prendra la tête de cette nouvelle aventure politique salvatrice en 2020, l’essentiel étant de remettre le Burkina Faso sur les bons rails de son développement.
Est-il utile de rappeler qu’il existe au Burkina Faso et aussi dans la composante de sa diaspora, des hommes et des femmes aptes à cette mission patriotique salutaire ! A défaut, le Burkina Faso mettra encore plus d’une cinquante d’années à amorcer un véritable développement. Celui qui survivra à ses souffrances actuelles du peuple burkinabè, verra ! Enfin, à l’instar de Mère Theresa, disons que : « Si vous êtes bienveillant, on vous accusera peut-être d’avoir des arrières pensées égoïstes : soyez bon quand même !
Si vous réussissez, vous gagnerez quelques faux amis, et quelques faux ennemis : réussissez quand même !
Si vous êtes honnête et sincère, on vous trahira peut-être : soyez honnête et sincère quand même !
Si vous trouvez la sérénité et le bonheur, certains peuvent en être jaloux : soyez heureux quand même !
En fin de compte, c’est entre vous et Dieu, ça n’a jamais été entre eux et vous de toutes les façons. »
Paul Kéré
Avocat à la Cour