A l’issue de l’audience, Madame Saran SERE/SEREME a expliqué sa nouvelle vision de l’institution et les défis à relever : « Les défis de la construction d’une administration moderne, d’une administration de développement et comment les citoyens peuvent être protégés face à la force de l’administration.
Ce qui amène à parler du rôle du Médiateur du Faso en tant que protecteur et défenseur des citoyens face aux dérives parfois, aux lenteurs et aux erreurs de l’administration ». Le nouveau Médiateur veut aussi imprimer sa marque autour de quatre grands axes: « Nous allons d’abord beaucoup agir par la communication pour mieux faire connaître l’institution pour que cette institution, le Médiateur du Faso, ait plus de visibilité. Nous allons agir à travers une approche vers une ouverture de l’institution auprès des populations.
Il faut que nous amenions les populations à s’approprier cet instrument de médiation et non préférer parfois des positions conflictuelles qui peuvent amener une insécurité, sinon des crises dans le pays. Nous allons aussi agir à travers une innovation, notamment la question de l’auto saisine qui n’a pas encore été très développée par l’institution. Nous savons que les fonctionnaires, les citoyens ou les collectivités peuvent contacter l’institution. Nous allons œuvrer à ce qu’au-delà de cette approche-là , l’auto saisine soit beaucoup développée, beaucoup appréhendée pour que nous arrivions à régler les préoccupations des populations ».
Selon madame Saran SERE/SEREME, après l’insurrection, les populations estiment connaître leurs droits au point que les dérives sont peu tolérées. « A nous d’œuvrer à faire mieux comprendre justement les droits et les devoirs des populations, à les défendre également, surtout à œuvrer pour un climat apaisé ».
Le Médiateur du Faso ne perçoit cependant pas son institution comme une alternative à la méfiance qui existe présentement entre les citoyens et la justice burkinabè, mais comme un complément aux trois pouvoirs: à savoir l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Pour elle, ces trois pouvoirs doivent toujours exister tandis que son institution apparaît comme un pouvoir assez indépendant qui œuvrera à réguler certaines des dérives ou des incompréhensions qui peuvent exister dans la société.
«Au lieu qu’il y ait des crises, au lieu que parfois on préfère la justice, on peut préférer la médiation qui est une justice plus calme, plus harmonisée, plus tolérante qui pourra mieux amener en tout cas l’union sacrée des fils au lieu que nous allions vers des positions conflictuelles en justice», a précisé Madame SERE/SEREME.
Le souhait du nouveau Médiateur serait de voir son institution déconcentrée jusqu’à l’échelle provinciale, voire communale ou départementale afin de faire «remonter les différentes requêtes, les différents dossiers, les différentes plaintes».
Source: La Direction de la Communication de la Présidence du Faso