Le Burkina Faso a élaboré une politique et une stratégie qui vise à prévenir et à réduire les maladies transmissibles et non transmissibles. Cependant, Afrique contre le tabac dit être étonné de voir que les entreprises de tabac défient l’autorité de l’Etat en foulant aux pieds l’arrêté conjoint n 2015-366/MS/MICA du 7 avril 2015 portant fixation des modalités d’application du décret n° 2011-1051 portant conditionnement et étiquetage des produits du tabac au Burkina Faso. Pour eux, l’adoption de cet arrêté exige des avertissements sanitaires graphiques de 60% sur les paquets et cartouches de cigarette mais jusqu’à présent, la MABUCIG refuse de se conformer aux lois.
Le coordonnateur de ACONTA, Salif Nikiema, a indiqué que si la MABUCIG respecte les lois en vigueur, cela va réduire le nombre de décès causé par le tabagisme.
Salif Nikiéma, coordonnateur de ACONTA
En prenant l’exemple du Sénégal qui a adopté sa loi antitabac le 14 mars 2014, et Imperial Tobacco qui est propriétaire de la MABUCIG au Burkina Faso, reconnu au Sénégal sous le nom de MTOA, va mettre sur le marché sénégalais les nouveaux paquets de cigarette avec des images le 26 Août prochain. Les conférenciers du jour, disent ne pas comprendre pourquoi ce dernier refuse d’appliquer la législation antitabac en apposant des avertissements sanitaires graphiques sur les paquets de cigarette au BurkinaFao. Pour ce faire, ces organisations attirent l’attention du gouvernement burkinabè sur cette non application de nos textes.
Lors de cette rencontre, la réouverture du contentieux ministère de la sante et industrie du tabac la MABUCIG, a été évoquée. Selon Salif Nikiéma, coordonnateur de ACONTA, la société de tabac a incriminé les articles de la loi antitabac comme étant anticonstitutionnel et le tribunal avait donné 5 jours à la MABUCIG pour saisir le conseil constitutionnel. « En principe le dossier se trouve devant la cour d’appel », a-t-il précisé le coordonnateur Salif Nikiéma.
Les acteurs de lutte antitabac et leurs partenaires demandent à la cour d’appel de Bobo-Dioulasso, d’accélérer le processus conduisant à statuer sur la question de la saisine du conseil constitutionnel car disent-ils, «l’industrie du tabac cherche à éviter la justice», au gouvernement de faire appliquer les cinq recommandations de la mission d’information parlementaire, au ministère de la santé de se réveiller de sa léthargie et de faire aussi appliquer les autres aspects de la loi antitabac.
Salamata NIKIEMA
Infobf.net