C’est un projet de loi qui fait couler beaucoup d’encre et de salive entre l’opposition politique et la majorité présidentielle du Burkina Faso. Les uns affirmaient «appeler le peuple dans la rue» et les autres disaient que «la loi sera voté advienne que pourra». C’est donc une ambiance particulière qui prévalait ce lundi soir à l’hémicycle.
A 16h 08 minutes, le président de l’Assemblée nationale Salifou Diallo fait son entrée dans la salle. Ainsi, s’ouvre la séance et place à la vérification des présences. A l’appel, 119 députés sont enregistrés pour le vote. Après cette étape, la parole est donnée à Tibila Kaboré le président de la Commission des finances et du budget pour présenter le projet de loi soumis à l’adoption ce soir. L’ensemble des députés ayant pris connaissance du contenu de la loi, le président de l’Assemblée national annonce la troisième phase consacrée aux débats.
Plusieurs députés se sont faits enregistrés pour se prononcer sur le contenu du projet de loi controversé. Dès l’entame des débats, la parole est donnée à Simboro Daouda, président du groupe parlementaire UPC. Il a réaffirmé la position de l’opposition selon laquelle le vote de cette loi «serait une porte ouverte aux pillages» et de poursuivre, «nous n’entendent pas cautionner cette forfaiture». S’adressant à Salifou Diallo, Simboro Daouda affirme «vous avez dit que la loi sera voté advienne qui pourra et ceux qui ne veulent pas qu’ils s’exilent. Nous n’allons pas nous exiler dans un pays qui nous appartient tous. Cependant, nous pouvons quitter la salle pour ne pas cautionner cette forfaiture». A la fin de son intervention, c’est l’ensemble des députés de l’opposition à l’exception de deux, qui quittent l’hémicycle.
L’absence des députés de l’opposition n’a pas empêché la poursuite de la séance. Tour à tour certains députés de la majorité présidentielle ont pris la parole pour montrer l’importance et la nécessité du projet de loi. Parmi eux, l’honorable député Laurent Bado. Pour sa part, «tel que le projet de loi se présente dans sa forme, il y a anguille sous roche et l’opposition n’a pas tord». Cependant, Laurent Bado a déploré que ces derniers aient claqué la porte car dit-il «s’ils étaient là , moi Laurent Bado j’allais les convaincre». Dans un ton propre à lui le constitutionnaliste attire l’attention de tout l’auditoire sur lui «Quand je regarde ce qui se passe je n’ai plus envie de venir à l’Assemblée car le peuple me fais peur. Vous voyez les jeunes là , ils vont nous manger comme des brochettes. Moi je peux courir mais vous (indexant Salifou Diallo), vous ne pouvez pas courir». Pendant que la salle s’extase dans le rire aux éclats, il conclu «moi je vais voter cette loi parcequ’il n’a rien de flou, ce sont les gens qui n’ont rien compris».
Le projet de loi portant PPP voté à l’unanimité
Après les différentes interventions, place aux choses sérieuses. Le président de l’Assemblée nationale a soumis le projet de loi, d’abord, article par article et ensuite l’ensemble du texte au vote. Comme il fallait s’y attendre, c’est à l’unanimité que le texte composé de 9 articles a été adopté. Maintenant, c’est au tour de Salifou Diallo de se prononcer sur la loi. «Cette loi est conforme au plan juridique, économique et politique» a indiqué le président de l’Assemblée nationale. S’attaquant aux députés de l’opposition il affirme «On doit assumer ses idées, on ne doit pas déserter le champ du débat démocratique contradictoire».
Rosine Sory Coulibaly la ministre de l’Economie et des finances, a remercié les députés pour le vote de cette loi. Elle a rappelé que des contrôles seront faits en amont et en aval pour éviter la corruption dans la mise en œuvre des projets. «Je pense que les députés de l’opposition ne nous ont pas compris, nous allons communiquer d’avantage pour nous faire comprendre» a-t-elle soutenue.
Par le vote du présent projet de loi et selon le gouvernement, la porte est ouverte pour la mise en œuvre des 38 projets de type PPP, dans les secteurs de la santé, de l’éducation, des infrastructures, de l’énergie, de l’agriculture, de l’enseignement supérieur des transports et de l’urbanisme.
M’pempé Bernard HIEN
Infobf.net