Depuis le 20 juillet 2016, le Burkina Faso s’est doté d’un nouveau référentiel économique, le PNDES, et s’active pour sa mise en œuvre afin d’amorcer le développement du pays. Après un diagnostic de l’économie nationale, le PNDES est présenté comme la réponse aux besoins et préoccupations exprimées par les populations, et est attendu sur les questions de gouvernance, de réduction de la pauvreté, de croissance économique et de l’accélération du niveau de développement du capital humain. Mais que valent bien toutes ces prévisions dans un climat d’insécurité et sans la participation effective de la population burkinabè ?
Soucieux de participer à l’éducation citoyenne gage d’une bonne mise en œuvre de ce plan de développement, l’association Yir-Nooma pour le Développement a lancé à Zorgho ce panel qui a porté sur trois (3) communications. Le premier a concerné la présentation du PNDES dans toutes ses facettes aux participants, le deuxième sur les défis sécuritaires en lien avec le PNDES et le troisième sur le rôle des organisations de la société civile dans la mise en œuvre du PNDES. Le thème central était « Participation citoyenne à la mise en œuvre du PNDES : enjeux et défis de la politique de sécurité ».
Aymar Kaboré, président de l’association Yir-Nooma pour le Développement
D’entrée de jeu le président de l’association, Aymar Kaboré, a souligné que ce panel est l’une des premières activités de la structure et qu’il s’inscrit en droite ligne du plan d’action de l’association. C’est donc pour rester dans le principe du PNDES qui se veut collectif et participatif que ces thèmes seront développés pour permettre aux populations de jauger le niveau d’importance de leurs actions quant-à la réussite de ce plan. « Les questions sécuritaires peuvent être un frein à la mise en œuvre du PNDES, donc il s’est agit pour nous, de poser le problème pour que les populations puissent comprendre ce qu’on attend d’elles », a indiqué Aymar Kaboré.
Dans son discours, le parrain Jean Urbain Korsaga, manager général de la maîtrise d’ouvrage AGEM-Développement, a laissé entendre qu’en tant que natif de la région (du village de Mèguè), il réitère sa disponibilité à accompagner toute initiative entrant dans la cadre du développement de la localité. Il a par ailleurs, exhorté les jeunes à s’engager dans des actions comme celles de l’association Yir-Nooma, afin d’être plus utile pour leur localité et pour leur pays.
L’hôte du jour, le maire de Zorgho, Toukoumnogo Jacques Kaboré a quant-à lui rendu un hommage aux chefs religieux et coutumiers, aux femmes, jeunes, syndicats et organisations de jeunesse qui œuvrent « inlassablement » pour le développement du Burkina. Il a invité toutes ces entités, à faire sien le PNDES afin de permettre sa mise en œuvre effective et efficace, lui qui doit donner des réponses aux attentes de nos différentes populations. L’objectif du PNDES a-t-il rappelé « est de nous construire une stabilité politique, une croissance économique forte, un développement durable et une intégration économique accélérée ».
Dans son intervention, le Haut commissaire du Ganzourgou Robert Zoungrana, à lui, indiqué sa joie d’être le patron de cette activité. Il a félicité cette action de Yir-Nooma qui a mis un sujet d’actualité sur la table de discussion dans le Ganzourgou. « Nous savons très bien que sans sécurité, point de développement donc le sujet est plus que important aujourd’hui » a-t-il dit.
Une vue des participants
Place a ensuite été faite aux conférenciers qui ont, tour à tour, présenté le PNDES et les conditions dans lesquelles il peut être une réussite pour le Burkina Faso. Ainsi, le premier paneliste Lambert Zongo du SP/PNDES a indiqué à l’assistance que la gouvernance et la qualité de nos institutions, le défi de disponibilité et de l’employabilité de nos ressources adapté aux ressources humaines ainsi que la croissance économique pas assez robuste pour résoudre les questions de la pauvreté sont les trois défis majeur qui ont conduit à l’élaboration du PNDES. Pour lui, la reforme des institutions, le développement du capital humain et celui des secteurs porteurs de l’économie nationale, sont les bases sur lesquelles le PNDES pourra être une réalité.
Le deuxième paneliste, le commissaire Alain Kaboré qui a exposé sur le PNDES face aux défis sécuritaires, a souligné que depuis les années 2000 l’Afrique de l’Ouest assiste à une montée des actes de violences et de terrorisme. Le Burkina Faso n’a pas échappé à ces maux, parceque voisin direct de certains pays qui vivaient déjà ces fléaux. Avec les multiples formes de menaces sécuritaires que connait le Burkina, la plus récente est le terrorisme qui demande dans sa riposte, une participation de la population.
La photo de famille à la fin des échanges
Le troisième conférencier, le président du conseil national des OSC, a détaillé le rôle que doivent jouer les OSC et autres associations, dans la lutte contre l’insécurité. Ainsi pour Jonas Hien, le constat est que les OSC s’engagent très peu dans les questions de sécurité. Il a invité les participants à s’investir dans la lutte contre le terrorisme « c’est une affaire de tous et non celle des gouvernants à eux seuls» a-t-il affirmé.
Au terme de ces présentations, le public a montré son intéressement aux différents sujets abordés à travers les questions posées où il n’a pas manqué d’exprimer ses attentes et ses préoccupations concernant la mise en œuvre du PNDES. Les échanges étaient nourrit et l’association Yir-Nooma, satisfait, a annoncé d’autres activités en vue, notamment une opération de reboisement et des séances de sensibilisations sur le cancer du col de l’utérus.
M. K.
Infobf.net