C’est suite à une plainte formulée par l’université Ouaga I Pr Joseph Ki Zerbo pour présomption de fraude au baccalauréat que la brigade de recherche de gendarmerie après investigation sur les dossiers de l’orientation des nouveaux bacheliers, s’est rendu compte que certains étudiants n’avaient pas la moyenne requise pour s’inscrire dans les filières scientifiques mais s’y retrouvaient quand même.
Le 4 avril dernier, l’enquête a permis de mettre la main sur une étudiante impliquée dans l’affaire et qui devant les faits accomplit, cite son oncle paternel lui ayant permis d’avoir la fameuse orientation souhaitée. Ce dernier à son tour dénonce le sieur PO qui est imprimeur et domicilier à Ouagadougou comme le principal orchestre dans cette affaire qui s’adonnait à cette pratique depuis 2008.
Après perquisition de son lieu de travail, le directeur de l’enquête Abdoulaye Sawadogo, affirme que ses hommes ont découvert des preuves liées aux investigations en cours. Il s’agit entre autres d’un certificat de nationalité, un casier judiciaire, un permis urbain d’habiter, une attestation d’attribution de parcelle, un livret de famille, un acte de naissance et de mariage, des diplômes d’enseignements général et technique, un certificat provisoire du BAC, un permis de conduire, des timbres communaux et des quittances.
Diplôme contrefait
Le directeur de l’enquête, le commandant Abdoulaye Sawadogo, a indiqué que le sieur PO disposait de 130 cachets de toutes les administrations confondues qu’il a lui-même confectionne pour réaliser les documents contrefaits.
Pour ce qui concerne l’orientation des étudiants, selon les explications du directeur de l’enquête, le sieur PO a déclaré qu’après le baccalauréat, plusieurs parents de bacheliers dont la moyenne ne leur permet pas d’être orienté à une filière scientifique rentrent en contact avec lui afin qu’il les aide à faciliter leur inscription à la filière voulue moyennant une somme variant entre 60.000 et 150.000F CFA. Ainsi, selon les enquêteurs, une dizaine de bacheliers ont pu être orientés via cette pratique.
Selon toujours le directeur de l’enquête, le sieur PO légifère ses documents à l’aide du cachet et de la signature de plusieurs officiers de police signataires des différents commissariats de police du Burkina et il lui suffisait d’apposer le timbre fiscal et le tour est joué.
Pour les actes et documents délivrés par la mairie, les animateurs de cette conférence de presse ont fait savoir que PO établit de faux timbres communaux et là aussi il a les signatures scannées des maires concernés. Ainsi, les signatures des maires des communes de Ouagadougou, Koudougou, Kongoussi et Pabré ont été les plus utilisées et la valeur des timbres contrefaits saisis est de 12.000.000 F pour les timbres de 10.000F, et 60.000F pour les timbres de 5.000F.
Le directeur des orientations de l’université Ouaga I et II, Mahamadi Sawadogo, pour sa part a souligné qu’il y a déjà des étudiants qui se sont inscrit par le biais de ce réseau et parmi eux, certains ont fini leurs études. Pour lui, c’est à la gendarmerie de leur faire des propositions de sanctions.
Salamata NIKIEMA
Infobf.net