A quelques semaines de l’ouverture du procès du putsch manqué du 15 septembre 2015, la NAFA se dit «inquiet» et veut prendre l’opinion à témoin sur ses réserves quant-à la transparence autour de ce jugement, «ce procès est biaisé d’avance !», affirme-t-on ici avec insistance. Le parti politique dont Djibril Bassolé est sollicité pour être son candidat à la présidentielle de 2020, ne porte pas de «gants » pour égrainer un chapelet de faits qui selon lui, sont incongrus et dénotent de la nature ambigüe du traitement réservé au dossier Bassolé.
Le dernier élément en date et qui a suscité la tenue de cette conférence de presse est selon le parti, le fait que le juge en charge du dossier, le président de la chambre de contrôle Jean Marie Ouattara, celui qui a signé le document accordant la liberté provisoire à Djibril Bassolé, ait été relevé de ses fonctions le 24 janvier dernier, après avoir jugé illégal l’arrêté du ministre de la défense ayant assigné l’accusé, en résidence surveillée. Pour la NAFA, il n’ya pas de doute que c’est une sanction due à son courage.
Au regard de ces faits, le secrétaire exécutif du parti, le Pr Mamoudou Dicko, s’est alors posé la question de savoir pourquoi c’est lorsque le procès est fixé (ndlr: le 27 février 2018) que ce dernier est révoqué et remplacé par «une dame que nous ne connaissons pas», demande-t-il. La NAFA dénonce une «mainmise» de l’exécutif sur le tribunal militaire et estime qu’il ya manœuvre, manipulations et immixtions politiques injustifiées dans le dossier de la part du pouvoir en place à travers cet arrêté ministériel, qui a assigné le général Bassolé en résidence surveillée.
Pour le secrétaire exécutif national de la NAFA, «la justice militaire ne saurait être impartiale». Dans sa déclaration liminaire lue devant la presse, Mamoudou Dicko a rappelé les deux avis émis par le groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire, le 30 juin et le 7 décembre 2017 et qui faisait état d’une «détention arbitraire» concernant Djibril Bassolé, demandant qu'il soit relaxé.
Sur ce point, Mamoudou Dicko a demandé au chef de l’Etat de se souvenir de l’article 151 de la constitution burkinabè, qui dit que «le Burkina Faso est respectueux des textes qu’il signe» et de lui-même respecter l’article 36, toujours de notre constitution, qui dit que c’est le chef de l’Etat qui est garant de l’application des textes internationaux.
A cette conférence de presse, la NAFA s’est réjouit de la programmation du procès du coup d’Etat manqué, car pour lui, cela «constitue une lueur d’espoir pour toutes les victimes et les parents des victimes» qui pourrons être situés sur ce qui s’est réellement passé.
M. K.
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