C’est un secret de polichinelle que depuis le mois d’octobre 2017 les travailleurs de l’éducation du Burkina réunis au sein de la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE) sont en lutte sur toute l’étendue du territoire national. C’est autour d’une plate-forme minimale déclinée en quatre grands axes que ces quinze syndicats de l’éducation sont en lutte pour sa satisfaction.
En effet , le secteur éducatif traverse une crise profonde qui n’épargne aucun des ordres d’enseignements et qui frappe l’ensemble des acteurs de l’éducation depuis l’application des politiques néolibérales appelées Programme d’Ajustement Structurel (PAS) en 1990 par les gouvernants de l’époque dont il faut citer Blaise Compaoré, Roch Marc Christian Kaboré, Zephirin Diabré etc. Ses politiques ont entrainé la descente aux enfers du système éducatif et la dégradation des conditions de vie, de travail et d’études des acteurs de la communauté éducative.
Ce sont ces politiques anti-sociales et anti-éducatives imposées par la Banque Mondiale et le FMI avec la bénédiction des dirigeants béni-oui-oui qui ont conduit à la démission de l’Etat du secteur de l’éducation ,avec son lot de conséquences : privatisation sauvage de l’école, budget insignifiant, conditions désastreuses des acteurs, insuffisance criarde d’infrastructures et d’enseignants, effectifs pléthoriques, retards et chevauchements des années académiques etc.
Au regard de ce tableau sombre du système éducatif, l’UGEB salue le sursaut patriotique dont a fait montre les acteurs de l’éducation en engageant cette lutte combien noble et légitime afin que « le slogan l’éducation est une priorité » consacré par les textes et clamer du bout des lèvres par les autorités politiques se matérialise dans les faits.
Camarades étudiantes et étudiants,
La lutte des travailleurs de l’éducation est une lutte patriotique car elle n’est pas corporatiste, encore moins pécuniaire, mais vise dans le fond à sauver un des socles de notre développement : le système éducatif. La Plateforme minimale de la CNSE contient des points dont les étudiants ont toujours revendiqué dans leurs différentes luttes. On peut citer entre autres :
- l’allocation conséquente de moyens a toutes les structures éducatives de tous les ordres ;
- l’allocation d’au moins 30% du budget national au secteur de l’éducation ;
- l’amélioration des conditions de vie et d’études des élèves et étudiants etc.
Ainsi, l’UGEB soutient vivement la lutte patriotique de la CNSE et l’encourage à la poursuivre et à l’accentuer en vue de contribuer à l’avènement d’une école démocratique, populaire, et accessible aux enfants du peuple Camarades étudiantes et étudiants, C’est face à une telle lutte noble que le pouvoir du MPP utilise le mensonge, le dilatoire, l’intoxication pour opposer les travailleurs de la fonction publique aux autres couches de la société burkinabè.
Le comportement des autorités vis-à -vis des travailleurs de l’éducation prouve à souhait que l’enseignement public est le dernier de leurs soucis. Pouvait-il en être autrement lorsque le président Roch Christian Kaboré attend l’arrivée de son Maitre Emmanuel MACRON pour se rappeler qu’il y a une université publique à Ouagadougou, ou lorsque le président de l’Assemblée nationale Alassane Bala Sakandé érige la honte en honneur en clamant que leurs enfants sont à l’extérieur.
L’argument des moyens ne saurait être invoqué pour justifier le refus de satisfaire aux revendications des travailleurs de l’éducation car l’éducation des enfants d’une nation n’a pas de prix.
Contrairement à ce que pensent les autorités, l’éducation ne coûte pas chère, c’est l’ignorance qui coûte chère car elle peut compromettre l’avenir de toute une nation et celui des futures générations.
Vive la CNSE ! Vive l’UGEB !!
Vive la solidarité entre élèves, étudiants et enseignants !!!
En avant pour une école démocratique et populaire et accessible aux enfants du peuple !!!!
Pain et liberté pour le peuple !!!!!
Fait à Ouagadougou le 18 janvier 2018
Le Comité Exécutif