«Ce n’est pas la première fois que les togolais se mobilisent pour la démocratie». C’est en ces termes que le décor a été planté par l’écrivain et activiste togolaise Dany Ayida. Une réaction en lien avec la lutte actuellement du peuple togolais, entamée depuis le 19 août 2017 pour réclamer des reformes politiques notamment le retour à la constitution de 1992 et le vote des togolais de l’étranger.
Cette conférence de presse initiée par une dizaine d’organisations de la société civile burkinabè dont le Centre Africa/OBOTA, le Balai citoyen, le mouvement du 04 Août, le MOCAD, le Mouvement ça suffit, le Congres des leaders panafricains, vise à apporter un soutien à ce peuple en quête de plus de démocratie.
Selon l’écrivain togolais, depuis la prise du pouvoir par les Gnassingbé en 1967, le peuple togolais ne connait qu’une seule famille «président». Cela fait 50 ans en 2017 que la patrimonialisation dure avec un cycle infernal de violence à chaque fois que ce pays de sept millions d’habitants aspire à des reformes politiques. Aujourd’hui, pas un seul jour de manifestation au Togo sans que l’on enregistre des morts, une dizaine depuis le début des manifestations et plusieurs centaines de blessés.
Dany Ayida, activiste et écrivain togolais
Dany Ayida explique que la rupture de confiance entre gouvernés et gouvernants semble être consommée, cela fait suite à plus de 25 accords signés au Togo et non encore mis en application dont celui d’avril 2006, qualifié d’accord politique globale en vu d’aboutir à des reformes consensuelles. Mais là encore, les autorités togolaises jouaient de ruse avec le temps pour faire baisser la tension et ranger dans les tiroirs ces engagements pris.
Si aujourd’hui le peuple togolais bénéficie du soutien de la société civile burkinabè, il ne faudrait pas se voiler la face car les réalités du Burkina Faso ne sont pas celles du Togo, estime l’activiste. L’une des grosses difficultés restent sans doute «la grande muette» dont 90% des officiers sont issus du village natal du président Faure à Kara. Face à la répression que vivent les togolais à chaque manifestation, la société civile burkinabè à travers cette déclaration, dit s’inquiéter du non respect des droits de l’homme.
Une vue de l'assistance
Le porte-parole des OSC Alidou Bancé et par ailleurs secrétaire national adjoint du Centre Africa/OBOTA, invite la communauté internationale à contraindre le régime de Lomé à respecter ses engagements internationaux notamment la charte africaine des droits de l’homme et des peuples et les autres instruments ratifiés par chacun des Etats membre de la CEDEAO. A cela les conférenciers exigent une enquête indépendante sur «tous les abus et violations des droits humains perpétrés par le régime Faure lors des manifestations».
Depuis le début des contestations, le président togolais Faure Gnassingbé doyen des chefs d’Etats de la CEDEAO, n’est pas encore sorti de son silence et on peut dire que le Togo dans la sous région, reste le dernier pays où l’alternance au sommet de l’Etat n’a pas encore été une réalité.
Les togolais vivant au Burkina Faso fortement mobilisés à cette conférence de presse, disent suivre de très près les événements au pays et annoncent une assemblée générale pour le samedi 28 octobre prochain, une rencontre d’information et de sensibilisation sur la situation qui prévaut dans leur pays.
Michael TOUGRI
Infobf.net