Initier depuis 2008, cette rencontre annuelle gouvernement/syndicats est devenu plus qu’une tradition, elle se déroule chaque année et met au prise les deux parties qui posent pour certains des difficultés et pour d’autres des engagements. Au titre de l’année 2016 elle a pour mission d’examiner l’état de mise en œuvre des engagements du gouvernement en 2015 et les réponses aux doléances et préoccupations des organisations syndicales des travailleurs au titre de l’année 2016.
Ce cadre de concertation étant un moyen de consolidation du dialogue social, levier de la paix sociale et du renforcement de la gouvernance, il réuni le gouvernement et l’ensemble des syndicats sur les questions majeures de la vie nationale et autour du cahier de doléance qui a été remis au gouvernement le 1er mai, le jour de la fête du travail.
Pour le premier ministre Paul Kaba Thiéba, l’année dernière il y a eu une session économique difficile, la croissance était au ralenti, la finance publique était exsangue et la situation sécuritaire s’est brusquement détériorée. Pour lui, malgré ces difficultés, le contexte social s’est également dégradé en rapport avec les fortes attentes des travailleurs et de la jeunesse de manière générale. «Le gouvernement a mis en place une politique fondée sur le dialogue social. Ce dialogue a permis de trouver des solutions essentielles aux difficultés qui ont été exprimées», a-t-il dit. Fidèle à sa démarche, cette rencontre annuelle syndicat et gouvernement se tient avec le même esprit d’ouverture, de sérénité, de compromis et de dialogue a-t-on entendu dire. Le chef du gouvernement a fait savoir que ce qui est en jeu est un enjeu patriotique, c’est la construction du PNDES qui doit rassembler tous les burkinabè au-delà des expressions corporatives, «nous devons dans l’expression de nos difficultés, de nos revendications catégorielles, prendre en compte l’intérêt général et la nécessité de construire le Burkina de demain pour nos enfants. Je suis certain que les organisations syndicales qui sont nos partenaires ont compris cela», a souligné Paul Kaba Thieba. Le chef du gouvernement a par ailleurs affiché un optimisme vis-à -vis de cette rencontre, «Je suis convaincue que l’ouverture de cette réunion nous donnera l’occasion de passer en revue la plateforme revendicative des syndicats et de trouver des solutions consensuelles à l’ensemble des problèmes», a-t-il indiqué.
Pour le cahier de doléance du 1er mai 2016, le chef du gouvernement a indiqué que des suites idoines ont été données aux préoccupations soulevées à travers des réponses du gouvernement qui ont été transmises.
Président du mois, des centrales syndicales, Paul Kaboré
Selon le Président du mois des centrales syndicales, cet optimisme ne semble pas être très bien partagé, Paul Kaboré, égraine un chapelet d’engagements non tenu. Au niveau de l’IUTS dit-il, «on s’est réuni en commission pour discuter. On a trouvé une solution de façon buttoir, à notre étonnement nous avons entendu qu’ils ont pris des décisions contraires à ce que nous avons envoyé. C’est ce qui ne nous a pas plus», a-t-il précisé. Parlant du dialogue social, Paul Kabore, réclame du gouvernement un débat «franc et direct pour tout le monde».
Pour ce qui concerne les points de leur plateforme, les syndicats disent que la relecture du code de travail doit être fait, ils notent des insuffisances au niveau de l’application de la loi 081 et exige une discussion sérieuse avec le gouvernement sur les différents points de cette plateforme revendicative à la quelle tiennent les travailleurs.
Salamata NIKIEMA
Infobf.net