Attaque terroriste du Cappuccino et Splendid Hôtel: un an après, les souvenirs et les réactions du député Moussa Zerbo, deuxième porte-parole de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC)

mercredi, 18 janvier 2017 21:50 Écrit par  Modeste KONOMBO/Infobf.net Publié dans Politique

Le Burkina Faso a connu sa première attaque terroriste le 15 janvier 2016. Ce fût la tourmente et la consternation pour le peuple burkinabè qui n’en avait jamais vu de pareil de par le passé. Le restaurant Cappuccino et l’hôtel Splendid sur l’avenue Kwamé Nkrumah ont été les cibles principales des terroristes, 30 morts et plusieurs blessés, c’est le bilan macabre de l’acte. Une année après, beaucoup n’ont rien oublié de cette triste fin de journée, le député Moussa Zerbo de l’UPC raconte. L’homme a profité réagir sur le conflit Koglwéogo-Dozo dans l’Ouest du Burkina Faso, nous l’avons rencontré le 14 janvier 2017 à Ouagadougou.

Vraiment je dirai qu’une année après, c’est vraiment un mauvais souvenir pour nous parce que on voyait ça ailleurs et pas chez nous. La première fois que c’est arrivé il faut dire que ça été une consternation pour nous. Et lorsque nous avons appris cela, nous sommes restés à la limite la peur au ventre, toute la journée de cette attaque-là. Je me rappelle que j’ai pris la voie de retour de l’assemblée nationale et j’ai vu qu’il avait un cordon de sécurité, c’est vrai que les crépitements se poursuivaient et j’avoue que ça a été des moments difficiles pour moi. Dans mon imagination, j’avais du mal à admettre cela et beaucoup d’interrogations se posaient à moi à savoir pourquoi un tel acte ? Pourquoi de tel horreurs venant de la part des hommes envers d’autres hommes. Sincèrement dit, ça a été un choc pour moi personnellement.

Et une année après, il n’y a pas eu de mesures énergétiques si bien qu’on a enregistré malheureusement beaucoup d’attaques de ce genre, et là c’est à nos frontières. Je pense que nos autorités n’ont pas trouvé des solutions idoines à ces problèmes et à cette attaque qui a eu lieu. On devrait encore redoubler d’effort pour éviter cela mais, malheureusement c’est avec beaucoup de regrets que nous avons enregistré encore d’autres pertes suite à ces genres attaques-la. J’avoue que comme on l’avait suggéré dès les premiers instants, notre formation politique l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) avait suggéré qu’on puisse avoir un ministère plein en charge de ces questions sécuritaires. J’avoue que la question de la sécurité jusqu’à heure où nous sommes n’a pas été résolu, n’a pas été pris à bras le corps par le gouvernement actuel.

Et parlant de sécurité avec ce conflit entre koglwéogos et Dozos dans le grand Ouest de notre pays, j’aimerais signaler d’abord que je suis député de la liste nationale de l’UPC, mais je relève de la région des Haut-bassins, donc de la zone Ouest du Burkina. Et c’est dans cette zone-là que nous avons rencontré une incompréhension à la limite, on n’a évité un affrontement entre koglwéogos et dozos. Traditionnellement ce sont les dozos qui sont reconnus dans le grand Ouest, le phénomène koglwéogo est un effet nouveau et je crois que c’est à ce niveau-là que nous en tant que élus de cette localité, nous avons été interpellé par les chefs traditionnels qui nous ont reçus et nous ont dit qu’ils ne souhaitaient pas que les koglwéogos viennent s’installer dans cette localité, étant donné qu’il y a déjà une confrérie. Il y a les dozos qui assurent depuis la nuit des temps la sécurité et tout ce qui est entretien et perpétuation des valeurs humaines au niveau de cette zone. Malgré cela, vous l’avez suivi, il ya eu des sévices corporels de ces koglwéogos malheureusement, et leur installation de force par Boukary Kaboré dit le lion dans cette zone-là. Les notabilités de la dite localité qui l’on convoqué chez le chef de canton de Bobo-Dioulasso, lui ont signifié qu’ils ne voulaient pas de koglwéogo là-bas. Nous en tant que élus, on n’a répondu simplement à l’appel de nos chefs coutumiers. Nous sommes des burkinabè et nous n’avons pas de partis pris pour koglwéogo ou autre. D’ailleurs nous les félicitons pour le travail qu’ils font sur le terrain mais nous condamnons les exactions qu’ils font notamment les amandes qu’ils imposent aux gens, les sévices corporels, c’est quelque chose que nous déplorons sinon, nous savons qu’ils apportent quelque chose. Par ailleurs il faut comprendre qu’on ne peut pas vouloir installer ce qui n’existe pas dans une localité contre la volonté des populations de cette localité. Nous sommes dans un pays qui a toujours vécu en bonne histoire, ni de conflit inter-religieux ni inter-ethnique. Mais vraiment de grâce que Boukary Kaboré dit Le lion ait une oreille attentive à l’endroit des ceux-là qui l’on accordé l’asile quand il est rentré du Ghana après avoir quitté le Burkina en 1987 suite aux évènements de l’assassinant de Capitaine Thomas Sankara. Il est venu et ces personnes ont eu l’hospitalité de lui donner des terres pour qu’il puisse exploiter. Aujourd’hui, si ces personnes disaient ne pas vouloir voir installer des forces d’auto-défense chez elles, je pense qu’il doit comprendre le message. Je pense que la mesure qui a été prise quand le ministre est venu, est plus au moins contestée par les koglwéogos. Mais qu’à cela ne tienne, l’autorité doit s’assumer et dire que toute activité qui peut compromettre le vivre ensemble il faut savoir anticiper et l’arrêter pendant qu’il est temps. Si non, les élus que nous sommes, je le répète, nous n’avons ni de grief contre les koglwéogos, ni contre les dozos, nous disons seulement qu’il faut respecter la volonté des autorités au niveau local qui ne reconnaissent pas les koglwéogos. C’est ce que j’avais à dire par rapport à ces actualités.

Propos recueillis par Modeste KONOMBO

Infobf.net

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