C’est un homme avec plusieurs casquettes qui a été invité à partager son expérience avec les étudiants en Technologie et système de réseau lors de la « Journée de l’ingénieur » de l’U-AUBEN. Expert-comptable de profession, homme d’affaire et homme politique, le président de l’ancien parti au pouvoir endosse la tunique du professionnel pour aborder les jeunes en cet après midi de samedi, et il tient d’entrée de jeu, à ce qu’ils fassent la part des choses.
« Je suis homme politique, président du CDP, mais je vous donne ici cette communication en tant qu’expert-comptable et vous invite à me poser toutes les questions sans complexe après ma présentation », a-t-il d’emblé indiqué.
C’est donc parti pour environs 2 heures de communication interactive sur la problématique de l’innovation. Le sujet est plus que d’actualité selon Eddie Komboigo, «d’autant plus que nous sommes aujourd’hui dans un monde en perpétuelle mutation et où il n’ya plus de place pour ceux qui trainent les pas», affirme-t-il.
« L’Afrique est le continent où il faut encore tout innover où tout semble vierge malgré nos richesses cash. Il faudra que nous libérions nos génies créateurs, il faut que nous innovions pour pouvoir amorcer notre développement », souligne le communicateur, «mais notre première richesse c’est d’abord les hommes, le salut de l’Afrique est dans sa jeunesse» précise-t-il.
Pourquoi faudra-t-il intégrer l’innovation dans son quotidien se demandent les uns et les autres, « il faut innover pour prendre en compte et de façon permanente les nouveaux besoins des hommes. Nous sommes dans un monde dynamique où rien n’est statique et où le moindre retard que vous faites, vous le payez cash », répondra l’homme d’affaire. Pour innover il faut avoir confiance en soi, persévérer, toujours mettre en avant l’intérêt du plus grand nombre mais aussi avoir une base solide. Pour arriver à cela, à une innovation productive, Eddie Komboigo invite les étudiants à cultiver et à savoir conjuguer, «le faire, le savoir faire et le savoir être».
Eddie Komboigo pour une reconstruction du système éducatif burkinabè
Les participants
Convaincu que la société burkinabè a besoin de jeunes, d’homme et de femmes «qui puissent apporter une valeur ajoutée en terme de bien-être aux populations», Eddie Komboigo fustige avec la dernière énergie notre modèle d'école, «le système éducatif dans lequel nous sommes est caduque, rétrograde et inadapté à nos besoins», martel l’expert-comptable.
Fervent défenseur ici du pragmatisme, de la créativité et de l’auto-emploi des jeunes, Eddie Komboigo affirme qu’il faut, par l’enseignement technique, réadapter notre enseignement à nos besoins réels « parceque l’écart est grand et un pays comme le notre doit forger ses jeunes », dit-il et ajoute que c’est l’une des raisons qui l’ont conduit en politique.
Eddie Komboigo en pleine démonstration
Il souligne donc aux étudiants, que les dirigeants du Burkina Faso doivent avoir le courage de changer totalement de fusil d’épaule en matière d’enseignement, «notre système éducatif produit des chômeurs et non des créateurs d’emplois », affirme-t-il. Un des grands freins, ennemi de l’innovation dans nos pays est le fait que l’on n’apprend pas aux jeunes à « faire les choses eux-mêmes ».
La phase des questions a ouvert plusieurs brèches aux échanges entre M. Komboigo et les étudiants qui ne se sont pas fait prier face à l’expert. Débat fort enrichissant qui a permis au communicateur d’aborder plusieurs sujets brûlants de l’heure. Du débat sur le franc CFA aux moyens de financements des projets des Etats africains, tout y est passé dans une ambiance « bon enfant ».
Fayçal Diawara délégué des étudiants
« Nous sommes satisfait de cette communication qui nous a enrichi» lance Fayçal Diawara le délégué de la promotion. Convaincu que les étudiants ne se sont pas trompé d’interlocuteur il affirme que « M. Komboigo est la personne que nous avons choisi parce qu’il est un exemple pour nous les jeunes ».
A la fin de la rencontre, d’autres filières de l’établissement ont saisies l’occasion pour inscrire leurs sujets auprès de l’expert-comptable et voudraient également des communications.
Salamata NIKIEMA
Infobf.net
