C’est la première marche-meeting de l’opposition politique burkinabè dans les rues de Ouagadougou, après les évènements des 30 et 31 octobre 2014 et depuis l’accession du Mouvement pour le Peuple et le Progrès (MPP) au pouvoir.
Annoncée depuis quelques semaines, la marche suivie du meeting des opposants au pouvoir a finalement eue lieu et les partis politiques de l’opposition, affiliés ou non au CFOP ce sont retrouvés, avec une grande foule à la place de la «révolution» ce 29 septembre donc, pour dénoncer «la mal gouvernance » et apporter leur soutien aux Forces de défense et de sécurité qui font face à la nébuleuse du terrorisme.
Ils étaient tous là , les présidents des partis politiques de l’opposition adulés par leurs militants. A leur arrivée, le cortège des présidents. Zéphirin Diabré Chef de file de l’Opposition politique et Eddie Komboigo le président du CDP, font une entrée triomphale, ce qui a apporté comme du « carburant » à la foule qui attendait depuis un moment déjà .
La tension était vive sur les lieux et les slogans contre le pouvoir en place fusaient de partout. Sur des pancartes griffées on pouvait lire : « PNDES en souffrance», «Roch le problème !» ou encore «les jeunes et les femmes soutiennent les FDS».
C’est par l’Hymne nationale entonné et chanté par la foule sous la direction des leaders de l’opposition que le rassemblement commence officiellement. Peu de temps après, voici la foule qui s’ébranle dans la rue, suivant l’itinéraire qui lui ait été précisé.
De la Place de la révolution donc à l’avenue Kwamé N’Kruma en passant devant la Cathédrale de Ouagadougou, les marcheurs tournent aux Rond-point des Nations-Unies pour regagner le lieu du rassemblement.
Sur le trajet, la foule, gonflée à bloc scandait des slogans hostiles au régime «Ils ont de gros mots, la soutenabilité, qu’est-ce que la soutenabilité ?» lance un jeune. «Héii ! héii !», c’est ce qu’on entend tout au long du trajet.
De retour au lieu de depart, c’est le meeting qui démarre. Deux interventions qui galvanisent la foule après la période d’interaction avec elle.
Siaka Coulibaly du ROSOCIB pour livrer le message des Organisations de la société civile, représentée à ce meeting par l’Unité d’Action de la Société civile (UNAS). Pour les OSC, leur présence à cette activité de l’Opposition s’explique par le fait que « le diagnostic unique de notre pays le Burkina Faso, est engagé» lance Siaka Coulibaly.
Pour lui, ce diagnostic rejoint celui fait par l’Opposition politique et va sur le constat que «le chef de l’Etat et son gouvernement sont incapable d’apporter des solutions aux problèmes des burkinabè». «Nous sommes là ce matin parce que le pays va mal, beaucoup de burkinabè sont très inquiets pour leur avenir très proche», poursuit le président du Rosocib qui a égrainé un chapelet de de situations qui font dire que «l’Etat de droit est menacé au Burkina».
La société civile a travers l’UNAS a par ailleurs exigée la liberté provisoire pour Safiatou Lopez «arrêtée et détenue arbitrairement », selon ses membres.
«Notre pays est divisé, profondément divisé et malheureusement au lieu de rassembler les burkinabè, le MPP et ses allier se plaisent à les diviser encore plus…», lance Zéphirin Diabré quand il monte pour son discours. Pour le chef de file de l’Opposition, le pouvoir en place cherche «des boucs émissaires ses échecs».
La situation sécuritaire dans laquelle se trouve le Burkina Faso inquiète l’opposition. Elle a exigée le limogeage du ministre de la sécurité et celui de la défense. Pour Zéphirin Diabré et ses camarades, cette lutte qu’ils ont engagés est pour «obliger le pouvoir du MPP à changer sa manière de gouverner le Burkina Faso». Mention spéciale est faite au FDS et aux familles des victimes des attaques terroristes.
Le CFOP à travers son premier responsable, exige du chef de l’Etat un décret pour l’organisation d’un forum des forces vives de la nation pour la paix et la réconciliation nationale. Et pour Eddie Komboigo président du CDP, «ce n'est que le commencement». Satisfait de la mobilisation, le patron du CDP se dit rassuré de l'engagement des burkinabè contre ce qu'il a qualifié de «graves dérives du pouvoir MPP».
«Nous sommes debout parceque notre pays est en danger et il est entrain de vaciller», ajoute Zéphirin Diabré, qui annonce que c’est la reprise officielle des marche-meetings de l'Opposition politique.
M. K.
Infobf.net