Comme annoncé la veille, ce mercredi 21 décembre à 12h, les travaux ont repris au tribunal militaire pour le procès des 29 éléments de l’ex Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP). Ils sont accusés d’avoir orchestré un plan de libération des détenus de la Maison d’Arrêt et de Correction des Armées (MACA) le 31 décembre 2015. Dès l’ouverture de l’audience, les avocats conseils, commis d’office à la défense des accusés remettent sur la table leur requête de voir le procès reporté afin de mieux s’imprégner du dossier, « le temps qui nous a été imparti pour prendre connaissance des pièces du dossier et assister convenablement nos clients n’a pas été respecté » a signifié Me Arnaud Ouédraogo avocat d’un accusé, «… libérons nous de l’agenda politique (…), nous devons nous soumettre à un seul agenda, c’est l’agenda judiciaire» poursuit-il. Les autres interventions des conseils sont pour enrichir cette position.
Mais pour le ministère public représenté par le commissaire du gouvernement et deux autres magistrats, il n’ya pas matière à discuter sur le respect de la procédure dont ils ont fait montre. Mais sur la question du « fétichisme des dates » comme l’a dit un avocat conseil, Alioune Zanré réplique « Vous avez dit que nous avons un agenda politique caché, ne prêtez pas des intentions à autrui. (…) vous avez votre agenda, le parquet aussi a son agenda ».
« Chacun est dans son rôle » dira Hervé Daboné le président du tribunal, avant de procédé à l’arrêt momentané des discussions, afin de trancher.
A la reprise de l’audience, il annonce le rejet de la demande des conseils commis d’office et la poursuite des débats. Les avocats des accusés se déportent collectivement, annoncent donc leur retrait du dossier en cours et quittent la salle d’audience. Seuls deux avocats choisis et déjà constitués sont resté dans la salle, le président du tribunal fait constater par le greffier et déclare l’impossibilité de poursuivre les débats en proposant la date du 05 janvier 2017 pour la poursuite de l’affaire « en regard du nombre des accusés, 29 au total, il ne sera pas d’une bonne justice que les deux avocats choisis soient commis d’office pour la défense des autres accusés » déclare-t-il. « Le tribunal tient à préciser que la date du 05 janvier n’est pas un renvoi mais une suspension, nous reprendrons les travaux là où nous les avons laissé » a indiqué le président.
Mais à la question de savoir quelle nuance il y a entre renvoyer le dossier au 05 janvier prochain et le suspendre jusqu’au 05 janvier prochain? Me Arnaud Ouédraogo un des avocats des accusés que nous avons joint au téléphone dans l’après midi indique que « sur le plan pratique, il n’ya pas de différence ». Serrez-vous reconduit pour la défense des accusés le 05 janvier prochain ? « Cela dépend du bâtonnier, c’est lui qui commet les avocats donc nous ne savons pas si nous serons là ou pas » nous a-t-il répondu.
Modeste KONOMBO
Infobf.net