De notre récente sortie à ce jour, la situation de notre pays n’a guère évolué́ dans le sens que tous souhaitaient. Nous avons et nous sommes toujours dans un pays en lambeau, déchiquetés par des maux qui ont pour nom : insécurité́ grandissante, justice introuvable, vie chère, crise humanitaire, crise foncière, valeurs en déperditions. Et la réponse idoine aux traitements de ces difficultés réside en grande partie, comme nous l’avons toujours dit, même au temps de blaise, dans une réconciliation nationale inclusive et sincère.
La situation actuelle semble être un véritable dédale pour nos gouvernants qui vainement font ou feignent de faire des pieds et des mains pour nous sortir de l’ornière. Du moins, c’est ce que le gouvernement veut nous faire croire dans ses multiples professions de foi, qu’écoutent ceux qui ont encore des oreilles à leur tendre. La machine gouvernementale est en panne d’initiative, d’anticipation et de volonté́ politique. La gestion des différentes crises corroborent mieux ce constat. C’est donc un devoir citoyen pour nous de porter et ce, sans cesse, notre voix de dénonciation, de critique, de proposition mais aussi de compassion envers le peuple.
Au plan sécuritaire, la succession des évènements faits d’attaques terroristes et morts de civils et de militaires a fini de convaincre plus d’un, que le pouvoir MPP a honteusement démissionné́ de son devoir d’assurer aux citoyens le minimum de sécurité́ et de veille sur l’intégralité́ du territoire. Que dis-je ! Devons-nous toujours parler d’intégralité́ du territoire quand on sait que plus d’un tiers de celui-ci échappe au contrôle de l’administration du pouvoir.
Dans le même temps, les populations, dans leur écrasante majorité́, sont tenaillées par les affres de la vie chère avec une flambée exponentielle et inquiétante des prix des denrées alimentaires. Pour ainsi dire que les conditions objectives de bouillonnement sociaux sont réunies. Du reste, la grogne et même la ruade sociale est déjà̀ là, car de plus en plus, les populations s’organisent dans les villes pour exiger du pouvoir moribond du MPP le minimum pour leur survie.
D’Est en Ouest ! Du Nord au Sud en passant par le Centre, les Burkinabè̀ sont lassés par la fourberie du gouvernement MPP et ses alliés dont la spécialité́ depuis 6 ans est la gabegie, le pillage, les détournements, le mensonge, l’arrogance et l’insouciance. Le ras le bol au Burkina Faso n’est pas un vain mot. En tout état de cause, jusque-là̀, nous ne nous sommes point lassés d’interpeler de manière citoyenne le gouvernement sur la nécessité́ de se départir de sa carapace orgueilleuse afin d’enfiler une tunique d’humilité́ qui lui permettra d’être perméable aux saines et salvatrices propositions de concordes nationales.
A force de populisme à outrance et de vendetta à peine voilée, le gouvernement brille par son incapacité́ à prendre la courageuse décision de favoriser le retour des exilés politiques afin d’enclencher un véritable processus de réconciliation, gage d’un ciment d’union nationale. Mais cela requiert un courage dont l’histoire politique pourrait graver de manière indélébile la défaillance dans la conscience collective nationale. Il faudrait pour s’en prémunir être audacieux pour se départir des partisans de la critique facile qui, confortablement installé dans la ‘’tour de glace Ouagalaise’’, érigée loin de la funeste odeur de charnier d’Arbinda, de Solhan, de Markoye, de Madjoari, de Toéni et des autres campagnes, se plaisent à exiger qu’aucun compromis pour le retour à la paix ne soit concédé́.
Tant que le gouvernement continuera à plier l’échine devant le diktat de certains pseudo-activistes ou révolutionnaires à la petite semaine qui n’ont point de cœur pour la souffrance de notre paysannerie, ou tant qu’il s’y complaira par calculs politiciens , il est clair qu’il se refusera à prendre des mesures courageuses pour trouver une solution politique à la crise qui mine notre pays.
Mais le vent de la réconciliation s’il ne se lève pas de l’intérieur, à toutes les chances de nous toucher par ricochet en venant de l’extérieur comme de la Côte d’ivoire ou le peuple et ses leaders en harmonie, font campagne pour un plan national de paix et de réconciliation. Nous voulons aujourd’hui et ici les y encourager et dire à notre pouvoir et à nos leaders, d’en tirer sans délai bonne leçon de bon gré́, car au cas contraire demain qui n’est plus loin, nous serons encore dans la rue contre son gré́ mais à lui demander de payer cash les turpitudes et drames de sa politique irresponsable.
Sur ce, je vous remercie !
Ouagadougou le, 12 août 2021
Pascal ZAIDA du CED,
Marcel TANKOANO du M21