Monsieur le Directeur régional,
C’est avec forte indignation que nous avons constaté la mise à l’écart des militant(e)s et sympathisant(e)s de la F-SYNTER des sessions du BEPC et du BAC après qu’ils aient respecté la directive du Bureau National Fédéral (F-SYNTER) contre le saccage du système éducatif orchestré par les autorités du MENAPLN en intelligence avec le Gouvernement de la IVe République.
Cette directive était en lien avec la lutte engagée par la coalition syndicale contre l’érosion du pouvoir d’achat par l’extension de l’IUTS sur les indemnités et primes des travailleurs du public et du privé initié par le pouvoir MPP. Cette façon de gérer les personnels est inquiétante en ce sens qu’elle est devenue une pratique courante dans la région du Plateau Central.
Pire, ce phénomène est intervenu après que la coalition syndicale en lutte et notamment les syndicats de l’éducation (F-SYNTER ; SYNATEB ; SYNAPAGER et SYNTAS) aient accepté la reprise des cours pour l’achèvement de l’année dans les classes d’examen malgré les conditions difficiles (non-respect de certaines mesures éditées par le gouvernement). Par cet acte, la coalition syndicale et particulièrement le G.4 (F-SYNTER ; SYNATEB ; SYNAPAGER et SYNTAS) s’engageait à contribuer au bon déroulement des examens scolaires tout en exigeant le retour des élèves des classes intermédiaires pour l’achèvement de l’année académique 2019-2020.
En effet, nous avons constaté que des enseignants ayant officié dans les classes d’examen ont été ignorés dans l’organisation des examens (BEPC, BAC). Par exemple à Niou, Bantogdo, Méguet, Ziniaré… nombreux sont les militants et sympathisants qui se sont vus mis à l’écart des sessions du BEPC et du BAC.
La Coordination F-SYNTER considère qu’il s’agit d’une répression et même d’une persécution de nos militants et sympathisants orchestrée par votre Direction régionale suite à leur participation au mot d’ordre du BN-F en lien avec la lutte de la coalition syndicale. Les cas de deux camarades à l’examen du BAC (BAGAGNAN Abdul Latif ; ZONGO Hervé à Ziniaré) sont édifiants et nous confortent dans notre analyse.
Le camarade Bagagnan Abdul Latif professeur d’Histoire-Géographie au Lycée Bassy /Ziniaré fut informé par son président de jury qu’il a été remplacé par un correcteur du même établissement( KOLOGO Dénis ) pendant que son censeur lui avait signifié qu’il n’y a pas de convocation pour lui.
Quant à ZONGO Hervé professeur de SVT dans ledit établissement, son cas fut un scandale car messieurs le Directeur régional ; le Directeur provincial du MENAPLN/Oubritenga ; l’encadreur (SOME Justin) ; le responsable du service des examens et concours de la Direction régionale/Plateau Central (monsieur ZIDA Boureima) et le censeur du Lycée Bassy/Ziniaré ( ZOUNGRANA N.Daniel) ont engagé un « ballet diplomatique » vain auprès du président du jury pour annuler sa participation à l’examen. L’encadreur d’Histoire-Géographie ( monsieur SOME Justin ), examinateur et le censeur du Lycée Bassy ( monsieur ZOUNGRANA N. Daniel), vice-président de centre se sont vainement et de façon haineuse opposés à la participation du camarade à la séance de concertation et donc à l’examen.
Ce scandale tient du fait que les dispositions de remplacement n’ont pas fonctionné comme il se doit et surtout à cause de la probité du président du jury. Pourquoi un tel acharnement contre nos militants ? Quels sont les critères à remplir pour participer aux examens (BEPC, BAC) ?
En tant que Directeur régional, Directeur provincial, chef du Service des examens et concours, encadreur-examinateur et censeur, quels sont vos rôles et places dans l’organisation de l‘examen du BAC ? Nous notons là , que vous et vos collaborateurs êtes allés au-delà de vos prérogatives. Sinon, quelle explication pouvez-vous nous donner à cela ? Ces cas sont si flagrants et nous donnent la confirmation que vous avez décidé de remplacer les camarades concernés par la session du bac par d’autres jugés « dociles ». Ainsi, des administratifs et des enseignants n’intervenant pas en classe de terminale se sont retrouvés parmi les examinateurs.
Les tentatives d’explication que vous avez données à la rencontre du 31 Août 2020 à la DR avec une délégation du Bureau de la coordination à 16h sur la situation ne nous convainquent point. D’ailleurs vous aviez souhaité une seconde rencontre pour mieux nous situer sur la situation. Notre compréhension de cette situation est qu’il s’agit d’une persécution des militants et sympathisants pour leur engagement syndical.
Le Bureau de la coordination n’est ni étonné, ni surpris par cette option de la Direction régionale qui passe aujourd’hui pour une « machine à réprimer » au regard de la nature même du régime qui gouverne le pays et surtout des agissements des autorités du MENAPLN. En rappel, en 2015, pour couvrir la mauvaise gestion du lycée départemental de Twiré, la Direction régionale a doublement sanctionné le personnel surtout enseignant dudit établissement : suspension aux examens du BEPC, gel des dûs liés aux heures supplémentaires et frais d’organisation des examens blancs.
A la session du BEPC 2016, la même répression s’est abattue sur le camarade Zongo Didier du Lycée de Boudry au motif qu’il a eu des comportements « irresponsables ». A la session du bac 2016, ce sont les camarades KOLOGO Dénis (Lycée Bassy), KAMBOU David (Zorgho), DABIRE Cyril (Mogtédo) et bien d’autres anonymes ( les cas où les dispositions de remplacement ont bien fonctionné) qui se sont vus rayés de la liste des correcteurs sur instruction de la Direction régionale pour avoir respecté un mot d’ordre du BNF ( cf crise dans les Cascades en 2016). Il est clair à travers votre acharnement sur nos militants et sympathisants, que vous leur niez un droit constitutionnel : le droit de grève.
En clair, votre ambition ainsi que celle de vos collaborateurs aux ordres dans la région n’est pas de jouer un rôle de coordination ou d’encadrement, mais de travailler à faire disparaitre le mouvement syndical notamment celui combattif par la persécution alors même que les indemnités servies aux examens et l’augmentation de leur taux dont vous bénéficiez en tant que superviseur aux examens sont des acquis de ceux que vous réprimez. Du reste, malgré la répression féroce qui s’abat sur les militants et sympathisants, le mouvement syndical reste serein, imperturbable. Il demeure et demeurera fort, combattif et évolue en se renforçant dans la région.
Le Bureau de la coordination ne saurait accepter cette forfaiture teintée de calcul politique. Ce calcul ne doit pas se faire aux dépens de nos militants et sympathisants. Ainsi, par la présente, il vient :
■Dénoncer et condamner cette dérive dont vous faites déjà montre ;
■Vous inviter, vous et vos collaborateurs à :
- vous ressaisir et savoir raison gardée dans la gestion des examens surtout quand ceux-ci relèvent d’une autre compétence,
- vous pencher sérieusement sur les préoccupations des travailleurs au lieu de vous acharner sur nos militants et sympathisants qui ont travaillé l’année durant dans des conditions stressantes pour terminer les cours dans les classes d’examen ;
- vous tenir, vous et vos collaborateurs, pour responsables de la détérioration du climat de travail dans les établissements à la rentrée 2020-2021 ;
- Réaffirmer notre détermination à poursuivre la lutte contre la remise en cause des droits socio-économiques des travailleurs, des libertés syndicales, le saccage du système éducatif et notre solidarité aux camarades victimes de suspensions et retenues abusives de salaires ;
- Exiger l’implication des structures syndicales dans l’organisation des examens ( choix des examinateurs) dans la région avec des critères clairs prédéfinis ;
- Lancer un appel à la mobilisation aux secteurs, comités et sympathisants pour faire échec aux dérives autoritaires, à l’arbitraire et à la division des travailleurs.
Monsieur le Directeur régional, convaincu que vous percevrez le sens de cette démarche, nous vous prions d’agréer l’expression de notre engagement constant à défendre les intérêts des travailleurs.
Pour le Bureau de la Coordination régionale