Candidats à la candidature du CDP : La cynique malice de Yahaya Zoungrana et Mahamadi Kouanda Spécial

jeudi, 07 mai 2020 18:37 Écrit par  NetAfrique.net Publié dans Mai 2020

Au terme de l’appel à candidature en vue la désignation du candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), trois militants du parti se sont déclarés pour s’affronter en interne. Il s’agit de Eddie Komboïgo, Yahaya Zoungrana et Mahamadi Kouanda.

Même si ce face-à-face vient renforcer l’expression démocratique au sein du pays, il risque de tourner les deux chefs de file des frondeurs au ridicule. Le président du CDP, Eddie Komboïgo semble être poursuivi jusqu’à son dernier retranchement politique par ses farouches adversaires au sein de l’ex-parti au pouvoir. Tantôt détracteurs, tantôt frondeurs, Yahaya Zoungrana et Mahamadi Kouanda se sont arrogés un baroud d’honneur en déclarant leur candidature à la candidature du parti de Blaise Compaoré.

Le rebondissement des deux mousquetaires sent le prolongement de leur plan funeste, mis en exécution depuis le début de 2019, visant à jeter un discrédit sur le président Eddie Komboïgo et à créer une implosion du parti. Cette manœuvre ourdie aussi bien avec l’appui du parti au pouvoir et d’anciens cadres en perte de vitesse a été contrecarré par une vigilance et une maturité des militants du CDP sur toute l’étendue du territoire.

De sources bien introduites, Yahaya Zoungrana est à la manœuvre pour le compte de son grand ami, associé de Datasys et camarade de promotion, Boureima Badini et par ricochet, Kadré Désiré Ouédraogo (KDO). La déclaration de sa candidature revêt un funeste complot.

En effet, Yahaya Zoungrana s’est toujours rangé derrière ses deux mentors ci-dessus cités. Il vous souviendra que c’est lui et Mahamadi Kouanda qui ont proposé l’élargissement du Bureau politique national (BPN) à plus de mille (1000) membres. Ils ont même donné chacun des noms de leurs proches pour y être insérés. Ils ont pris part à la rentrée politique qui a entériné la proposition d’élargir le BPN, adopté les différentes directives et applaudi une telle initiative. Contre toute attente, Yahaya Zoungrana et Compagnie, adhèrent le 28 février 2019 à la candidature de KDO pour la Présidentielle lancée en grande pompe à Bobo Dioulasso et qui révèlera être un pétard mouillé.

En effet, les organisateurs s’attendaient à une participation massive des cadres du CDP. Que nenni. Frustrés, ils se retournent subitement contre la direction du CDP et le président du parti, Eddie Komboïgo qu’ils accusent d’avoir appelé les militants du CDP de ne pas prendre part a la rencontre KDOiste de Bobo. Ils prétextent que le projet d’élargissement du BPN pour lequel ils ont pourtant apporté leur caution, est une initiative de Eddie KOMBOIGO. Ils laissent croire que Eddie KOMBOIGO et la Direction du parti étaient à la manœuvre car ce sont les membres du BPN qui vont choisir le candidat du CDP à la Présidentielle. Ils estent en justice contre cette démarche. Une action judiciaire pour laquelle, le Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou instruit la direction du CDP de sursoir au projet d’élargissement et de revenir au nombre de six cents (600) indiqué dans les statuts du parti. Séance tenante, le président Eddie Komboïgo s’engage à se conformer à cette décision de justice.

Ainsi, la direction du parti convoque, quelques jours plus tard, les secrétaires généraux de provinces, de communes et d’arrondissement au stade du 4-Aaoût en vue de se conformer à la décision de justice. Cloués au pilori par cette sagesse politique, Yahaya Zoungrana, sa clique Kdoïste et Mahamadi Kouanda vont instrumentaliser et armer des jeunes pour perturber et tenter d’empêcher la tenue de la rencontre. Ayant compris le piège, les secrétaires généraux opposent de la retenue face à cette provocation ignoble. Eddie Komboïgo intervient lui-même pour présider la réunion à la place de son 1er vice président Achile Tapsoba que les abrutis ont réussi à agresser physiquement. Ils parviennent à tenir leur session et le nombre des membres du BPN est ramené à moins de six cents (600) afin de permettre la tenue d’un congrès extraordinaire.

Battus encore une fois dans leur sordide dessein, les frondeurs vont de nouveau saisir le TGI pour tenter d’empêcher le congrès extraordinaire. Cette fois-ci, ils demandent la suspension de toutes les instances et de tous les organes du CDP. Pire, Mahamadi Kouanda réclame le retrait du récépissé du parti. Ils sont déboutés. La justice donne quitus au CDP pour la tenue dudit congrès au cours duquel les frondeurs sont lourdement sanctionnés pour indiscipline caractérisée. C’est ainsi qu’ils sont allés pleurnicher auprès du président d’honneur, Blaise Compaoré, promettant de retirer leurs plaintes. L’ancien président de Faso adresse alors des lettres au président et à la direction du parti pour demander de rapporter les sanctions en contre partie des abandons des poursuites judiciaires. Un congrès extraordinaire est convoqué le 7 décembre 2019 pour lever les sanctions et permettre aux frondeurs de réintégrer les rangs.

Toujours habités par la haine et résolus à barrer toute candidature de Eddie Komboïgo, les frondeurs promettent à leur mentor KDO de faire pression sur le président d’honneur du parti, Blaise Compaoré, afin qu’il soit mentionné dans la directive que « Pour être candidat à la candidature, tout prétendant doit d’abord démissionner de son poste ». Là encore, ils échouent lamentablement. Mieux, la directive soumise à l’appréciation de Blaise Compaoré revient à la direction du parti avec une précision qui met en déroute les conspirateurs : « Tout candidat à la candidature du CDP doit être un militant actif, respectant les statuts et le règlement intérieur du parti ». Du coup, Yahaya Zoungrana et Mahamadi Kouanda sont pris à leur propre piège.

Etant donné que leur porte-étendard, KDO, démissionnaire du parti depuis septembre 2019, s’est auto-exclu du processus de désignation du candidat du CDP. Yahaya Zoungrana et Mahamadi Kouanda veulent triompher là où KDO a échoué malgré leur farouche engagement dans les manigances et la conspiration Le BPN et le Bureau exécutif national (BEN) ayant adopté à l’unanimité, le 29 février 2020, la directive, il ne reste qu’aux deux chefs de file des frondeurs de jouer au dindon de la farce pour ne pas permettre la face. Les deux candidats de fortune qui ont pris part à cette conclave ont dû avoir la honte de leur vie.

Après avoir fait en vain la ronde des cadres du parti, à la recherche de candidats à la hauteur de Eddie Komboïgo, la seule option qui leur restait était de présenter leur propre candidature avec des relents de vengeance. Car La quasi-totalité des cadres contactés par les conspirateurs s’étant déclarés pro-Komboïgo. Encore une fois, Yahaya Zoungrana et Mahamadi Kouanda n’ont pas pu tenir leur promesse à KDO pour bouter Eddie Komboïgo, hors de la course pour la Présidentielle. Dès le 2 mars, la directive a été largement diffusée.

Le président du collège de désignation, Bernard Nabaré, lance officiellement l’appel à candidature pour la période du 10 au 18 mars 2020. Le grand écho et le succès du dépôt de candidature de Eddie Komboïgo a fait sortir ses deux adversaires jurés du bois. En effet, même si l’idée de la mobilisation volontaire de cinq mille (5000) jeunes pour l’accompagner au siège du CDP a été annulée pour cause de coronavirus, il n’en demeure pas moins que sa candidature est fortement suscitée et soutenue par de jeunes volontaires et engagés qui se sont cotisés pour payer sa caution de deux (2) millions F CFA nécessaires pour le porter candidat à la candidature. Ils promettent même de réunir les vingt-cinq (25) millions FCFA devant accompagner ses dossiers au Conseil constitutionnel si celui-ci franchit l’étape de désignation au sein du parti. Les deux « challengers » de Eddie Komboïgo apparaissent comme des mousquetaires.

Devenu député après que le titulaire, Boukary Béremwoudougou dont il est le suppléant, ait jeté l’éponge sous les menaces de Salif Diallo, le patron de Datasys, Yahaya Zoungrana doit son accession à l’assemblée nationale à la providence politique. Il est évident qu’il ne bénéficie ni de base ni d’assise dans sa province d’origine, le Boulkiemdé. D’ailleurs, en réponse à ses sorties maladroites et haineuses contre le président du parti, la section provinciale du Boulkiemdé ainsi que l’ensemble des sous sections communales et des comités de base des villages vont désavouer, Yahaya Zoungrana, au point de le rejeter publiquement lors d’une conférence de presse.

Comment quelqu’un qui ne peut même pas réunir le comité de base CDP de son propre village, peut-il prétendre devenir candidat du parti à une élection aussi importante comme celle de la présidentielle de 2020 ? En plus d’être connu de tous comme un partenaire d’affaires très infidèle, il est également identifié comme une personne ne respectant pas sa parole donnée.

Quant à Mahamadi Kouanda, sa candidature à la candidature relève de la fanfaronnade voire d’une parenthèse à plaisanterie politique. Le tonitruant et très instable membre fondateur du CDP veut semer la zizanie afin de justifier les sous qu’il a reçu du MPP pour jouer les troubles fêtes. Lors des Municipales de 2016, le prétendu très populaire, Mahamadi Kouanda, n’a obtenu honteusement que moins de soixante (60) voix dans tout l’arrondissement où il était en lice. Comble de ridicule, avant même de déposer sa candidature à la candidature dans la soirée, Mahamadi Kouanda s’est pourfendu au cours de la matinée dans la rubrique « Mardi Politique » du journal « Le Pays » du 17 mars 2020 en dévoilant son dessein : « Pour cette Présidentielle, je préfère voter pour Roch plutôt que pour Eddie ».

Une telle déclaration contre nature, qui semble être un clash, met à nu sa collusion de marchandage politique avec le MPP. M. Kouanda cherche malicieusement à ouvrir les hostilités avec la commission de contrôle du parti étant donné que la directive relative à la candidature requiert un engagement du candidat perdant à soutenir le candidat désigné. Les candidats, Yahaya Zoungrana et Mahamadi Kouanda, ne sont que l’ombre d’eux-mêmes.

Les militants du CDP ont très tôt perçu leur plan funeste au point d’y opposer toujours une clairvoyance et une lucidité. Conscients de leur échec éminent, les frondeurs ont remis au goût du jour leur volonté de retarder au maximum la désignation de Eddie Komboïgo comme candidat du CDP pour la Présidentielle de novembre 2020. Profitant du contexte sanitaire marqué par la pandémie de coronavirus, les chefs de file des frondeurs ont expressément demandé au collège de désignation de reporter sa séance qui était prévue pour le 21 mars. Cette étape décisive du choix du candidat du CDP pour la Présidentielle a certes trainé au regard des recommandations gouvernementales très justifiées de suspendre tout regroupement de plus d’une cinquantaine de personnes d’autant que le collège de désignation du candidat du CDP est composé de plus de deux cents (200) membres.

Les chefs de file des frondeurs semblent avoir eu suffisamment de temps pour mener leur dernier combat. Le collège de désignation du candidat du CDP à la Présidentielle se réunit enfin du 9 au 11 mai prochains. La fumée blanche, c’est pour bientôt sur l’avenue Kwame NKrumah. Et les frondeurs savent d’ores et déjà qu’elle sera difficilement en leur faveur. Il ne serait pas étonnant qu’ils trouvent encore des prétextes ce week-end pour rendre la tâche difficile à la direction du collège de désignation.

 

 

Donatien FOFANA

Pour NetAfrique.net

 

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