Viser et analyser les causes fondamentales des violences de genre et de justice en vue de renforcer les capacités des responsables de 100 associations de femmes rurales, tel est bien l’objectif de cette formation, initiée par du Consortium des organisations des femmes leaders du Burkina Faso.
Les orientations de cette formation sont basées sur la loi 061-2015/CNT portant prévention, répression et réparation des violences à l’égard des femmes et filles et leur prise en charge, suivie de la communication non violente.
Les participants en pleine formation
Ainsi, durant une journée, les participantes ont eu droit à des communications sur « les types de violences », « les causes et l’impact de la violence sur les femmes et les jeunes filles », « les techniques de réalisation de diagnostic participatif », mais aussi sur « les outils d’analyses participatives » et « le canevas de capitalisation des résultats du diagnostic et planning de la réalisation des diagnostics ».
Dr Oualy Germain est enseignant chercheur à l’Université Norbert Zongo, il a exposé sur la thématique « technique du diagnostic et les capitalisations des violences basées sur le genre ». Selon lui, il s’est agi dans un premier temps de regarder les violences basées sur le genre, leurs causes et les différents facteurs déterminants, avec des yeux de notre localité ce qu’on appelle le regard endogène.
Dr Oualy Germain, Enseignant/chercheur, conférencier
« Il y a longtemps qu’on lutte contre les violences basées sur le genre. Si on arrive à les contextualiser ça peut être très intéressant et il faudra aller au cas par cas, 10 régions ça fait 10 réalités endogènes. Donc, la structure veut qu’on regarde à travers ces 10 régions, et identifier quelles sont les facteurs déterminants par zone et à l’issue de cela, à travers l’arbre des violences basées sur le genre à l’image de l’arbre à problème, que nous puissions montrer aux facilitatrices comment analyser ces violences basées sur le genre toujours en tenant compte de leurs réalités », a souligné Dr Oualy Germain.
Ces analyses vont permettre de capitaliser un certain nombre d’éléments qui vont permettre à la structure de réaliser son document et surtout, de pourvoir avancer sur le terrain en terme de plaidoyer avec l’appui des autorités.
La présidente du consortium, Rahmata Leititia Koudougou a indiqué que c’est un projet dont la mise en œuvre est assurée par leur partenaire. Pour elle, ce projet a pour ambition de renforcer les capacités des femmes leaders afin de pouvoir réaliser le diagnostic participatif à partir duquel seront accompagnées des actions de plaidoyers.
Rahmata Leititia Koudougou, Présidente du Consortium des organisations des femmes leaders du Burkina
La première responsable du consortium souligne que le problème de violence est bien général mais, pour pouvoir mieux cibler et les caractériser par région « nous avons organisé cette formation afin que chacune des femmes reparte dans sa zone de résidence pour diagnostiquer et savoir véritablement les causes réelles de ces violences que subissent les femmes son milieu. Elles pourront savoir comment les solutionner en utilisant les stratégies endogènes possibles adaptées à leur milieu », ajoute-t-elle.
Le projet s’étale sur dix mois et au cours de cette période, il est prévu entre autre, la réalisation du diagnostic sur le terrain, une session de formation destinée à 100 femmes rurales leaders qui, à leur tour, vont sensibiliser les femmes de leurs communautés. Il est également prévu une sensibilisation des femmes victimes de violences, un atelier sur l’éducation financière à l’issu duquel les participantes recevront un accompagnement dans la réalisation de leurs activités.
Une vue des participants à l'atelier
Au sortir de l’atelier de ce jour, les résultats permettront aux facilitatrices de maitriser les conséquences les différents types de violences et elles disposeront de compétences techniques de réalisation de diagnostic participatif.
Les participantes doivent à leur tour sensibiliser au moins trente (30) femmes chacune dans les 10 régions du pays. Tout ceci est accompagné d’un suivi terrain.
Salamata NIKIEMA
Infobf.net
