Le Burkina Faso est un pays à majorité jeune. Pourtant, selon certaines études, ces jeunes deviennent de plus en plus sexuellement actifs avant l’âge de 20 ans. A cela, on note que 25% des jeunes hommes âgés de 15 à 19 ans ont déjà fait l’expérience de relations sexuelles. Cela indique aisément qu’il y a un risque élevé de contraction de maladies ou d’infections sexuellement transmissibles ou encore, de grossesses non désirées, quand on sait que les jeunes savent très peu comment se protéger lors des rapports sexuels.
C’est ainsi que cette formation vient à point pour les hommes et femmes de média, vecteurs et relais efficaces de sensibilisation et d’information, capable d’atteindre le public cible. Pour ce faire, ils sont 20 journalistes venus de la région du Centre, du Plateau central, du Centre-Nord, du Nord, du Centre-Est, et du Centre-ouest du pays des hommes intègres, pour prendre part à cet atelier de renforcement de capacités sur la problématique des SRAJ en cette période de célébration de la fête de l’indépendance du Burkina Faso, le 11 décembre 2021. Une période festive et en proie à toute sorte de dérives sexuelle chez les plus jeunes.
Pour Madame Adama Sawadogo du service des statistiques de la direction régionale des enseignements post-primaire et secondaire, paneliste à cette session de formation, la situation de la santé sexuelle et reproductive et du planning familial de la population en générale et des jeunes en particulier, est assez préoccupante au Burkina Faso. En plus, les festivités du 11 décembre et les fêtes de fin d’année sont un environnement de forte vulnérabilité pour les jeunes.
Madame Adama Sawadogo, paneliste
Adama Sawadogo a exposé sur « l’état des lieux de la santé de la reproduction/planning familial dans le plateau central ». En s’appuyant sur des chiffres, elle a expliqué qu’en 2010, c’est de 23,2% à 25% des adolescentes qui sont entrées dans la vie féconde avec entre 17,4% et 20% d’entre elles, déjà mères d’un enfant. Parmi ces dernières, 4,9% à 5,8% étaient enceinte pour la première fois.
Le phénomène est donc réel et inquiétant. C’est alors que l’objectif général visé par cette initiative de l’AJCPB est de renforcer les connaissances et la contribution effective des participants, dans la promotion de la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes. Pour cela, dès les premiers jours de travaux, ils ont eu droit à des communications en lien avec le thème. Tour à tour, des communicateurs ont donc exposé sur différents thèmes en lien avec l’idée principale.
Ido Bélélé Joseph de RAJS/BF lors de sa communication sur « les événements nationaux et santé de la reproduction », a indiqué que pendant les festivités du 11 décembre, le tourisme sexuel est constaté. Il précise qu’il n’est pas rare de voir des adolescentes devenues des prostituées déguisées et affichées, subissant souvent des violences et abus sexuels de tout genre.
Ido Bélélé Joseph coordonnateur de projet à RAJS/BF, panéliste
Et après ces périodes de fêtes, il y a un nombre élevé de grossesses non voulues et une augmentation des IST. Dans son argumentaire, Ido Bélélé Joseph a fortement recommandé la prise en compte et le financement du volet santé sexuelle dans le package des activités/événements d’envergure.
« Zéro grossesses non désirées pendant la célébration du 11 décembre et des fêtes de fin d’année à Ziniaré », c’est le thème évocateur et assez explicite de cette rencontre. Durant donc trois jours, les journalistes ont échangé avec des acteurs du ministère de la Santé et des Organisations de la société civile, sur les défis de la Santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes, notamment la lutte contre les grossesses non désirées et la promotion de l’utilisation des méthodes de contraception.
Au cours de ces 72h de formation, les participants ont aussi pu visiter un Centre d’écoute pour jeunes et le CSPS de Ziniaré et échangé avec le personnel de santé et quelques patients. Ils ont également rencontré des jeunes de la localité pour une collecte d’informations et une production de contenus en matière de santé sexuel et reproductive des adolescents et des jeunes. Les participants ont désormais une meilleure connaissance des avancées et des défis de la SRAJ, dans le plateau central et dans les régions environnantes et transmettront adéquatement le message, chaque fois que de besoin.
Salamata NIKIEMA
Infobf.net