Depuis le 2 novembre 2016, des œufs de moustiques génétiquement modifiés avec l’aval de l’Agence nationale de biosécurité ont été confinés et élevés dans un laboratoire de l’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS). Situé dans la deuxième plus grande ville du Burkina Faso Bobo Dioulasso. Les larves auraient atteint le nombre de 10 000 moustiques mâles stériles OGM.
Selon ses promoteurs, cette initiative viserait à terme de permettre la mise au point d’une nouvelle technologie de lutte anti-vectorielle contre l’anophèle et de contribuer à réduire la population de moustiques et du même coup le paludisme en Afrique. Ces moustiques OGM, selon le programme prévu seront lâchés entre le mois de juillet et novembre 2018, dans l’un des trois villages que sont villages Bana, Pala ou Sourkoudiguin.
Pour la COPAGEN, les conditions ne sont pas réunies au plan sécuritaire, ni pour les animaux, ni pour l’environnement et encore moins pour les hommes, pour la réalisation de cette expérience car pour elle, la population est en phase d’être utilisée comme des cobayes.
Aline Zongo, point focal COPAGEN Ouaga
A Ibrahim Ouédraogo, membre de la COPAGEN, d’insister sur les risques que cette expérimentation pourra provoquer. Il a demandé que l’Agence nationale de biodiversité prenne le temps pour démontrer que le pays sera dans une situation de risque zéro. Parce que selon ces explications, quelles seraient les conséquences si une femelle génétiquement modifiée, malgré toutes les précautions, piquait un malade du paludisme et le transmet à d’autres sujets au sein de la même population.
Pour les animateurs du point de presse, l’agence doit arrêter cette expérience et chercher des pistes de solution pour répondre aux préoccupations des populations. La COPAGEN a réaffirmé sa position contre l’introduction de ces OGM au Burkina Faso. Lors de cette rencontre, la COPAGEN s’est dit étonnée de voir que des paysans demandent le retour du coton transgénique (coton Bt), dans les champs. Pour ces derniers, le but est d’amener le pays à pouvoir occuper la première place qu’il a perdu au cours de la campagne 2017-2018, en faveur du Mali.
Cette idée est battue en brèche par Aline Zongo, directrice de l’Institut africain pour le développement économique et social (INADES) et point focal COPAGEN, pour qui cet argument est léger et non convainquant. Selon toujours elle, le Burkina Faso a connu aussi une période de gloire dans le passé, quant il produisait du coton exclusivement conventionnel.
Salamata NIKIEMA
Infobf.net