C’est dans ce cadre que cette rencontre de prise de contact a eu lieu ce jour, jeudi 25 janvier 2018 dans les locaux du Médiateur du Faso. Madame le Médiateur du Faso, tout en remerciant le Collectif Syndical CGT-B pour cet accord, et en le félicitant pour son engagement et son combat dont les acquis profitent à tous et toutes au-delà des travailleurs, a présenté les objectifs de l’Institution qu’elle dirige.
Elle a aussi évoqué la lutte contre l’incivisme et la restauration de l’Autorité de l’Etat. Au tour du Collectif Syndical CGT-B, son Porte-parole, Bassolma BAZIE, Secrétaire Général Confédéral de la CGT-B a, premièrement, remercié Madame la Médiateur pour cette marque de considération et l’a félicitée pour sa nomination à la tête de cette Institution. Il a ensuite présenté le Collectif Syndical CGT-B qui est composé d’au moins trente-quatre (34) Organisations Syndicales, couvrant l’ensemble du territoire national.
Deuxièmement, il a informé Madame le Médiateur du Faso que le Collectif Syndical CGT-B est en deuil ce jour suite au décès du Dr Salif ZONGO, Trésorier Général de la CGT-B/Région du Centre. Malgré cette douleur, le Collectif Syndical CGT-B a tenu à respecter la rencontre prévue avec l’autorité avant de poursuivre à la levée du corps. Et au vue de cette situation douloureuse, le Collectif Syndical CGT-B a signifié à Madame le Médiateur qu’il prendra note de ses sollicitations et des réponses pourraient y être apportées ultérieurement soit par écrit ou au cours d’une autre rencontre à cet effet.
Troisièmement, le Porte-parole a rappelé les fonctions de l’Organisation Syndicale qui sont l’éducation, la normation, la représentation et la revendication. Il a aussi rappelé le rôle inestimable de contre-pouvoir joué par le mouvement syndical dans l’encrage du processus démocratique dans notre pays. Et donc, pour mieux contribuer à la construction de notre pays, chacun et chacune doit comprendre que nous sommes de passage, et seules nos œuvres resteront.
Et dans ce sens, pour toute personne à un poste de responsabilité (Institutionnelle et/ou Organisationnelle), disposée à servir son peuple, il serait judicieux d’avoir constamment à l’esprit trois choses : la Patrie, la vérité et l’exemplarité.
D’où le Collectif Syndical CGT-B agit en respect strict des principes au service de la démocratie, de l’intégrité, de la dignité et de la liberté des travailleurs voire du peuple burkinabé. Il ne compte en aucun cas verser dans la complaisance, d’où par principe ses prises de positions sont énoncées de façon claire, précise et assumée. Par ailleurs, sur la question de l’incivisme et la restauration de l’Autorité de l’Etat, le porte-parole a fait les remarques suivantes :
D’abord, dans toute société, quand un vendeur de cercueil dit que ses affaires ont bien marché aujourd’hui, cela signifie autrement qu’il y a eu beaucoup de morts donc de larmes. De même quand des Institutions de médiations ou de dialogue social brandissent des milliers de dossiers de crises en traitement, c’est le signe que le corps social est atteint d’un cancer en plein métastases. C’est l’une des preuves que la justice sociale est en agonie. Et étant donné que la paix sociale découle de cette justice sociale, la multiplication des crimes de plus en plus odieux n’est qu’une conséquence de faillites institutionnelles (politique, économique, sociale, culturelle).
Ensuite, et de ce qui précède, le vrai terrorisme contre lequel il est impérieux de livrer une bataille sans faille ni répit, ce sont : la complaisance institutionnelle, l’hypocrisie sociale et la promotion de la médiocrité politico-administrative. En effet, ce sont ces actes et actions qui détruisent la confiance et l’espoir d’un individu en son Etat, sa société, et sa vie ; En conséquence, le suicide terroriste devient l’une des options. Donc l’une des sources du terrorisme contre lequel les FDS livrent un combat inlassable, c’est la gouvernance de complaisance !
Enfin, le Porte-parole a insisté que la lutte pour la restauration de l’Autorité de l’Etat ne saurait se faire sans l’exemplarité, la transparence et la vérité. On doit arrêter de jeter l’anathème sur la jeunesse d’autant qu’elle est notre reflet. C’est donc à nous aînés et/ou dirigeants à nous les niveaux d’être des exemples, car l’exemple est le seul et l’unique moyen pour convaincre ;
Madame le Médiateur a, en reprenant la parole, évoqué un certain nombre de préoccupations à l’endroit de la délégation du Collectif Syndical CGT-B :
1. Quelle contribution pour apporter des solutions à la crise de l’éducation ? Au vu de l’impact négatif des mouvements sur les populations dont les élèves !
2. Y a-t-il des dossiers que le mouvement syndical pourrait adresser au Médiateur du FASO ? Sur le premier cas, le Porte-parole a signifié que le Collectif Syndical respecte l’indépendance de la Coordination Nationale des Syndicats de l’Education (CNSE) et donc ne saurait répondre à certains points à sa place. Par contre, le Collectif Syndical CGT-B soutient fermement la lutte de cette Coordination ;
Et dans ce sens, une rencontre de la Coordination Nationale du Collectif Syndical CGT-B est convoquée pour le dimanche 28 janvier à la Bourse du Travail de Ouagadougou à partir de 8 heures sur la situation nationale. Pour lui, ceux qui exhibent une « blancheur de l’année » ou exigent l’arrêt de la lutte sans satisfaction doivent se ressaisir et à temps. Parce qu’aucun syndicat n’a déposé une plateforme portant sur une couleur d’une année. Par conséquent, pour le Collectif Syndical CGT-B, le gouvernement doit satisfaire aux revendications des enseignants sans faux fuyant.
De même, demander aux enseignants d’arrêter la lutte sans résolution des préoccupations posées, c’est dire à un médecin que l’essentiel n’est pas de porter des soins à un patient, mais plutôt être dans sa chambre avec lui. Il a déploré le manque de sincérité et de vérité dans le dialogue social, et pour exemple :
- Le blocage des fiches de cotisations syndicales ;
- Le blocage de signature des textes portant sur le sit-in ;
- Le blocage de la revendication sur la suppression de l’IUTS sur les primes et indemnités dans le privé ;
- Le blocage de la mise en œuvre d’un fichier informatique unique sur le foncier ;
- Le blocage des dossiers du personnel des sociétés hôtelières touchées pendant l’insurrection (Azalaï Hôtel, Jolie Hôtel…) ;
- La falsification de textes dans la mise en place de certaines institutions ; - Les tergiversations sur les dossiers de crimes économiques et de sang ;
- Etc.
Pour le deuxième cas, le Collectif syndical CGT-B a signifié qu’il avisera par écrit. La rencontre a pris fin par une photo de famille.
Ouagadougou, le 25 janvier 2018
Bassolma BAZIE SG/CGT-B
Porte-parole du Collectif Syndical CGT-B