2020 est une année électorale pour le Burkina Faso, qui vivra un scrutin couplé, présidentiel et municipal. A ces votes importants pour le pays, l’un des défis majeurs à relever reste le vote de la diaspora qui, jusqu’à ce jour, est en marge de cet exercice, et pour les membres de l’ANC, «cela n’est pas normal».
S’appuyant sur la déclaration universelle des droits de l’homme et des peuples, en ses articles 1, 2 et 21, qui préconisent entre autre «la participation de tous aux affaires publiques sans discrimination aucune, aussi bien en tant que lecteur éligible», l’ANC rappelle que «ce droit a été privé aux burkinabè de l’étranger depuis plusieurs décennies».
Ces burkinabè selon des sources du secrétariat permanant du Conseil supérieur des burkinabè vivant à l’étranger seraient estimé à plus de 10 millions de personnes en 2014. Pour le seul pays de la Côte D’Ivoire, les burkinabè seraient estimé à 4 millions de personnes dont plus de deux millions en âge de voter selon la CENI.
Pour Marc Bonogo le président de l’ANC, fait noter que ces burkinabè, loin de leur patrie jouent un rôle très important pour le pays et «contribuent énormément au développement sociaux-économique du Burkina Faso». Donc pour les conférenciers du jour, il n’est pas question de leur priver leur droit de vote.
Marc Bonogo, président de l'ANC
A en croire Marc Bonogo, pour les prochaines échéances, c’est le défi que l’équipe de la Commission électorale nationale indépendante devra relever, mais avant, lui et ses camarades déplorent que des centaines de milliers de jeunes de la diaspora, pour la plupart en campagne, soient dépourvus d’actes de naissance ou d’acte consulaires. Ils invitent l’Etat à jeter un regard sur ces problèmes. «Ces faits constituent des obstacles, auxquels nos gouvernants doivent trouver des solutions pour la pleine participation des burkinabè aux élections de 2020», assure Bonogo.
Lors de cette rencontre avec la presse, des difficultés, les conférenciers ont soulevé le manque d’ambassade dans certains pays où les burkinabè constituent sont en nombre important, des pays comme le Soudan, le Gabon ou encore le Togo. Pourtant sans ambassade, nul doute que faire des élections à ces lieux n’est pas possible. En vue de surmonter toutes ces entraves citées, l’ANC n’a pas manqué de faire des recommandations pour que ce défi soit relevé en 2020.
De ces recommandations, il s’agit entre autres de l’organisation, dans les plus brefs délais, d’une audience foraine d’attribution d’acte civil à la diaspora, de la construction d’ambassade dans les pays où le Burkina a une forte masse populaire, la décentralisation des bureaux de vote dans un esprit de rapprocher l’électeur de son lieu de vote.
Aux nombres des propositions pour faire du vote des burkinabè de l’extérieur une réalité, l’ANC préconise l’option de l’évolution progressive, c’est-à -dire commencer d’abord en 2020 par les pays de l’espace CEDEAO et ensuite aller vers l’Europe, l’Asie, les Etats-Unis et d’autres pays pour 2025.
Salamata NIKIEMA
Infobf.net