La délégation nigérienne conduite par Monsieur Mohamed BAZOUM, Ministre d'État, Ministre de l'intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses, comprend :
- Monsieur Ibrahim Tidjani Katiella, Gouverneur de la région de Tillabéri ;
- Monsieur Sadé Elhadji Mahaman, Président de la Commission Technique Mixte d’Abornement (CTMA) de la frontière Burkina-Niger ;
- Monsieur Hamadou MOUNKAILA, Secrétaire permanent de la Commission nationale des frontières ;
- Monsieur Laouali LABO, Directeur Général des Affaires Juridiques et Consulaires ;
- Monsieur Yahaya Namassa KANE, Directeur de la Coopération Administrative Transfrontalière ;
- Monsieur Ibrahim MOUSSA, Préfet du département de Torodi ;
- Monsieur Garba FAROUK, Ingénieur Géomètre adjoint à l’Institut Géographique National du Niger (IGNN). La délégation burkinabè conduite par Monsieur Siméon SAWADOGO, Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation comprend :
- Colonel Ousmane TRAORE, Gouverneur de la région de l’Est ;
- Madame Joséphine KOUARA APIOU/KABORE, Secrétaire permanent de la Commission nationale des frontières ;
- Monsieur Athanase BOUDA, Directeur des exploitations minières artisanales et semi-mécanisées au Ministère des Mines et des Carrières ;
- Monsieur Bassogban SOMANDE, technicien géomètre à l’Institut Géographique du Burkina.
La rencontre des Ministres a été précédée de celle des techniciens des deux délégations tenue dans la matinée du 25 septembre 2017, sous la conduite des Gouverneurs de l’Est et de Tillabéri.
A l’issue de leur rencontre, les deux délégations ont d’abord salué l’initiative de la présente rencontre et souligné la volonté politique des deux États de matérialiser leur frontière commune suivant les accords signés et l'arrêt de la Cour Internationale de Justice du 16 avril 2013.
Les délégations ont ensuite échangé autour des points ci-après :
1. La tension sur le site aurifère situé entre le département de Torodi au Niger et la province de la Komondjari au Burkina.
2. L’insécurité transfrontalière.
3. Les actions de développement.
4. Divers.
La tension sur le site aurifère situé entre le département de Torodi au Niger et la province de la Komondjari au Burkina. Abordant ce point, les deux délégations ont déploré la détérioration du climat de cohabitation pacifique entre les populations burkinabè et nigériennes, mais également entre les responsables administratifs de la zone. Elles ont à cet effet décidé :
1. de reconnaître que le site aurifère en question se situe en territoire burkinabé
2. de procéder à sa fermeture en attendant la matérialisation de la frontière ;
3. d’observer le statuquo ante dans la gestion de la frontière de façon générale en attendant le parachèvement de la mise en œuvre effective de l’Arrêt de la Cour Internationale de Justice.
4. De convoquer d’urgence une réunion de la Commission Technique Mixte d’Abornement (CTMA) de la frontière à l’effet d’échanger sur le chronogramme du bornage de la frontière.
5. D’accélérer l’abornement de la frontière notamment dans les points d’achoppement par la mise à disposition de moyens conséquents.
6. D’organiser une mission de sensibilisation conjointe des populations frontalières par les Ministres en charge des questions de frontières et les Ministres en charge des questions de mines.
L’insécurité transfrontalière Les deux délégations ont déploré la persistance du grand banditisme à travers les actions des coupeurs de route, le vol de bétail, les braquages et surtout le rôle central que joue le parc du W dans l’accentuation de ces phénomènes.
Elles ont par ailleurs constaté l’utilisation clandestine du cyanure et des explosifs sur les sites aurifères. C’est pourquoi une action forte de sécurisation du parc du W est recommandée dans l’intérêt des trois pays (Burkina-Niger-Bénin). Les actions de développement.
Les deux délégations ont noté l’intervention de plusieurs projets et ONG de développement dans la zone frontalière mais sans grand impact sur le développement local. Il est donc important pour les zones frontalières que les Etats jouent pleinement leur rôle dans le sens de l’amélioration des conditions de vie des populations.
Les deux délégations ont souhaité que les structures en charge de la coopération transfrontalière soient redynamisées. IV. Divers Les deux délégations ont noté l’abattage clandestin d’espèces protégées (éléphants, hippopotames). Elles ont en outre souhaité que les populations soient sensibilisées quant à la protection de ces espèces.
Les deux Ministres ont au cours de leur rencontre, rappelé les liens de fraternité et d’amitié qui existent entre les deux Chefs d’Etat et les deux peuples. Ils ont souligné la nécessité de travailler dans le sens du développement de nos pays respectifs et du raffermissement des liens séculaires d’amitié et de bon voisinage. La rencontre s’est déroulée dans un climat fraternel empreint de convivialité.
Le Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation du Burkina Faso a, au nom de sa délégation remercié son homologue et les autorités nigériennes pour l’accueil chaleureux qui leur a été réservé et les résultats auxquels les deux délégations sont parvenues.
Fait à Niamey, le 25 septembre 2017
Pour la République du Niger
Monsieur Mohamed BAZOUM
Ministre d'État, Ministre de l'intérieur, de la Sécurité Publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses
Pour le Burkina Faso
Monsieur Siméon SAWADOGO
Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation