Selon le rapport 2021 sur l’Etat des lieux de la liberté de la presse au Burkina Faso, le pays a obtenu la note de 2,25/4. Ainsi, le consultant Lassanée Yaméogo, explique que cette évaluation est nationale et que la courbe présente deux grandes tendances. De 2016 à 2018, il y avait une hausse de la note avec 2,37 en 2016; 2,64 en 2017 et 2,68 en 2018. Mais à partir de 2018, cette courbe indique une baisse drastique de la note.
Il ajoute que les 2,25 de 2022 s’explique par le fait qu’il y ai eu beaucoup d’actes criminels à l’égard des libertés de la presse. En plus des assassinats de journalistes, il indique qu’il y a aussi eu des enlèvements d’animateurs radios à l’Est. Par ailleurs, il y a la précarité des hommes de médias et la coupure d’intérêt que le pays a connu aux dernières heures du pouvoir de Roch Kaboré, qui ont joué sur la note et à cela s’ajoute la fragilité du défi sécuritaire.
Des participants à cette rencontre bilan avec les hommes de médias
Comme faiblesse structurelle, le consultant affirme que depuis 2016, le niveau du salaire des journalistes n'excède jamais 2/4. Cela montre le Burkina Faso se trouve dans une situation à problème spécifique. Néanmoins comme atout, c’est l’entrée dans la profession journaliste qui est libre sans contrainte politique ni juridique.
Dans son intervention, Guezouma Sanogo, le président de l’Association des journalistes du Burkina (AJB) confie qu’avec l’avènement du MPRS, c’est la première fois qu’il y a autant de violence, aussi verbale que physique contre les journalistes « Nous avons fait des déclarations et cela à créer un environnement de violence tellement fort que les journalistes se trouvent menacé de partout. Nous avons le cas de Alain Alain, c’est des cas déplorables », dit-il.
Guezouma Sanogo, président de l'AJB
Pour Guezouma Sanogo, les autorités ne savent pas modérer leur discours et lorsqu’elles s'attaquent à un groupe comme les médias en voulant les rendre responsables de quelques choses, ça peut être un mauvais signal envoyer. « Les medias sont en danger dans un tel contexte. Il faut que les autorités en prennent conscience et soient pour la liberté de la presse ».
Ensuite, Guezouma Sanogo affirme que « la presse, n’est pas incompatible dans la lutte contre le terrorisme. Quand on dit qu’on n’arriver pas à combattre l’ennemi parceque la presse parle trop, ce n'est pas vrai! la presse est un allié incontournable».
Parlant des lacunes en milieu professionnel, le coordonnateur du Centre national de presse Norbert Zongo Abdoulaye Diallo précise que si le centre existe « c’est par ce qu’on est conscient que le travail des journalistes doit être accompagné et renforcé».
Salamata NIKIEMA
Infobf.net