Grève des acteurs de l’éducation : La CNSE exige la satisfaction du protocole d’accord Spécial

jeudi, 18 avril 2019 17:40 Écrit par  Auguste MONÉ / Infobf.net Publié dans Société

Le 27 janvier 2018, après deux mois de suspension du mot d’ordre de grève par la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE), un protocole d’accord avait été signé avec le gouvernement. Quelques mois après la signature de ce protocole, la CNSE estime que les conclusions sont loin d’être satisfaisantes. Le jeudi 18 avril 2019, la CNSE décide d’observer un arrêt de travail de 24h pour exiger satisfaction dudit protocole d’accord.

Pour la Coordination nationale des syndicats de l’éducation, le statut de l’enseignant doit être valorisant et non représenter juste un outil de définition des emplois et de leur organisation. Cette valorisation pour elle, signifie l’organisation de l’évolution de la carrière des agents, qui doit les permettre d’améliorer la qualité du système éducatif et offrir de meilleures perspectives de condition de vie pour les travailleurs.

Au jour d’aujourd’hui, «le gouvernement n’est pas dans une vision de discussion sur ce dossier avec pour objectif d’aboutir à un statut valorisant», déplore le Coordonateur national de la CNSE Bonaventure Bélem. Ce qui fâche, ajoute-il, c’est qu’ils ont le sentiment que l’Etat burkinabè est «arcbouté à sa logique de réduire le statut au cadre en définissant l’ensemble des travailleurs de la fonction publique».

grevecnse-2Les enseignants au piquet de grève à la bourse du travail de Ouagadougou

Autre point d’insatisfaction, les corrections financières. À ce niveau, la Coordination reconnait que les corrections des indemnités de logement et celles spécifiques de fin novembre 2018 ont été achevées. Mais elle dit noter que le nombre de bénéficiaires annoncé par le gouvernement à savoir 66 055, c’est en réalité 39 768 agents qui en ont bénéficié. Et sur un potentiel de 74 509 agents pour ce qui concerne l’indemnité spécifique, seulement 45 688 ont eu droit à une correction.

Pour les manifestants, ces chiffres concernent la première tranche de ces indemnités, précisant que pour la deuxième tranche qui devrait intervenir en janvier 2019, «aucune indication n’est donnée sur le moment». «Au rythme auquel évolue la gestion de cette question, de toute évidence, l’année 2019 s’achève sans qu’elle ne soit vidée», concluent les premiers responsables de la CNSE.

En ce qui concerne le personnel des ex-garderies populaires, Bonaventure Bélem et ses camarades de lutte pensent que l’on doit redonner un minimum de respect à ceux qui sont censés donner l’éducation aux jeunes générations pour en faire des hommes responsables de demain. Les promesses faites par le gouvernement n’ont que trop duré et «nous ne pouvons plus accepter les justificatifs aux allures de comportements de duplicité et dont l’objectif est de remettre en cause l’engagement pris».

grevecnse-3Bassolma Bazié présentant tous ses diplômes au public

Autre grief soulevé à cette rencontre de protestation, c’est celui lié aux cantines scolaires. Sur cette question, la CNSE demande le respect des effectifs de dotation des établissements en moyen de fonctionnement. Conscient que le protocole est un document historique, le respect des engagements exige une lutte bien organisée, selon la CNSE. Pour ce faire, elle a invité ses camarades à s’armer de courage et à se mettre dans l’idée que «l’usure ne doit pas avoir raison de leur juste combat».

Pendant sa prise de parole, Bassolma Bazié a réaffirmé l’engagement de l’UAS, à soutenir la CNSE et le SYNTSHA dans leur lutte pour exiger du gouvernement, l’application effective des engagements contenus dans les différents protocoles d’accords qu’il a signé avec lesdites organisations syndicale. L’occasion faisant le larron, Bassolma Bazié a présenté ses diplômes et autres documents et inviter le gouvernement à faire de même devant la presse.

En s’appuyant sur la mobilisation, la CNSE annonce la tenue d’une assemblée générale le vendredi 26 avril 2019, à 15h à la Bourse du travail. La CNSE n’était seule lors de ce rassemblement. Elle était accompagnée de Bassolma Bazié, membre de l’Unité d’action syndicale UAS/Burkina Faso.

Auguste MONÉ

Infobf.net  

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