03 janvier 2017 : « La question de la bonne gouvernance réclamée depuis le 03 janvier 1966 est toujours d’actualité » selon l’UAS Spécial

mardi, 03 janvier 2017 20:55 Écrit par  M.K /Infobf.net Publié dans Société

Le 03 janvier 1966 le Burkina Faso connaissait son premier soulèvement populaire. Ce fût une action historique puisqu’elle a emportée Maurice Yaméogo, le tout premier président de la Haute Volta actuel Burkina Faso. Ce mardi 03 janvier 2017 à la bourse du travail de Ouagadougou, les centrales syndicales, en présence de Bassolma Bazié ont commémoré le 51ème anniversaire de ce soulèvement en le ramenant au Burkina Faso d’aujourd’hui. 

Parti d’une grève générale dont le mot d’ordre a été lancé par l’inter syndicat, la colère de la population voltaïque le 03 janvier 1966 a balayé le régime de la première république. La contestation portait sur la mauvaise gestion du pays notamment la corruption, la négation des libertés politiques et syndicales, le mépris, des maux couplés aux mesures d’austérités imposées par le régime d’alors. L’Union d’Action Syndicale (UAS) s’en souvient encore aujourd’hui et c’est par une conférence publique que l’histoire a été rappelée au public sorti nombreux à la bourse du travail de Ouagadougou.

« Les leçons du soulèvement populaire et historique du 03 janvier 1966 pour la défense des acquis de l’insurrection et de la résistance héroïque du putsch » c’est sous ce thème que le mouvement syndical s’est retrouvé pour faire passer son message et inviter les populations à la « veille citoyenne ».

Le thème traité par kuiliga Dominique Yaméogo est disséqué en quatre parties. Il a été question de faire le rappel historique de cet évènement commémoré chaque année, de tirer les leçons du 03 janvier 1966 pour la défense des acquis de l’insurrection populaire et de la résistance au putsch. Pour le conférencier, c’était une manifestation de rue qui se transforma en un soulèvement populaire. dans la foule poursuit-il « un appel fût lancé à l’armée de prendre le pouvoir. Cet appel fit son chemin et ne définitive, le pouvoir politique échut à l’armée à travers le lieutenant-colonel Sangoulé Lamizana ».

salle-infobf Une vue des participants à la conférence publique

Quelles leçons tirer de ce soulèvement populaire du 03 janvier 1966 ?

Le soulèvement populaire du 03 janvier 1966 a marqué la conscience collective des populations du Burkina Faso et « avec plus d’un demi-siècle d’avance, notre peuple inaugurait ce qu’on a appelé dans les années 2010, les printemps arabes » a indiqué le conférencier. Et la commémoration de cet évènement permet selon l’UAS « de retenir les leçons de l’histoire, de maitriser notre histoire afin qu’elle ne soit pas déformée par d’autres écrits ou d’autres propos ». Dans le registre des leçons à tirer pour la défense des acquis de l’insurrection populaire, l’UAS a laissé entendre dans sa déclaration liminaire que le 03 janvier 1966 « traduit l’attachement de notre peuple à la liberté de pensée, d’opinion, à la liberté politique », « représente le courage des travailleurs à affronter les forces de répression et à montrer les capacités d’un peuple mobilisé et déterminé ». Mais les syndicats reconnaissent par ailleurs leurs limites à travers cet évènement, « le 03 janvier 1966 a montré également les limites du syndicat en tant qu’organisation de masse et qui a permis aux manœuvres politiques de lancer l’appel à l’armée pour la prise du pouvoir, insuffisance qui a été rééditée les 30 et 31 octobre 2014 avec le slogan : le général Lougué au pouvoir, une autre répétition de l’armée au pouvoir ».

Les acquis des récentes luttes du peuple burkinabè et son héritage d’aujourd’hui

L’Union d’Action Syndicale a comparé l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et la résistance au putsch du 16 septembre 2015 au soulèvement populaire du 03 janvier 1966. Pour elle, « ces deux évènements historique ont été des preuves de la maturité de notre peuple, de son refus de l’arbitraire comme le 03 janvier 1966… ».

Par ailleurs, les syndicats déplorent des velléités de remise en cause de certains acquis par le nouveau régime. Pour Paul Kaboré président du mois des centrales syndicales « malheureusement, on n’a pas tiré des leçons. Si on avait tiré des leçons du 1966, on n’allait pas tomber dans une affaire du genre de 2014 » a-t-il dit et « au-delà de la Constitution, il faut que le Gouvernement respecte ce que la population veut » poursuit-il. Parlant des gouvernants et de la comparaison d’avec la gestion du pouvoir les années antérieurs, Paul Kaboré indique « qu’en 1966, c’est le mécontentement, l’insurrection de 2014, c’est le mécontentement, il ne faut pas qu’il y ait un troisième mécontentement ». Le mouvement syndical parle « d’actions antisyndicales » du pouvoir menées autour des préoccupations des travailleurs. Et pour l’UAS, la meilleure commémoration du 51ème anniversaire du soulèvement populaire doit consister à rendre justice aux martyrs et à leurs familles, à lutter résolument contre l’impunité des crimes de sang et des crimes économiques et à lutter contre la vie chère

En cette journée commémorative, le mouvement syndical s’est dit fortement engagé à s’assumer dans la défense des acquis de l’insurrection dans l’objectif de renforcer la prise de conscience des travailleurs.

M.K

Infobf.net

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