Annoncée pour être jugé en premier dans la pléiade des dossiers « brulants » du moment à la justice militaire, l’affaire du plan d’attaque et d’évasion des prisonniers de la MACA a débuté ce mardi 20 décembre dès 8h.
Premier jour d’audience, il était question, avant le procès proprement dit, de constituer le tribunal (l’équipe des juges qui a la charge de trancher sur les faits et donner le verdict sur la base de ce qu’ils auront entendu tout au long du procès), des juges tirés au sort et qui ont prêté serment, séance tenante. La suite c’est l’appel nominal des avocats et des accusés et enfin la lecture de l’arrêt de renvoi, l’ensemble des charges qui pèsent sur chaque accusé.
Pour le réquisitoire du commissaire du gouvernement, Alioune Zanré a interpellé les juges sur leur responsabilité dans cette affaire qui émoi l’opinion publique et qui demande tout simplement à être bien jugée « juger n’est pas une tâche aisée, mais rendez justice ! » a-t-il dit.
Ils sont 29 jeunes soldats de l’ex Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP), pour la plupart de 1ère et de 2ème classé accusés d’avoir, selon le dossier, planifié d’entreprendre une série d’actions qui va de l’attaque de la MACA avec libération des généraux détenus, à l’attaque de certains camps de gendarmeries et autres actes de sabotage. Ils sont poursuivis principalement pour deux infractions, « association de malfaiteurs» et « association de malfaiteurs et détention illégale d’armes à feu et de munitions».
Les avocats des accusés soumettent un préalable et demandent le renvoi pur et simple du dossier à « au moins deux semaines ». Ils estiment être dans l’incapacité de défendre leurs clients parce qu’ils ont été saisi pour la plupart, seulement 72 h avant le procès et donc ne connaissent pas le font du dossier. « Nous n’avons pas tous les éléments pour apprécier pourquoi nous sommes là ce matin au tribunal militaire parce que moi en tant que avocat commis d’office, je n’ai été commis que quelques jours avant le procès de ce matin, c’est une difficulté pour assurer une défense de façon sereine » dira Me Arnaud Ouédraogo. « J’ai été commis le 15 décembre 2016 pour un dossier d’assise qui s’ouvre le 20 décembre 2016, la plupart des avocats n’ont pas pu rencontrer les accusés » lance un autre conseil dans la salle avant d’ajouter « nous ne sommes pas venu pour faire de la figuration mais pour défendre ces individus qui risquent jusqu’à la peine de mort. Nous sommes dans l’incapacité de défendre ce dossier et, monsieur le président, nous en appelons à la responsabilité de votre juridiction».
Pour le parquet par contre, les textes ont été respectés et la procédure n’est entachée d’aucune erreur. Le magistrat militaire et commissaire du gouvernement Alioune Zanré, dit avoir fait toutes les diligences et avoir respecté la loi dans la transmission des pièces, il demande plutôt une suspension des travaux pour permettre aux avocats conseils de « consulter » le dossier et non un renvoi.
Les membres du tribunal après s’être retiré pour se concerter disent n’avoir constaté aucune violation de la loi par le parquet et décident juste une suspension des travaux, pour reprendre le mercredi 21 décembre 2016.
Il faut noter que les avocats des accusés ont récusés 3 juges gendarmes et à la question de savoir pourquoi ? «C’est logique » répond Me Banhoro Adou « puisque c’est eux qui ont diligenté l’enquête, on ne comprend pas qu’ils puissent siéger » a-t-il ajouté.
C’est un procès sans témoin et ce sont finalement 3 juges accesseurs titulaires et un suppléant, accompagné du président du tribunal et de son assistant qui composent le tribunal.
Modeste KONOMBO
Infobf.net