Procès du putsch manqué : Les révélations du Sergent-chef Roger Koussoubé dit le «Touareg» Spécial

mercredi, 11 juillet 2018 20:16 Écrit par  M. K. / Infobf.net Publié dans Société

Le Sergent-chef Roger Koussoubé est entendu sur les cinq faits qui lui sont reprochés dans le cadre du coup d’Etat manqué de septembre 2015 mais ne reconnait qu’un seul. Pointé du doigt par ses prédécesseurs l’Adjudant-chef Major Badiel Eloi et l’Adjudant Jean Florent Nion d’être le messager du Général Diendéré, celui que l’on surnomme le « Touareg » a rejette ces déclarations et fait des révélations. 

Le mardi 10 juillet 2018 était appelé à la barre, le Sergent-chef Roger Koussoubé dit le «Touareg». Mais juste avant lui et devant la cour, ses supérieurs, l’Adjudant-chef Major Eloi Badiel et l’Adjudant Jean Florent Nion affirmaient que c’est lui (le Touareg), qui leur a dit que le Général Diendéré a ordonné d’arrêter le président de la Transition Michel Kafando, le premier ministre Yacouba Isaac Zida et les ministres Augustin Loada et Réné Bagoro.

«Je n’ai jamais dit à l’Adjudant-Chef Major Badiel Eloi ni à l’Adjudant Jean Florent Nion d’arrêter qui que ce soit. Si moi je suis venu voir le major, ce qu’il devait faire c’est de me mettre aux arrêts», répond Roger Koussoubé qui va plus loin pour indiquer que «l’Adjudant-Chef Major Badiel Eloi et l’Adjudant Jean Florent Nion tiennent à nuire toute une famille, celle de Diendéré !».

Selon ses explications, ce jour-là, le 16 septembre 2015 il a reçu un appel de l’Adjudant Nion, lui disant de venir rapidement au palais présidentiel. Lorsqu’il est arrivé, il a vu le Major Eloi Badiel qui descendait avec le président de la Transition et l’Adjudant Nion lui, avec le premier ministre Zida. Il est immédiatement entré dans un véhicule qui les a conduits chez le Général Diendéré.

Il affirme que ses deux supérieurs mentent et que ce n’est que le lendemain 17 septembre qu’il apprend à la télévision que c’était un coup d’Etat, si non, pour le 16 septembre 2015, il avait appris que c’était une quatrième crise au sein du RSP. Dejà condamné à trois mois de prison ferme pour désertion, le Sergent-chef Roger Koussoubé lors de son interrogatoire, a laissé entendre que le Major Eloi Badiel et l’Adjudant Nion rendaient compte au Général Djibril Bassolé et que le RSP était en son temps, divisé en trois camps. Selon ses propos, il y avait un camp qui est resté fidèle au corps, celui auquel il appartenait, un autre composé des pro-Zida et un troisième qui répondait du Général Bassolé.

Il affirme avoir donné des renseignements à l’ex premier ministre Yacouba Zida mais seulement parce qu’il était agent de renseignements et que cela était connu de ses supérieurs à qui il rendait aussi des comptes. Il reconnait également avoir reçu huit millions en deux tranches de Yacouba Isaac Zida dans le cadre de ses activités. Pour le «Touareg», «le Général Djibril Bassolé n’est pas parmi les accusés par hasard», on n’est qu’au début du procès a-t-il laissé entendre sans autre précision.

Une affaire de 1 941 000 FCFA et des résultats d’une expertise

Lors de son passage à la barre ce mardi peu avant le « Touareg », l’Adjudant-chef Major Eloi Badiel a dit au parquet militaire n’avoir jamais reçu de l’argent sauf la somme de 30 000 frs reçue de son chef de corps pour faire la fête et c’était la veille de la Tabaski. Le parquet militaire relance avec une nouvelle question, brandissant des résultats d’une expertise faite à base des messageries (sms effacés) qui indiquerait qu’il a reçu, ainsi que Jean Florent Nion, Moussa Nébié dit «Rambo» et Ouékouri Kossè, la somme de 1 941 000 FCFA par transfert, via un numéro appartenant à un réseau de téléphonie ivoirien. Badiel reconnaitra ce transfert, mais dira qu’il n’a aucun lien avec ces évènements.

Pour l’avocat de l’accusé, maître Baziémo, c’est la première fois qu’il entend parler d’une expertise et que ces résultats devraient être écartés du dossier de son client. A préciser que pour l’Avocat de Roger Koussoubé dit le Touareg dont le client n’a pas reçu ce transfert, cette expertise le conforte quand-même dans ses propos.

En rappel, cinq chefs d’accusation pèsent sur le Sergent-chef Koussoubé et ce sont : Attentat à la sûreté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires, dégradation de biens et incitation à commettre des actes contraires à la discipline. L’accusé n’a reconnu qu’un seul fait, celui de la dégradation de biens parceque et selon lui, par curiosité, il s’est retrouvé à la radio Savane Fm avec une équipe de détection de la Radio Résistance (radio clandestine à partir de laquelle le président du CNT d’alors, Cherrif Sy, lançait des appels à résistance au putsch) et a amené du matériel au camp.

Né en 1976 à Bobo-Dioulasso, l’ex-agent du renseignement du RSP Koussoubé est marié et père de cinq enfants.

 

M. K.

Infobf.net

 

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