C’est dans une ambiance surchauffée que s’est tenue ce vendredi la rencontre entre la CS-MEF et sa base, les agents du ministère de l’économie et des finances. Il était question de faire le bilan de la lutte qu’ils ont engagé, contre ce qu’ils appellent «la volonté du gouvernement de décapiter les syndicats et de renier les acquis obtenus des hautes luttes syndicales».
A l’entame de la rencontre, la nouvelle est lâchée par le SG du Syndicat national des agents des impôts et des douanes (SYNAID), Nongo Grégoire Traoré «le mot d’ordre de sit-in d’une semaine, prévu débuter le lundi 11 juin 2018 est suspendu», a-t-il annoncé. Mais il n’en fallait pas plus, pour soulever une vague de protestation dans l’assistance qui a objecté cette décision. Après une dose de supplication, le calme revient et les choses reprennent.
Le SG de la Coordination des syndicats du ministère de l’économie et des finances (CS-MEF), Mathias Kadiogo, monte alors au créneau pour donner les explications. C’est une décision qui se justifie, dit-il. Elle intervient «suite à une demande du médiateur du Faso et c’est pour montrer que les agents du ministère de l’économie et des finances ne sont pas des jusqu’auboutistes» poursuit Mathias Kadiogo.
Selon le SG de la CS-MEF qui explique, c’est pour donner une chance au gouvernement de rejoindre la table de discussion qu’il avait quitté lors de la rencontre syndicat-médiateur-gouvernement en ne s’y présentant pas.
Aussi, pour Mathias Kadiogo, la décision de ne pas aller en sit-in la semaine prochaine, est pour eux une manière de répondre aux appels incessants lancés par la population. «Nous avons entendu le cri de cœur de certains utilisateurs du service financier qui peinent aujourd’hui à faire fonctionner leurs activités», a-t-il souligné.
Mais « attention ! » poursuit Mathias Kadiogo, «le mot d’ordre de grève qui est lancé pour le 18 juin est maintenu. Cela veut dire que s’il n’y a pas de solution à nos préoccupations, nous nous inscrivons toujours dans la logique des actions de débrayage. Cela va durer deux semaines !», a-t-il conclu.
La polémique sur le salaire de leur ministre de tutelle, Hadizatou Rosine Sori/Coulibaly est revenue sur la table et à la question de savoir pourquoi ils ont opté de balancer ces informations au public, le SG du SYNAID répond tout simplement «qu’elle (madame la ministre) a été la première à aller à l’Assemblée nationale pour balancer les informations sur les agents du ministère».
Pour Grégoire Traoré, cette manière de faire de « leur » ministre n’est pas « catholique ».
M. K.
Infobf.net