Affaire détention du Gal Djibril Bassolé : «Simon Compaoré et son MPP doivent retenir que… », Lassina Ko, un citoyen burkinabè Spécial

jeudi, 08 février 2018 22:32 Écrit par  Déclaration de Presse Publié dans Politique

Suite à la réaction du premier responsable du parti au pouvoir, Simon Compaoré, sur les conditions de détention du général Djibril Bassolé, ce jeudi 08 février 2018, un citoyen fait ici une analyse. 

Le 10 octobre 2017, la chambre de contrôle du tribunal militaire rendait une décision ordonnant la mise en liberté provisoire du Général Djibril BASSOLE. Abracadabrant, 24 heures après cette décision, une autre tombe et restreint la liberté du Général et l’assignant à résidence surveillée. L’on s’est toujours posé la question du fondement légal de cette assignation à résidence surveillée, surtout quand au moment des discussions, il n’était que retenu contre lui l’infraction de la trahison. Me BIRBA Christophe déclarait au cours d’une interview accordée à Radio Omega à cet effet ce qui suit : «La résidence surveillée ne peut être appliquée à des nationaux que s’ils sont poursuivis pour attentat à la sureté de l’État alors que dans le cas d’espèce, la prévention d’attentat à la sureté de l’état à l’encontre de Djibril Bassolé a été abandonnée par le juge d’instruction ».  

 En plus de ce manque de base légale, puisque le juge de la chambre de contrôle dit que sa décision de mise en liberté provisoire n’est fondée sur l’article 100 du code de justice militaire, la vitesse à laquelle l’appel formulé contre cette décision du juge de la chambre de contrôle a été traitée a suscité des inquiétudes sur le pouvoir d’appréciation du juge dans ce dossier.

L’hypothèse de la main invisible tirant les ficelles pour détenir le Général BASSOLE s’est fortifiée

Dorénavant, « c’est clair, c’est net », la détention du Général est le fait de la volonté politique du MPP. Pour s’en convaincre, il suffit de lire cette déclaration de Simon Compaoré lors de la conférence de presse de ce jeudi 08 février 2018. En effet, Simon Compaoré n’a pas hésité à dire ce qui suit : « Personne n’aurait compris le motif. On nous avait dit que c’est pour cause de maladie. Pourtant depuis qu’il est en résidence surveillée, il reçoit des gens et jamais on n’a appris qu’il était couché. Ce qui veut dire qu’on avait raison. S’il était parti de l’autre côté, ce n’est pas sûr qu’il reviendrait devant le juge.

Le risque était grand. Il y a des informations qui nous parvenaient et il y avait un gros risque ». A travers cette déclaration, Simon Compaoré dit clairement que la mise à résidence surveillée du Général Djibril BASSOLE est du fait de la volonté du MPP. Le « ON » de « on avait raison » étant placé ici pour désigner le MPP. Cette situation n’est autre que l’œuvre de la méchanceté, sinon comment souhaiter voir son semblable couché par le fait de la maladie ? C’est visiblement le souhait de Simon Compaoré qui transparait dans cette expression« il reçoit des gens et jamais on n’a appris qu’il était couché ».

Simon Compaoré et son MPP doivent retenir que :

• Les seuls motifs d’une décision de justice sont les preuves et les lois

• Le bilan de santé du Général BASSOLE a été fait par des médecins qui ont produit leur rapport et donné leurs recommandations. « Le risque était grand » a-t-il dit. De quel risque parle Simon Compaoré ? Que le Général BASSOLE ne revienne pas se présenter au juge ? Soit c’est par ignorance ou par mauvaise foi, sinon le Burkina est un Etat qui a des engagements avec les pays du monde en matière de justice précisément en matière d’extradition.

Il suffit que la justice prenne les mesures qui doivent être en la matière. D’ailleurs, quel intérêt le Général BASSOLE a, à se soustrait de la justice ? Officier Général de l’armée, voudrait-il compliquer son cas en ajoutant une autre infraction à cette situation qu’il vit déjà ? Assurément non Ainsi, le seul risque qui peut être vu ici est seulement et uniquement le risque pour le MPP de perdre l’opportunité d’embastiller un adversaire redoutable.

Partant, nous prenons à témoin l’opinion nationale et internationale quant aux éventuels dérives qui pourraient s’inviter au procès de ce dossier prévu débuter le 27 février 2018. En outre, la justice Burkinabè est interpelée, elle doit jouer pleinement son rôle. Un rôle qui se doit d’être impartial, indépendant, responsable, régulateur… Il est évident que le débat sur l’indépendance de la justice est toujours à l’ordre du jour. Nous estimons qu’il est temps de rompre ce lien de dépendance visiblement existant entre l’exécutif et le judiciaire voire, disons-le, entre les hommes forts du moment et le judiciaire. Ce, pour le bien de cette nation. Car nous convenons avec cette opinion qui dit « les injustices accouchent des frustrés et les frustrés accouchent des violents ».

Nous partons de cet adage pour rappeler à la raison le pouvoir en place. La vie de notre nation vous a donné l’opportunité d’être des acteurs de l’écriture de son histoire, ayez à l’esprit que le pan que vous écrirez est une touche soit à la construction ou à la destruction : Choisissez !

Nous estimons que nous devons tous agir de sorte à éviter que des Burkinabè aient le plaisir de nuire à d’autres Burkinabè et sur ce point, notre conviction est fortement établie : seule une justice responsable et indépendante pourra nous garantir cet idéal. Donc nos yeux sont résolument tournés vers la justice de notre pays dans le traitement du cas Djibril BASSOLE.

 

Lassina KO

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