Affaire Djibril BASSOLE : un dossier à cauchemar pour la justice burkinabè ?

vendredi, 16 décembre 2016 08:26 Écrit par  Modeste KONOMBO/Infobf.net Publié dans Politique

Nouveau rebondissement dans l’affaire de l’écoute téléphonique entre Djibril Bassolé et Guillaume Soro, lors du coup d’Etat de septembre 2015 au Burkina Faso.

L’expert allemand, Hermann Künzel, expert pour la Cour pénale internationale (CPI) à qui la justice militaire burkinabè avait demandé d’analyser l’enregistrement téléphonique supposé des deux personnalités, a finalement rendu son rapport. Les résultats de ces analyses ont été portés à la connaissance des avocats de Djibril Bassolé hier mercredi 14 décembre dans la matinée et du même coup, l’inculpé a été entendu pour la première fois depuis son arrestation il ya 15 mois, une audition qui aura duré plusieurs heures.

Au final, que disent ces résultats d’analyses ? Rien n’a filtré sur place ni de cette audition de Djibril Bassolé, encore moins des conclusions de l’expert allemand sur les écoutes. Mais tout porte à croire qu’il n’ya pas de quoi fouetter un chat à partir de ces enregistrements, en tout cas à en croire Me Alexandre Varron, un des avocats du général de la gendarmerie qui s’est exprimé ce jeudi chez nos confrère de la radio Oméga. Selon l’avocat, l’expert aurait déclaré ces écoutes inexploitables, « …c’est [les écoutes] une copie de copie, de copie, de copie » a –il déclaré. Et pour ce dernier, l’accusation n’a donc plus de preuve et devrait passer à la mise en liberté de son client, « l’enquête n’est pas sérieuse, le dossier s’effondre » a indiqué Me Varron.

Il faut le reconnaitre, l’affaire se complique pour les juges militaires. Déjà une première expertise, demandée courant janvier par Me William Bourdon, un des avocats français de Djibril Bassolé mettait en doute l’authenticité des enregistrements téléphoniques "L'enregistrement fourni ne peut être présenté comme étant un enregistrement intègre", avait écrit l'expert dans un document révélé par « Le Monde » et que l'AFP avait pu consulter.

Un grand défi pour la justice militaire

Elle ne s’est pas encore prononcée sur les dernières conclusions de l’authentification de ces fameuses écoutes. Mais on peut déjà comprendre qu’il ya un grand défi à relever avec cette affaire et elle sera obligé de s’assumer. Il ya quelques jours une nouvelle se rependait dans la cité, une rumeur selon laquelle le juge d’instruction militaire se serait rendu au Ghana voisin pour demander une contre-expertise de la bande sonore. Mais aux derniers dires, il aurait été question pour le commandant François Yaméogo et son greffier, d’auditionner sur place l’ancien président Jerry Rawlings, un exercice entrant dans le cadre du traitement du dossier Thomas Sankara.

Les burkinabè suivent avec attention et intérêt ces différents dossiers judicaires et espèrent leurs dénouement le plus vite possible.

La pression est forte, on a vu cette vague de mouvement du coté de quelques Organisations de la Société Civile lorsqu’il y avait eu certaines libérations provisoires et la prudence avec laquelle celles qui ont suivi ont observée.

De ces « dossiers brulants » de l’heure, le tribunal militaire a décidé de se jeter à l’eau en programmant les premières auditions à partir du 20 décembre prochain. Il s’agit du dossier « caporal Ouédraogo Madi et 41 autres personnes » pour association de malfaiteurs, de détention illégale d’armes et de munitions de guerre.

Modeste KONOMBO

Infobf.net

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