Marche-meeting à Yako: La population exige un procès rapide ou une libération du général Gilbert Diendéré Spécial

dimanche, 19 novembre 2017 20:00 Écrit par  M. K. / Infobf.net Publié dans Politique

La population de la province du Passoré a sonné la mobilisation le samedi 18 novembre 2017 à Yako dans le Passoré, pour passer un message à la justice burkinabè sur le dossier du putsch manqué de septembre 2015. A travers une marche meeting, couplée d’une remise d’un mémorandum au Haut commissaire de la province, la foule a exigé un procès équitable pour le général Gilbert Diendéré ou tout simplement sa remise en liberté en attendant le jugement. 

Chaude journée ce samedi 18 novembre 2017 dans la ville de Yako. Les populations de la province du Passoré dans la région du Nord, se sont mobilisées pour une marche-meeting en faveur du général Gilbert Diendéré, fils de la localité et incarcéré à la Maison d’Arrêt et de Correction des Armées (MACA) dans le cadre du dossier coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015.

Venus de La-Toden, Pilimpikou, Bagaré, Samba, Gomponsom, Arbolé, Kirsi, Bokin et Yako les 09 communes du Passoré, c’est sous un soleil de plomb que les jeunes, aux cotés des vieux et des femmes, ont marché pour signifier leur ras-le-bol vis-à-vis d’un procès qui tarde à voir le jour et de ce qu’ils ont qualifié d’une «justice sélective», dans l’affaire du putsch manqué où Gilbert Diendéré est vu comme étant le principal instigateur.

marched-2La foule qui s’organise pour entamer la marche

Très tôt déjà dans la matinée, la place publique jouxtant l’hôpital de Yako est prise d’assaut par la foule qui s’impatiente pour livrer son message au Haut commissaire de la localité, chargé de transmettre ledit message aux autorités judiciaires en charge du dossier du putsch manqué. Et puis aux environs de 10h15, les manifestants vont battre le macadam pour se dirigent vers le lieu indiqué en arborant les artères de la ville de Yako.

marched-3Les manifestants lors de la marche vers le Haut commissariat du Passoré

« Diendéré, justice ! », « Libérez le Général ! », ce sont les slogans scandés par la foule tout au long du trajet du lieu du meeting au Haut commissariat. Les manifestants estiment que cela n’a que trop duré avec le dossier putsch manqué et que deux ans sans procès, ce n’est pas «acceptable». Face à cette situation, ils exigent d’une part de la justice militaire un procès rapide et équitable pour Gilbert Diendéré au cas contraire, sa libération en attendant un procès et d’autre part, les populations demandent le retour et la comparution des chefs militaires nommés à des postes de responsabilité hors du pays et dont les noms sont pourtant cités dans ce dossier.

Arrivé au Haut commissariat, un dispositif sécuritaire attendait les manifestants, mais les choses se passent dans le calme et la courtoisie. Ils sont accueillis par une délégation et leur porte parole sera reçu par Kadidiata Kaboré, préfet du département de Yako représentant le Haut commissaire.

marched-4

Franck Sidnonma Sankara, porte parole des manifestants

«Aujourd’hui au Passoré, nous nous sentons orphelins, et nous croyons que c’est tous les burkinabè qui se sentent orphelins car, vous voyez que le climat sécuritaire est entrain de se dégrader. Il est bon temps qu’on aille rapidement à ce jugement afin de situer les responsabilités» indique Franck Sidnonma Sankara le porte parole des manifestants. Il a poursuivi en soulignant que lors des confirmations des charges du général Diendéré, l’homme a cité des hauts gradés de l’armée et certains civils qui seraient impliqués dans le coup d’Etat. «Nous exigeons à ce que le pouvoir politique rapatrie tous ceux qu’il ont nommés comme ambassadeurs dans l’intension de saper cette justice, car aujourd’hui, le peuple burkinabè a soif de justice» a martelé Franck Sidnonma Sankara.

Madame le préfet dit avoir bien reçu le document et rassure qu’il sera transmis à qui de droit. Mais avant de se quitter, Naaba Tigré de Dakola, au nom des chefs coutumiers de la localité a tenu à dire un mot aux autorités que «le Passoré demande une justice équitable pour Gilbert Diendéré».

marched-5Naaba Tigré chef du canton de Dakola, au lieu du meeting

La foule s’est ensuite redirigée au lieu du meeting où il a été une fois de plus question pour les organisateurs, d’interpeller les autorités judiciaires sur l’urgence selon eux, de juger le général Diendéré afin de situer les responsabilités dans cette affaire. Quant-aux politiques, les manifestants ont fait noter que « politiser » ce dossier putsch manqué ne fera que nuire d’avantage le Burkina Faso.

Après les différentes allocutions, la foule s’est dispersée et chacun a regagné son domicile, avec certainement le sentiment que sa doléance sera entendue chez les plus hautes autorités. En rappel, dans le cadre du putsch manqué du 16 septembre 2015, 11 chefs d’inculpation pèsent sur le général Gilbert Diendéré mais selon les manifestants, ce dernier lui-même attend avec impatience son procès, pour apporter des éclaircissements.

 

M. K.

Infobf.net

 

Laissez un commentaire

Assurez-vous d'indiquer les informations obligatoires (*).
Le code HTML n'est pas autorisé.