La justice burkinabè a débouté les plaignants du CDP, qui demandaient entre autre la suspension du Congrès extraordinaire du 22 septembre 2019. Au Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou ce samedi après-midi, l’on pouvait entendre, « Vive le président Eddie ! vive le CDP ! », scandaient les militants venus soutenir leur champion. C’était une ambiance de victoire après le délibéré des juges.
Dans leur requête formulée auprès de la justice, Mahamadi Lamine Kouanda, Rasmané Daniel Sawadogo et les autres plaignants demandaient au tribunal, la suspension du bureau exécutif national du CDP, la suspension du Bureau politique national, la suspension du conseil national du parti, la suspension du Congrès extraordinaire du 22 septembre 2019, tout ceci, assorti d’une condamnation du CDP et de Eddie Komboigo aux entiers dépens outre 45 000 000 de frais exposés et non compris dans les dépens.
Me Bouba Yaguibou, un des avocats du CDP
Pour l’un des avocats du CDP, Maitre Bouba Yaguibou, « en terme clairs, les plaignants souhaitaient la suspension du récépissé du CDP mais aussi la suspension de toutes les activités du parti », mais le procès leur a été défavorable. Selon l’avocat, le juge a estimé qu’il n’y a pas eu lieu à référer, avant de conclure que la vision des frondeurs était d’empêcher le CDP de fonctionner.
Ainsi, on pourrait dire que le dire le camp CDP fidèle à Eddie komboigo vient de prendre sa « revanche » sur celui des frondeurs et leur mentor Kadré Désiré Ouédraogo. Plus rien ne pourra empêcher la tenue du congrès extraordinaire tant redouté du CDP, dont les militants ont déjà été convoqués à siéger ce 22 septembre 2019.
Eddie Komboigo et ses partisans dans les locaux du Palais de justice de Ouagadougou
Pour Eddie Komboigo, la justice a dit le droit. Le président du CDP dit être étonné par le comportement de ses camarades militants, celui d’avoir assigné le parti en justice pour la deuxième fois, malgré toutes leur bonne fois et tous les appels à l’union et au dialogue au sein du parti, pour résoudre leurs différends.
Il a néanmoins lancé un appel à ces derniers «la construction d’un parti se fait à l’intérieur ce n’est pas la peine de repartir en justice. Lorsqu’on est mis en minorité on s’incline, nous leur demandons de se calmer et de travailler à ce que le CDP avance», soutient-il.
Les enjeux de ce congrès sont énormes. En effet, c’est là que va se décider les critères de candidature à la désignation du candidat du parti pour les élections de 2020, sans oublier le toilettage des textes pour se conformer à l’exercice du choix du candidat, une étape redouté par le camp Kadré Désiré Ouédraogo, déclaré candidat non partisan, mais se réclamant du CDP.
Salamata NIKIEMA
Infobf.net