Le gouvernement a soumis un avant-projet de loi portant modification de la loi n°014-2001/AN du 03 juillet 2001 portant code électoral. Son adoption est prévue pour le 30 juillet 2018, par l’Assemblée nationale convoquée en session extraordinaire. Ainsi, notre pays va se doter d’un nouveau code électoral qui exclut une fois de plus, nos frères Burkinabè vivant à l’étranger.
Ce nouveau code électoral est le signe manifeste du pouvoir du MPP de passer au forceps. Tout ce qui démontre que c’est un parti anti-démocratique, adepte du totalitarisme. Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti républicain, soucieux de la participation de nos compatriotes à l’étranger et de la prise en compte des aspirations du peuple dénonce un grand recul de la démocratie, dû à la non mise en pratique des acquis du peuple burkinabè.
En effet, et ce malgré les multiples rencontres entre le président Kaboré et l’opposition politique pour échanger sur des points de désaccords, nous sommes étonnés que le gouvernement s’empresse de déposer l’avant-projet de loi devant l’Assemblée nationale, comme s’il y avait péril en la demeure. Mais ce n’est ni plus, ni moins que la volonté de faire passer cette loi au détriment des populations préoccupées par les caprices pluviométriques et occupées par les travaux champêtres.
Nous rappelons encore que le CDP avait pris l’engagement et garantit l’effectivité du vote des Burkinabè de la diaspora et à cet effet, le CNT a adopté la loi pour que le vote prenne effet à compter de 2015.
Nous constatons avec effarement, que le pouvoir du MPP, après l’exclusion de nos camarades qui n’ont pas pris part aux élections de 2015, se prépare à une autre exclusion encore plus massive, celle de refuser le droit à nos frères résidents à l’étranger de prendre part aux élections de 2020.
Le nouveau code, les ignore royalement en ce sens que la majorité ne pourra pas voter à cause du nouvel article 52 qui stipule : « Pour justifier son identité au niveau national ou à l’étranger, l’électeur produit la Carte nationale d’identité du Burkina Faso ou le passeport ordinaire tous en cours de validité ».
Pour information, l’ancien article stipulait :« pour justifier son identité, l’électeur produit une des pièces suivante : acte de naissance, ou jugement supplétif d’acte de naissance, la Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB). Pour les Burkinabè résidant à l’étranger, l’électeur produit, la Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB), la carte consulaire ou le passeport burkinabè ».
Le peuple est pris à témoin que seuls la CNIB et le passeport ordinaire sont les seuls documents autorisés pour le recensement et le vote. C’est une volonté manifeste de priver nos compatriotes d’un droit durement acquis, quand on sait les périples pour se faire établir un CNIB.
Le pire, est que notre gouvernement ne fait pas confiance à nos ambassades et consulats qui délivrent des documents légaux et conforme à la loi burkinabè. Cet acte d’exclusion révèle une catégorisation puérile, donnant droit aux Burkinabè résidant au pays de voter et privant le même droit aux burkinabè résidant à l’étranger. Visiblement, les Burkinabè n’ont pas les droits sous le pouvoir du président Roch Kaboré.
Notre parti dénonce cette volonté manifeste de tripatouiller les élections, et pointe du doigt, la peur que le pouvoir du MPP a de la participation des burkinabè de la diaspora aux élections, du fait qu’ils sont toujours fiers et l’affirment haut et fort, leur appartenance au CDP, parti de paix, de liberté retrouvée, parti qui porte les aspirations du peuple. Nous informons également le peuple que la forfaiture qui se trame, ne se limite pas à la privation des burkinabè résidant à l’étranger de leur droit, et que la révision des listes électorales se fera par téléphone et SMS.
Il n’y aura plus d’agents recenseurs de la CENI. La raison évoquée est le manque d’argent, pour une question aussi cruciale de la vie politique de notre pays. Surtout que l’on a l’argent nécessaire pour s’acheter des voitures « Talisman ». Nous sommes un parti républicain et de fait, respectueux des lois de notre pays et du principe de l’égalité. Nous n’adhérons pas et n’adopterons pas cette loi.
Nous en appelons à la conscience de tous les parlementaires conscients du respect et de la défense des acquis du peuple burkinabè à se démarquer du vote de cette loi qui n’est rien d’autre qu’un recul de la démocratique. Notre parti s’en remet à l’intégrité des fils et filles du Burkina, qui feront front à cette nouvelle exclusion de nos frères à l’étranger qui, œuvrent et participent à la construction de notre cher pays.
Nous invitons le peuple à rester vigilants, et se tenir prêt pour les actions que le CFOP nous invitera à mener pour que cette ignoble loi d’exclusion ne passe pas à l’Assemblée nationale.
Démocratie - Progrès – Justice
Ouagadougou, le 23 juillet 2018
Pour le Bureau Politique National,
Le Président Eddie Komboïgo