Chaque année, approximativement 47000 femmes meurent dans le monde suite à des avortements non sécurisés et cinq millions de femmes ont des séquelles graves. Au Burkina Faso, selon certaines statistiques, c’est environs 105000 avortements qui ont eu lieu en 2012 et 50% d’entre eux ont été suivis de complications. Par ailleurs, on note que 41% de tous ces avortements ont été faits par des pratiques traditionnelles, 25% par les femmes elles-mêmes, 25% par des sages femmes et des auxiliaires de santé et 3% par des médécins.
Face à ces chiffres et dans le but de réduire la mortalité maternelles et la morbidité liée aux avortements pratiqués dans les conditions dangereuses, le Burkina Faso a adopté une loi portant santé de la reproduction qui stipule que tous les individus, y compris les adolescents et les enfants, sont égaux en droit et en dignité de la reproduction.
Une vue des participants au forum
De même, cette loi légalise mais encadre fortement l’avortement avec 4 conditions : les cas de viol, les cas d’inceste, pour sauver des vies ou les cas de malformation grave du fœtus. Le médecin Souleymane Kaboré était facilitateur lors cette rencontre et il a fait un exposé sur les conséquences des avortements non sécurisés.
A en croire le facilitateur, les 4 conditions pour pratiquer un avortement sécurisé doivent être réunies avant de la pratiquer, même si elles sont assez rigides. Néanmoins, il a fortement déploré le fait que certaines femmes et jeunes filles mettent fin à leurs grossesses de façon clandestine par « peur d’être stigmatisées ».
Souleymane Kaboré, facilitateur
Cette rencontre vise à créer une interaction avec les organisations de la société civile et les pouvoirs publics, afin de permettre aux journalistes d’appréhender les questions de droit en matière de santé sexuelle, de reproduction et les enjeux de l’avortement sécurisé au Burkina Faso. L’objectif est qu’avec leurs plumes, leurs micro ou leurs caméras, ces derniers puissent informer les populations sur le phénomène et pousser les décideurs burkinabè à l’action.
La Coordonnatrice du réseau DSSR, Bénédicte Sawadogo, a indiqué que cette initiative vise à fournir des informations de qualité aux médias, sur le cadre légal de l’accès au planning familiale et à l’avortement sans risque dans le strict respect des lois nationales.
Bénédicte Sawadogo, Coordonnatrice du réseau DSSR
Bénédicte Sawadogo ajoute qu’il s’agit aussi de pouvoir mener des plaidoyers pour que les engagements pris dans le cadre du protocole de Maputo, soient entièrement appliqués et promus sans aucune restriction.
Salamata NIKIEMA
Infobf. net