L’attaquant marocain Youssef En-Nesyri et le défenseur Achraf Hakimi exultent après le premier but lors du quart de finale de la Coupe du monde Qatar 2022 entre le Maroc et le Portugal à Doha le 10 décembre 2022.
Le Cameroun en 1990, le Sénégal en 2002 et le Ghana en 2010 avaient échoué en quarts de finale. Le Maroc est devenu la première sélection africaine à franchir ce niveau, après avoir dominé le Portugal (1-0) grâce à un but de Youssef En-Nesyri en fin de première mi-temps. Les joueurs de Walid Regragui connaîtront samedi soir le nom de leur futur adversaire, la France ou l’Angleterre.
Le Maroc ne partait évidemment pas le favori de ce quart de finale, même s’il avait devancé la Croatie et la Belgique dans la phase de groupes, puis éliminé l’Espagne, un autre favori, en 8e de finale (0-0 après prolongation, 3-0 aux t.a.b), à l’issue d’un match parfaitement maîtrisé et d’une séance de tirs au but haletante, lors de laquelle Yassine Bounou, son gardien, avait écœuré les Ibériques. Car le Portugal, même avec Cristiano Ronaldo devenu remplaçant de luxe depuis la flamboyante qualification obtenue contre la Suisse, pas habituée à subir un tel affront (6-1), avait le profil d’un candidat au titre mondial.
On prédisait beaucoup de souffrances aux Lions de l’Atlas, privés avant le coup d’envoi de Nayef Aguerd et Noussaïr Mazraoui, deux de ses meilleurs défenseurs et artisans de l’épatant parcours de leur sélection au Qatar. En-Nesyri, l’opportuniste Les joueurs de Walid Regragui ont construit leur succès en utilisant les mêmes recettes que celles qui fonctionnent si bien depuis leur premier match face à la Croatie (0-0, le 23 novembre).
Une défense de fer, une énorme solidarité, un état d’esprit impeccable, une habilité technique évidente pour exploiter les phases offensives, et un peu de réussite, comme sur le but inscrit à la 41e minute par Youssef En-Nesyri, l’attaquant du FC Séville, bien placé pour reprendre un long centre d’Attiatallah et profiter d’une mésentente entre Diego Costa, le gardien portugais et Ruben Dias pour propulser le ballon au fond des filets. Jusqu’à ce but historique, les Marocains avaient le plus souvent subi face à un adversaire ayant décidé de confisquer le ballon.
Yassine Bounou avait évité le pire à son équipe en détournant en corner une tête de Joao Felix (4e), et vu l’attaquant de l’Atletico Madrid manquer le cadre (30e, 38e). Mais les Lions de l’Atlas, qui s’attendaient forcément à ce scénario, avaient pointé le bout de leur nez en quelques occasions, sur quelques tentatives d’En-Nesyri (6e, 25e) ou Boufal (35e), avant d’ouvrir le score. Ils auraient pu inscrire un second but grâce à Attiatallah (45e + 2), mais aussi voir les Portugais revenir à la hauteur si une frappe de Bruno Fernandes dans un angle impossible n’avait pas heurté la barre de Bounou (44e). Bounou encore décisif Les souffrances, les Nord-africains les ont connues également lors d’une seconde période ultra-dominée par un adversaire obligé de prendre tous les risques et de faire sortir Ronaldo du banc de touche (50e).
Quand Romain Saïss, le défenseur et capitaine marocain, blessé contre l’Espagne fût contraint de céder sa place (56e), la tâche devint encore plus compliquée. Après Gonçalo Ramos (58e), Bruno Fernandes faisait passer une grosse frayeur dans le camp marocain (63e), puis Yassine Bounou réussissait un nouvel arrêt décisif sur un tir de Joao Felix, sa meilleure victime de ce jour historique (82e).
Fatigués mais héroïques, obligés de faire huit minutes d’efforts supplémentaires après la fin du temps réglementaire, les Marocains pouvaient encore compter sur Bounou qui venait confirmer qu’il est bien un des meilleurs gardiens de cette compétition, en stoppant une tentative d’un Ronaldo qui ne sera jamais champion du monde, le seul titre qui manquera à son immense carrière (90e + 1).
Les Marocains finiront même la rencontre à dix contre onze, après l’expulsion de Walid Cheddira (90e + 2), auront l’occasion de se mettre définitivement à l’abri par Yahya Jabrane (90e + 5) et trembleront une dernière fois sur une tête de Pepe juste à côté (90e + 6). Mais il était écrit que ce Maroc épatant ne pouvait pas perdre ce match…
JA