La tension est vive depuis plusieurs mois entre l’ancien directeur général de la Société industrielle de transformation d'acier au Burkina et ses anciens patrons.
En effet, tout serait parti, en 2015, d’un soupçon de détournement de fonds, de malversations diverses à la tête de la société, sur la base de faits et du train de vie « anormalement élevé » du DG. Ses patrons, méfiants et convaincus que ce dernier « suce » l’entreprise à leur insu, engagent un audit de la société en 2017. Le résultat de cet audit pointerait un doigt accusateur sur le DG.
Les faits à lui reprochés sont divers, multiples et très graves. Youssef Omaïs serait accusé de mauvaise gestion qui aurait causé un préjudice de près de 2 milliard de francs CFA à la SITAB. L’ex-DG aurait dans sa gestion, combattu l’entreprise dans laquelle il travaille et est actionnaire à 15%, en créant une société-bis (IBAFER), concurrente directe de la SITAB puisque, évoluant dans le même registre qui est la transformation et la commercialisation de l’acier.
L’audit aurait aussi révélé que le DG a crée une société de transport satellite où toutes les charges liées au fonctionnement des camions sont portées par la SITAB, sa société IBAFER aurait-même obtenu une parcelle de 47 000 m² en lieu et place de la SITAB, qui devrait en être le bénéficiaire.
Les faits étant suffisamment graves et incriminants Youssef Omaïs, il est alors relevé de ses fonctions et licencié en 2018. L’affaire est portée en justice et il est accusé entre autre de détournement de fonds, de concurrence déloyale et de blanchiment d’argent. Mais le recours à l’arbitrage demandé par l’accusé donne un verdict en sa faveur, la SITAB est condamnée à lui verser 575 000 000 F CFA pour « licenciement abusif » et « préjudice moral ».
C’est donc la surprise totale chez ses anciens employeurs qui se posent bien la question de savoir, comment cela a pu être possible. Ils estiment que les faits sont assez accablants pour Omais et ils portent alors l’affaire plus haut, à la Cour commune de Justice et d’Arbitrage basée à Abidjan, après le rejet de leur recours en annulation, par la cour d’Appel de Ouagadougou. Affaire donc à suivre. ..
Par Auguste MONE