Depuis la rentrée scolaire 2017-2018 le secteur de l’éducation est secoué par des mouvements sociaux. En témoignent les grèves suivies de marches-meetings et de sit-in organisés par la Coordination des syndicats de l’éducation nationale (CNSE), soutenue par les élèves à travers leurs associations, en vue, notamment de l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail et pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement.
Les différents points de la plate-forme revendicative de la CNSE montrent bien les difficiles conditions dans lesquelles vivent et travaillent les acteurs de l’éducation ainsi que le manque de vision et de volonté politique du régime du MPP et alliés en matière d’éducation.
La dégradation continue du système éducatif burkinabé se manifeste par les effectifs pléthoriques, l’insuffisance des ressources humaines de qualité et en nombre suffisant, le manque de moyens matériels pour les écoles, la prolifération des écoles sous paillottes, le faible niveau du rendement scolaire, l’inflation des frais de scolarité, la mauvaise gouvernance des établissements d’enseignement publics et privés, etc.
Face à l’approfondissement de cette crise de l’école burkinabé, au lieu de trouver des réponses idoines aux préoccupations légitimes exprimées par la CNSE, le pouvoir de Roch Marc Christian KABORE s’est illustré par son manque de sérieux et de diligence dans le traitement de la plate-forme revendicative, la manipulation des statistiques relatives à la masse salariale et l’insolence de certains caciques
– à l’image du président de l’Assemblée Nationale Alassane Bala SAKANDE
– dont les propos sur le mouvement des acteurs de l’éducation traduisent leur ignorance, leur déficit de légitimité et leur mépris pour notre peuple insurgé et résistant.
La lutte courageuse de la CNSE, tout comme les autres luttes sociales justes, s’inscrivent dans le mouvement patriotique et révolutionnaire salutaire manifesté par notre peuple, en particulier sa jeunesse populaire, lors de l’insurrection populaire d’Octobre et de la résistance populaire au putsch de Septembre 2015.
Les profondes aspirations de notre peuple à la démocratie et au progrès social véritables, ayant conduit à ces deux tournants politiques majeurs de l’histoire de notre peuple, ont été vite déçus et pris en otage par le MPP et alliés. Peinant à faire face aux revendications légitimes des travailleurs de l’éducation, le pouvoir recourt à une vaste campagne médiatique et politique pour contester la justesse de la lutte de la CNSE, malgré le soutien populaire dont elle bénéficie, et à la répression contre les élèves qui manifestent pour exiger la reprise normale des activités pédagogiques.
Face à cette situation, la Coordination des CDAIP de la ville de Ouagadougou dénonce :
- les manœuvres dilatoires du pouvoir du MPP et alliés face à la déliquescence du système éducatif burkinabé,
- la répression barbare qui s’abat sur les élèves qui manifestent pour soutenir la juste lutte de la CNSE et exiger la reprise normale des cours. En outre, elle invite :
- le gouvernement à trouver rapidement des réponses adéquates aux points de la plate-revendicative de la CNSE afin d’éviter l’enlisement de la situation, - ses militants et sympathisants et la population burkinabé à soutenir la lutte légitime de la CNSE dans l’intérêt de notre peuple et de l’école burkinabè.
Non à la privatisation de l’éducation au Burkina Faso !
Non à la diabolisation des luttes justes et légitimes des travailleurs de l’éducation !
En avant pour l’avènement d’une école démocratique et populaire au profit des enfants du peuple !
Ouagadougou le 23 janvier 2018
Pour la coordination des CDAIP de la ville de Ouagadougou
TARPAGA ÉLIE,
Président
70128600/78219030