Quelle est votre lecture la grogne sociale constatée au Burkina Faso depuis maintenant plusieurs mois et comment en sortir ?
Vraiment, la grogne sociale n’a jamais atteint cette envergure au Burkina Faso. Nous constatons effectivement au quotidien et nous nous posons cette question. Depuis 1960, on n’a jamais vu une telle grogne sociale. C’est vrai qu’avec l’insurrection populaires des 30 et 31 octobre 2014, les attentes des burkinabè, surtout sa franche jeune est très immense. Mais nous pensons que nous devons être indulgents. Le pouvoir actuel n’a que deux ans et si on se rappelle du discours du président à la nation, les problèmes de 1960 ne peuvent pas se régler en deux ans. Là nous sommes d’accord avec lui et nous demandons aux partenaires sociaux d’accompagné le président du Faso dans la mise en œuvre de son programme, car dans son programme, aucun burkinabè ne sera délaissé. Patientons, ce qui est déjà fait est très énorme, certes il reste beaucoup à faire, mais ce n’est pas en tirant fort sur la corde qu’on va tout avoir, au contraire nous sommes entrain de casser la corde et personne n’en bénéficiera. Nous proposons de privilégier la discussion et c’est dans ce sens que le président compte rencontrer les acteurs en février et trouver des solutions.
Quelle appréciation faites-vous de la lutte des enseignants ?
Pour ce cas spécifique, nous louons le courage de certains enseignants, qui pratiquent leur fonction dans des conditions souvent très difficile. Dans certaines provinces et communes, toutes les conditions ne sont pas souvent réunies, il y a l’insécurité, l’absence de clôtures des établissements et de toilettes. Si ce sont les hommes, ils peuvent se débrouiller mais, avec les femmes c’est très difficile. Tout cela, c’est ensemble que nous pouvons trouver des solutions en plus des écoles sous paillotes. Des solutions ont été trouvées dans certaines localités avec la construction des écoles, mais dans d’autres, il reste beaucoup à faire. Il y a de quoi féliciter le gouvernement pour les efforts consentis, en même temps dire aux enseignants que leur lutte est noble mais leurs revendications ne peuvent pas se résoudre du jour au lendemain.
Quelle analyse faites-vous du Haut conseil du dialogue social, récusé par la CGT-B avant même sa mise en place ?
La CGT-B n’est pas la seule structure syndicale, il y a bien d’autres qui y vont, Bassolma Bazié refuse d’adhéré. Les autres structures ne font pas du syndicalisme financier mais juste pour le dialogue social. L’absence de Bassolma Bazié ne peut pas empêcher le dialogue social. Bassolma Bazié a tendance à vouloir remplacer le Chef de file de l’opposition politique burkinabè dans ses propos en oubliant qu’il est un syndicaliste et non un politicien. C’est vrai que les travailleurs revendiquent des meilleures conditions de vie et de travail, il y a une différence entre la politique et le syndicalisme.
Quelle est votre analyse sur la gouvernance actuelle, après deux ans du régime Kabore ?
Cela fait deux ans que le président Roch Kaboré a été élu mais ce qu’on a vu, c’est quand même extraordinaire. La gestion des finances a été réorganisée pour éviter le gaspillage, nous pensons qu’il est sur la bonne voie. Aucun pays ne peut se développer avec autant de grèves, le pays en deux ans, a changé de physionomie, le président quand il est arrivé au pouvoir n’a pas eu de repli, il est quand même à féliciter.
Pour la nouvelle constitution et le passage à la 5ème république, doit-on y aller ou bien pas une priorité ?
On peut dire que c’est une promesse de campagne du président Kaboré mais en lisant le projet de constitution, malgré l’indépendance de la justice et malgré les moyens que la justice possède nous avons toujours des dossiers qui trainent. La nouvelle constitution est très bien car je veux que le président devienne le chef suprême de la magistrature. Au sein des magistrats nous constatons des malversations et des nominations par copinage.
Salamata NIKIEMA
Infobf.net