C’est dans les locaux de l’association Béonèré à Roumtenga dans l’arrondissement numéro 4 de la capitale Ouagadougou, que les 27 animateurs endogènes en agroécologie, ont reçu chacun son attestation, le samedi 09 décembre 2017. Ils sont venus de plusieurs localités du Burkina Faso, pour prendre part à cette formation qui fait désormais d’eux, des porte-paroles de l’agroécologie en milieu paysan et à travers le Burkina Faso.
Les animateurs endogènes en pleine formation, peu avant la cérémonie de clôture
La formation a duré une semaine. Sept jours de conclave pour ces paysans, pour apprendre et transmettre à leurs pairs, les techniques agricoles «respectueuses de l’homme et de l’environnement», les techniques d’animation et de vulgarisation des pratiques écologiques. Il leur a été transmis le savoir, le savoir faire et le savoir-être en matière d’agroécologie, notamment sur les effets néfastes de l’utilisation des produits chimiques dans l’agriculture. Ils ont appris à «produire sans détruire nature».
Une vue des participants et en avant plan, les 27 animateurs formés
Aux termes de la série de formation, des attestations ont été remises à chacun des 27 animateurs. Le porte-parole des bénéficiaires, Da k. Alphonse, a dit toute sa fierté d’avoir participé à cette formation et combien ils sont conscient de l’ampleur de la mission qui leur est confiée. Quant-au parrain de la cérémonie Sylvain B. Kologho, lui-même producteur agroécologique et président de l’association Ned-la-Baongo au Sahel (AVEPAS), il a exhorté ses filleules à bien mettre en pratique ce qu’ils viennent d’apprendre. En tant que doyen de l’agroécologie au Burkina, il soutien qu’il faut valoriser la fonction paysanne, «il faut que de par le monde, on sache que l’agriculture est au devant de tout», dit-il. Pour lui, «l’homme est l’artisan de son propre développement».
Da Alphonse (en vert) reçoit son attestation des mains du représentant de l’AFD au Burkina
Pour le coordonnateur de l’association Béonèré, ancien producteur du «conventionnel» reconverti en agroécologiste, hôte et bénéficiaire de cette formation, l’agroécologie nourrit bien son homme. Souleymane Bélemgningré dit être convaincu que c’est la voie du salut pour les paysans africains, «en agroécologie, nous produisons notre propre compos et nous faisons nous-mêmes nos fertilisations», dit-il avant de poursuivre que «pour les traitements, nous utilisons les éléments de la nature comme les feuilles et l’huile de Neem, le tabac, l’ail et le piment. Et pour économiser l’eau, nous faisons des plans à économie d’eau comme les demi-lunes, le Zaï, les cordons en terre, etc.».
Le parrain de la cérémonie et… le Coordonnateur de l’association Béonèré
Débuté en 2016, cette formation est née de la volonté de l’ONG «Terre et Humanisme», d’accompagner la transition agroécologique au Burkina Faso, en passant par l’appui aux acteurs locaux engagés pour la diffusion de l’agroécologie en milieu paysan. C’est ainsi qu’avec ses partenaires comme l’Agence France Développement (AFD), l’ONG a formé les animateurs agroécologiques d’abord en décembre 2016 sur les techniques de productions maraichères en agroécologie à la Ferme Agroécologique de Réo, dans la province du Sanguié. Une deuxième formation a eu lieu du 26 Mars au 1er Avril 2017 dans la ferme agroécologique Tangzougou de l’AIDMR à Betta située dans la province de l’Oubritenga, sur les grandes cultures et l’arboriculture. Une troisième formation leur est faite sur les techniques l’élevage en agroécologie et enfin cette session de formation qui s’achève et qui est la quatrième du genre.
C’est donc des ambassadeurs de l’agroécologie qui repartent, chacun dans sa localité, avec tous les outils pour utiliser au maximum la nature comme facteur de production, tout en maintenant ses capacités de renouvellement.
M. K.
Infobf.net