Ce jeudi 24 août 2017, au Palais des sports de Ouaga 2000, le corps sans vie de Salifou Diallo est exposé pour un hommage national. L’ambiance morose, les visages tristes traduisent aisément l’état de mécontentement des uns et des autres et la place qu’occupait le défunt dans les cœurs en pleine consternation.
Cette marque de considérations et d’attention, ce recueillement auprès de sa dépouille, Salifou Diallo l’avait d’abord vécu un peu plus tôt avec les militants au siège de son parti le MPP, ensuite à l’hémicycle avec l’ensemble des députés.
Au Palais des sports de Ouaga 2000, les personnalités ce sont succédées à la tribune pour leur mot à l’endroit de Salifou Diallo. Ainsi, tour à tour, le représentant des amis de l’International socialiste, Emmanuel Golou, le vice-président des parlements africains, Adrien Houngbédji, Mohamed Bazoum, compagnon de lutte du défunt et par ailleurs ministre de l’intérieur du Niger, tous ont fait savoir que le regretté laisse derrière lui un vide, difficile à combler.
«Salifou Diallo nous a donné l’exemple d’un homme de conviction, courageux, tacticien et résolument déterminé à remporter toutes les batailles qu’il engageait» a indiqué le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré. Pendant son discours, il a salué les actions de l’homme, son amour du travail bien fait et son engagement «sans faille» pour la cause de la nation.
Pour le chef de fil de l’opposition Zéphirin Diabré, «l’opposition et la majorité sont des adversaires politiques, mais nous ne sommes pas des ennemis». Pour le 1er vice président de l’assemblée national, «Salifou Diallo a cru, s’est battu et a tiré sa révérence», pour Me Bénéwendé Sankara, «il y’a ceux qui écrivent l’histoire, il y’a ceux qui la font, sans conteste, Salifou Diallo a fait l’histoire de notre pays».
Phillip Ouédraogo au nom des partis politiques de l’Alliance des partis de la majorité politique, s’est aussi incliné devant la dépouille après son discours lu avec émotion. Il a signifié que le défunt laisse derrière lui un peuple, des camarades, des amis, une famille, un monde inconsolable.
Et puis, le président nigérien a pris la parole au nom des présidents de la sous région de l’Afrique de l’Ouest. Selon Mahamadou Youssoufou, «la mort de Salifou Diallo est plus qu’une perte, c’est un désastre».
Ensuite, à titre posthume, Salifou Diallo a été décoré, l’homme a été élevé à la dignité de Grand-Croix de l’Ordre national, la plus haute distinction des ordres nationaux au Burkina Faso.
La dépouille a ensuite été conduite dans sa ville natale, Ouahigouya, pour l'inhumation le vendredi.
Salamata NIKIEMA
Infobf.net