La session du conseil municipal de ce mardi 27 juin 2017, de la commune rurale de Saaba, s’est déroulée sans une partie des conseillers municipaux, qui ont préféré déserter la salle de discussion. Selon les mécontents, ce black-out s’explique par un manque de compte rendu du maire sur les différentes sessions tenues depuis plus d’une année. Hors de la salle de réunion, la tension était vive et les conseillers déserteurs qui s’indignent de certains faits, soupçonnent la maire de pratiquer des actes louches et frauduleux sur des attributions de terrains.
Selon les conseillers, le maire avait promis les Procès Verbaux (PV) au même moment que la convocation pour la session, ce qui n’a pas été le cas, «ce n’est que ce matin qu’on nous a tendu des PV de plusieurs délibérations datant de toute l’année, pourtant la loi nous autorisait à avoir ces PV au fur et à mesure que ces rencontres se tenaient», a indiqué Jean Paul Ilboudo de l’opposition. Pour Désiré Sawadogo du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), son boycott se justifie par une question de principe avant d’ajouter: «arrivé dans la salle, nous avons remarqué que des secrétaires de séances n’avaient pas signé des PV qui ont été rédigé… nous ne savons pas si nos interventions ont été travesties ou pas».
Désiré Sawadogo, conseiller MPP
Dans son argumentaire, Désiré Sawadogo poursuit, «c’est toujours dans la presse que nous apprenons qu’il ya des choses pas claires qui se passent dans la commune de Saaba, je suis étonné de voir que certaines papiers sont exhibé dans la presse alors que nous devons en discuter dans la maison commune». Et à la question de savoir pourquoi il va contre les actions du maire qui pourtant, est de son parti politique le MPP, l’homme répond, «ce n’est pas une histoire de parti, c’est une histoire de droit, lorsque le droit du conseillé est lésé, on ne cherche pas à savoir de quel bord il est, et le conseiller MPP ne défend pas seulement les habitants MPP».
«Pour me protéger et me défendre en cas de besoin, j’ai porté plainte contre le bureau du conseil municipal de Saaba», Célestin Lalsaga
Il est également question de «deal» autours d’un vaste espace octroyé à un promoteur immobilier et dont la superficie de départ, 91 ha, connue de tous aurait finalement été transformée dans les PV en 120 ha. Conséquence, c’est une plainte déposée par le conseiller Célestin Lalsaga, lui qui a joué le rôle de secrétaire de séance lors de la rencontre où ce débat a été mené. Il dit avoir porté plainte auprès du procureur du Faso, contre le bureau du conseil municipal de Saaba pour diffamation et abus de confiance. «L’or de la session du 27 et 28 décembre 2016, j’ai assisté la secrétaire, malheureusement il ya une délibération qui porte mon nom et pourtant je ne suis pas au courant. La délibération a été remise au président de commission, c’est avec lui j’ai vue 120 hectares attribués à un promoteur immobilier et pourtant c’était 91 hectares», indique Célestin Lalsaga.
Quand nous quittions les lieux aux environs de 11h, le maire poursuivait le conseil avec ceux qui étaient resté. Nous avons voulu avoir sa version des faits, mais ce dernier invoque le manque de temps pour le faire. Pendant ce temps la colère montaient d’avantage au dehors. «Tant que nous n’avons pas eu le temps bien analyser ces procès verbaux nous n’allons pas reprendre le travail, ça y va de notre survie», a lancé un conseiller.
En rappel, la mairie de la commune de Saaba compte 54 conseillers, le maire Joseph Dipama issu du parti au pouvoir, le MPP, cohabite avec le CDP, la Nafa, le NTD et l’UPC.
Michael TOUGRI
Infobf.net