Du 19 au 23 août 2024, le PIDACC/BN tient à Ouagadougou un atelier national de sa revue à mi-parcours, pour faire l’état des lieux de la mise en œuvre de ses activités sur le terrain. C’est donc cinq jours de conclave pour évaluer ses performances et voir toutes les perspectives possibles pour l’atteinte de ses objectifs à savoir, l’amélioration de la résilience des populations et des écosystèmes du Bassin du Niger par une gestion durable des ressources naturelles.
Le ministère en charge de l'environnement, de l’eau et de l’assainissement dit noter avec satisfaction le regain d'intérêt du PIDACC/BN pour la promotion et l'amélioration de la résilience des écosystèmes du Bassin du Niger, celle des populations et toute l'offensive agro-pastorale qui y est menée pour apporter une réponse à cette problématique de l’ensablement du Bassin.
Dr Boureima Kouanda, SG du ministère en charge de l'environnement
Ainsi, la tenue de cette revue à mi-parcours permettra aux 64 participants de l’atelier, de faire un point éclairé sur le Programme, afin d’évaluer les progrès réalisés, de proposer des ajustements stratégiques et opérationnels nécessaires et redéfinir, au besoin, les choix stratégiques pour l’atteinte des objectifs.
Le PIDACC/BN est mis en œuvre sous l'égide de l'Autorité du Bassin du Niger (ABN), et déroule ses activités dans (09) neuf pays d’Afrique avec une durée de six (6) ans. Financé par la Banque Africaine de Développement (BAD) et ses partenaires notamment, le Fonds Vert pour le Climat (FVC), le Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM) et l'Union Européenne (UE), ce projet multinational s'inscrit dans une vision de lutter contre la pauvreté et l'insécurité alimentaire tout en restaurant les ressources naturelles et les écosystèmes dégradés du Bassin du Niger.
Le Programme a un budget global de 240 millions de dollars US. Au niveau du Burkina Faso, la contribution de la BAD est estimée à 8,7 milliards de FCFA, visant à aménager 20 000 hectares dans le Bassin du Niger, à augmenter de 25% les revenus des populations les plus vulnérables ainsi que les personnes déplacées interne (PDI) et à créer 10 000 emplois au profit de jeunes et des femmes.
Des participants à l'atelier
Lancé en décembre 2019, la composante Burkina Faso du PIDACC/BN intervient dans les régions de l'Est, Centre-Est, Centre-Nord, la Boucle du Mouhoun, le Plateau central et dans le Sahel. Il est connu pour sa couverture géographique de 67 communes réparties dans 14 provinces, situées dans le Bassin du Niger.
À l'heure du bilan à mi-parcours du Programme, la BAD s'est réjoui de la bonne mise en œuvre des differents projets au Burkina Faso. Elle a fait savoir que des neuf pays où intervient le PIDACC/BN, c'est le Burkina qui enregistre le taux de mise en œuvre le plus élevé. Cependant, il est à noter que l'exercice peut se révéler périlleux face aux défis sécuritaires.
Par ailleurs, l'objectif de cette rencontre d'évaluation, selon le représentant pays de la BAD Dr Daniel N'Doye, c'est de trouver les voies et moyens pour accélérer d'avantage la mise en œuvre du projet, afin de promouvoir les priorités du gouvernement.
Les acquis engrangés du PIDACC/BN se situent dans la présentation de trois composantes dont la première est la préservation des ressources naturelles et des écosystèmes. Après quatre années, elle enregistre un taux d'exécution de 50%.
Dr Daniel N'Doye, représentant pays de la BAD
La deuxième composante du Programme, relative aux investissements est à 21 % de taux d'exécution tandis que la troisième qui est la coordination, est à 80%. Quant aux structures techniques, elle sont favorables à une forte majorité à la fixation de 750 ha de dunes, à la protection de 1170 ha de terres, à la réalisation de 10 666 m3 d'ouvrages de traitement de ravins, la réhabilitation de 1 500 ha de forêts et d'habitants naturels, à 750 ha d'agroforesterie et 500 ha de frayères.
"Impliquer l'offensive agro-pastorale et halieutique"
Le gouvernement burkinabè est dans une dynamique qui est celle de donner de nouvelles orientations afin d'impulser l'offensive agro-pastorale et halieutique.
Comme constat du Coordonnateur national du PIDACC/BN, la composante Burkina Faso est plutôt en avance comparativement à d'autres pays. Pour Oumarou Thiao Dicko, la preuve est l'obtention de résultats satisfaisants au profit des populations locales dans l'accompagnement des personnes déplacées internes (PDI) à travers le don de vivres, la distribution de semences améliorées, d'aliments de bétail, de fertilisants et la construction de postes autonomes et de boulis.
Oumarou Thiao Dicko, Coordonnateur national du PIDACC/BN
En guise de réponse à l'appel des autorités burkinabè, le Coordonnation national du PIDACC/BN a indiqué qu'il y a la réhabilitation du barrage de la commune de Manni au bénéfice des femmes et des jeunes qui est en cours, ce qui va leur permettre d'avoir un périmètre irrigué. Neanmoins, on peut noter que le défi ponctuel du Programme est le cas du barrage de Dabesma dont les études menées à ce sujet, sont en attente d'un financement.
" Lutter contre la pauvreté "
Au delà de la thématique de résilience, le PIDACC/BN est une contribution à la lutte contre la pauvreté en ce sens que 54 sous-projets ont reçus un financement à hauteur de 600 millions de FCFA, des acquisitions d’équipements d'un montant estimé à 200 millions FCFA au profit des acteurs agro-pastoraux et piscicoles autour du barrage de Yakouta et de la marre de Dori, et des intrants agricoles au profit des PDI et des populations hôtes à hauteur de 55 millions FCFA.
A cela s'ajoute la réalisation d’études d’APS et d’APD pour la construction de trois (03) boulis et la réhabilitation des barrages de Manni et de Dabesma avec leurs périmètres irrigués, pour la construction de six (06) ouvrages de franchissement et l’acquisition d’équipements pour l’installation de sept (07) stations hydrométriques et trois (03) stations synoptiques et agro-météorologiques à environ 80 millions F CFA.
Enfin de compte, on peut noter que pour les perspectives, le programme prévoit d'injecter plus d'un milliard FCFA dans des sous-projets de chaîne de valeur.
Ces sous-projets vont aider les hommes et les femmes à travailler dans la transformation des produits locaux tels que les feuilles de baobab, la filière lait et l'agriculture. Cette initiative sera lancée courant septembre ou octobre de cette année 2024.
Achille ZIGANI
Infobf.net