Affaire Inoussa Kanazoé : un « règlement de compte » selon le MOCAD Spécial

dimanche, 07 mai 2017 19:43 Écrit par  Infobf.net Publié dans Société

L’arrestation de l’opérateur économique Inoussa Kanazoé et ses collaborateurs et désormais appelé « affaire kanis » continue de faire couler beaucoup d’eau et de salive. Dans une déclaration datée du 06 mai 2017 et parvenue à notre rédaction, le Mouvement Citoyen pour l’Encrage de la Démocratie (MOCAD), s’insurge contre cette arrestation qu’elle estime être intervenue « au mépris des règles de droit » et parle plutôt de « règlement de compte entre l’homme d’affaire et ses associés ». Voici l’intégralité de cette déclaration.

Le MOCAD à travers cette déclaration entend donner sa lecture sur l’affaire KANIS qui fait la une des débats dans la presse et au sein de l’opinion publique. Cette affaire dite Kanis est partie de l’arrestation de l’homme d’affaire et de ses collaborateurs proches le 19 avril 2017 dans les locaux de KANIS COMODITIES sis sur Kwamé Nkrumah. Cette arrestation qui s’est faite de façon musclée au mépris des règles de droit est à condamner avec la dernière énergie, car les arrestations obéissent à des règles de droit qui sont reconnus par nos textes et règlements. Le MOCAD toujours aux avants gardes de la lutte pour les droits humains condamne sans état d’âme cette façon de procéder les arrestations des citoyens burkinabé au mépris des textes.

En effet, il faut le dire sans faux fuyant que c’est cette manière d’arrestation peu orthodoxe qui a conduit les commerçants et les hommes d’affaire a battre le pavé sur le palais de justice pour exiger la libération sans condition de l’homme d’affaire KANAZOE Inoussa. Cette marche qui a connu succès à pousser madame le procureur d’annoncer du coup une conférence de presse sur l’affaire KANIS au cours de laquelle les motifs de son arrestation seront dévoilées ainsi que les infractions qui lui sont reprochées. A en croire le procureur, son arrestation est liée à la publication d’un rapport d’expertise de la société CIMFASO par le canard le courrier confidentiel dans sa parution du 25 janvier 2017. Si tel est le cas, pourquoi c’est KANAZOE seul qui est arrêté et non tous les actionnaires de la société ? Est-ce que la justice en décidant d’arrêter KANAZOE n’est-il pas en train de satisfaire les besoins égoïstes et malsains de ces détracteurs qui ont décidé de lui pourrir la vie ? N’est-ce pas un cas de règlement de compte entre l’homme d’affaire et ses associés ? Revenons-en au cas de l’expertise comptable, est-ce la société CIMFASO qui en a fait ou est-ce un audit commandité par une tierce personne ? Ya-t-il eu une contre-expertise pour s’assurer que l’expertise ne relève pas d’insuffisance ou d’erreur ? Comment une affaire commerciale peut-elle se retrouver au pénal ? Autant d’interrogation dont madame la procureure et les OPJ n’ont pas donné plus d’explication pour convaincre l’opinion des motifs fondés de son arrestation. Le MOCAD, pense que cette histoire de CIMFASO est une affaire entre les deux associés principaux à savoir Inoussa Kanazoé et Moussa Kouanda dont le second a décidé de pourrir la vie entrepreneuriale de son ex-associé. Il nous revient que les deux associés ont trouvé un protocole d’accord dont la signature s’est faite en présence des notaires, des chefs coutumiers, religieux et autres personnes ressources. Pourquoi madame la procureure n’a-t-elle pas fait cas de ce règlement lors de sa sortie ? Il y anguille sous roche dans cette histoire.

Pour le MOCAD si KANAZOE est arrêté pour les faits qui lui sont reprochés, ces associés devraient l’être aussi sinon la justice tombe dans le coup de la critique des citoyens qui pensent qu’elle fait du deux poids deux mesures. Dans une situation où le gouvernement compte sur les opérateurs économiques pour la mobilisation des fonds du Programme National de Développement Economique et Social, ternir l’image des opérateurs économiques de cette façon, la justice n’est-elle pas en train de ramer à contre-courant de l’intérêt général ?

Il est clair que dans un Burkina post-insurrectionnel, le besoin de justice est imminent mais cela doit se faire de façon équitable pour tous car les mêmes presses ont dénoncé des pratiques de détournement de fonds sans que la même justice ne bronche. La justice burkinabè doit surtout éviter la justice populiste et spectaculaire. S’il est vrai que nul n’est au-dessus de la loi et que l’opérateur économique KANAZOE Inoussa n’en est pas au-dessus, il devait aussi pouvoir répondre des accusations qui lui sont reprochées. Nous trouvons que dans un tel contexte où les emplois de certains travailleurs sont menacés, le MOCAD exige que la liberté sous caution soit accordée à l’homme d’affaire afin qu’il puisse continuer à exercer ces activités vu les responsabilités que ce dernier occupe au niveau de la chambre de commerce. Cette liberté sous caution ne signifie pas la fin de la procédure judiciaire déjà déclenchée par le parquet mais dans un souci d’apaisement et sauvetage de milliers d’emplois.

Le MOCAD ne peut terminer cette déclaration sans dire mot sur le procès du gouvernement Luc Adolphe TIAO, que la justice et la manifestation de la vérité soit au cœur de ce procès historique et aussi féliciter le gouvernent pour la décision prise par rapport aux fuites des 200 millions de FCFA dans l’affaire dite SIAO 2016. Mais le gouvernement doit aller au-delà pour faire la lumière sur toutes les affaires de corruption qui ont été dénoncés par la presse et d’autres organes de veille citoyenne. C’est en prenant les décisions fortes de ce genre, que le gouvernement pourra lutter vigoureusement contre la mal gouvernance dans nos administrations.

Vive le Burkina FASO !

La patrie ou la mort, nous vaincrons !

                                                                                              Fait à Ouagadougou, le 06 mai 2017

                                                                                                               Par le MOCAD

                                                                                                               Rahouf BAYIRE

 

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