Dans un arrêt publié le 7 septembre 2023, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) s’est prononcée sur le décret pris le 21 février 2020 par la France, autorisant l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso.
Pour la CEDH, Paris doit réexaminer les assurances fournies par Ouagadougou, après les soubresauts socio-politiques intervenus en 2022.
La Cour a suivi François Compaoré qui assure que son extradition entraînerait des conséquences d'une gravité exceptionnelle sur sa sécurité et son intégrité physique, et violerait l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme (interdiction de la torture et des traitements inhumains ou dégradants).
En outre elle condamne l'État défendeur à lui verser 15.000 euros (Environ 9 millions 750 mille FCFA) pour ses frais d’avocats. "Nous accueillons avec soulagement cette décision qui démontre l'indépendance et l'impartialité de la justice européenne, garante des droits fondamentaux, et nous regrettons que la France n'ait pas pris l'initiative de retirer le décret d'extradition signé le 21 février 2020 au fil d'une situation qui le rendait attentatoire aux droits et libertés de notre client", a réagi Me Clara Gérard-Rodriguez, avocate de François Compaoré, dans un communiqué.
En rappel, la justice burkinabè veut écouter François Compaoré, frère cadet du président Blaise Compaoré (1987-2014), pour sa présumée implication dans les assassinats du journaliste Norbert Zongo et de trois de ses compagnons, le 13 décembre 1998.
Au moment des faits, Norbert Zongo enquêtait sur la mort dans des circonstances troubles de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré.
Agence d’information du Burkina
Sources : CEDH, AFP.