Au regard de la dégradation continue la situation sécuritaire au Burkina Faso, nul ni même les professionnels de la sécurité les plus chevronnés ne peuvent se targuer d’un quelconque monopole de la défense. C’est malheureusement à cette réalité que le contexte sécuritaire actuel du pays nous soumet.
Ce faisant, le recours à une démarche prospective transversale et globale qui intègre tous les fils et filles du pays se présente comme la clé de voûte pour la restauration d’un environnement sécuritaire durable à l’échelle du pays.
C’est pourquoi, la Police nationale, en dépit de son statut de force publique de sécurité intérieure, statut qu’elle revendique d’ailleurs avec fierté, déploie ses unités dans les zones problématiques depuis les premières attaques terroristes dans le sahel, dont d’ailleurs elle a été la première cible (confère attaque d’Intangom le 31 mai 2015) et ce, malgré la puissance de feu assez limitée de ses instruments de combat.
C’est dire que les combattants de la Police nationale sont mus uniquement par l’esprit patriotique, quitte à consentir le sacrifice suprême. Elle en a déjà fait la preuve et les exemples sont légion. Et même à l’instant actuel, des policiers attendent d’être inhumés après avoir sacrifiés leur vie pour notre survie. Nos hommages à eux !
Au demeurant, l’UNAPOL s’étonne de constater que certains individus sont dans une logique toute autre. En témoignent les déclarations ahurissantes, et infamantes débitées dans un bégaiement humiliant par le Colonel PALE lors de l’émission débat diffusée le jeudi 23 juin 2022 à 21h par la chaîne de télé BF1 sur la thématique dont quelques tristes passages du genre « dans un territoire, il n’y a pas deux (02) armées », « la police nationale n’est pas une force armée, elle est un service de maintien de la paix ». Tout ceci, pour justifier la non dotation de la police nationale en certaines catégories d’armes.
Ces déclarations péremptoires et indignes d’un officier Burkinabe surtout dans ce contexte où seul le salut compte, sa source n’important que très peu, emmènent l’UNAPOL à inviter ledit Colonel à préciser le corps d’appartenance de nos agresseurs qui nous ont infligé des pertes importantes sans faire le distinguo entre populations civiles, VDP et FDS toute obédience confondue.
D’ailleurs, les propos de Monsieur PALE sont d’autant plus graves, qu’ils dénotent de la non prise de conscience à un certain niveau, de la criticité de la situation. Toutefois, nous fondons l’espoir qu’ils ne sont pas nombreux, ceux qui partagent cette opinion.
Le Colonel PALE connaît-il vraiment le contexte qui prévaut sur le terrain ? Il y a de bonnes raisons d’en douter ! Le Colonel PALE a-t-il connaissance des rapports d’opérations des hommes de terrain? Il faut s’en douter également.
Alors, lui qui est diplômé d’école de guerre, c’est le moment plus que jamais de faire valoir ses compétences acquises au prix des efforts du contribuable, non pas pour meubler son CV, mais pour être éprouvées et prouvées en de pareilles circonstances. Il est évident que les Burkinabè aujourd’hui n’attendent que cela. Alors Colonel, « quand il y’a péril dans la demeure, sachons taire toutes les divergences idéologiques, professionnelles et politiques pour faire bloc face à l’ennemi ». Sinon, de notre avis, il est hasardeux d’épiloguer sur ce que l’on ignore car le silence doit être la meilleure attitude lorsqu’on est en carence d’idée.
En tout état de cause, l'UNAPOL encourage et félicite les policiers engagés dans la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme et les exhorte à ignorer de telles considérations qui sortent de l’ère du temps et dont les auteurs ont forcément des agendas inavoués.
En temps opportun, le syndicat avisera lorsqu’il sera nécessaire de réviser notre posture. En attendant, policiers, face à vos missions, sachez rester égal à vous-même car, comme le disait un devancier, « vous ne serez pas aimés là où vous êtes mais vous serez toujours réclamés là où vous n’êtes pas ». Pour le Policier, l’UNAPOL ne lâche rien.
LE SECRÉTARIAT À LA COMMUNICATION ET AUX RELATIONS EXTÉRIEURES